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La Rose pourpre du Caire (The Purple Rose of Cairo) – de Woody Allen – 1984

Classé dans : 1980-1989,ALLEN Woody,FANTASTIQUE/SF — 31 décembre, 2013 @ 18:15

La Rose pourpre du Caire

Woody Allen aurait-il signé là le plus grand chant d’amour au cinéma ? Sur le modèle du Keaton de Sherlock Junior (qui sera repris version gros muscle par McTiernan dans Last Action Hero), Woody raconte l’histoire d’une jeune femme mal dans sa vie qui trouve refuge dans un cinéma, à tel point que la frontière de l’écran finit par s’estomper : l’un des personnages du film qu’elle voit et revoit jour après jour finit par s’adresser à elle, puis par sortir de l’écran, et tomber amoureux d’elle.

Woody Allen s’amuse du décalage entre la réalité et la fiction. La superbe et le romantisme du personnage, interprété par Jeff Daniels, sont confrontés à la dure réalité : dans la vraie vie, les coups de poing font plus mal que prévu, le champagne saoule, l’argent n’est pas un simple accessoire qu’on glisse dans les poches avant les prises, et les baisers de cinéma ne sont pas suivi d’un pudique fondu qui permet aux personnages de faire l’amour loin des regards indiscrets…

Grand cinéphile, Woody Allen rend un hommage vibrant aux « feel good movies » de l’âge d’or d’Hollywood. Ce n’est pas un hasard s’il recrée l’un des plans inoubliables de La Vie est belle : ce couple qui s’enlace, vu par la lunette arrière d’un taxi. Et c’est vrai qu’on regarde La Rose pourpre… comme on regarde un grand Capra : avec un sourire béat aux lèvres, avec un sentiment de bien-être absolu.

Sauf que derrière l’apparente légèreté du film, le sujet est grave. Tragique, même. Si le personnage de Mia Farrow (absolument formidable) se réfugie dans les films, c’est parce que sa vie est un ratage total. Mariée à un homme qui la trompe, la bat, et joue son argent aux cartes et aux dés (Danny Aiello), renvoyée d’un boulot guère épanouissant, confrontée à la Crise  que traverse l’Amérique (on est visiblement dans les années 30)¸ elle s’invente une meilleure vie face à l’écran.

Et plus son quotidien est glauque, plus ses yeux s’ouvrent grand devant l’écran, et plus son conte de fée paraît authentique : le personnage qui sort du film tombe amoureux d’elle ; puis c’est son interprète qui arrive d’Hollywood qui tombe sous son charme… Mais Woody Allen n’est pas dupe : il présente le cinéma comme une manière de rendre la vie plus belle, oui, mais pas comme un palliatif au mal-être.

Son film, euphorisant et terrible à la fois, est un pur chef d’œuvre.

Un commentaire »

  1. Rencontres Amis dit :

    J’ai toujours adoré les films de Woody Allen, je trouve que cet homme a du génie. Après avoir lu ton résumé, je suis sûr que je vais adorer La Rose pourpre du Caire.

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