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Archive pour le 30 décembre, 2013

L’Homme invisible (The Invisible Man) – de James Whale – 1933

Posté : 30 décembre, 2013 @ 12:33 dans 1930-1939, FANTASTIQUE/SF, WHALE James | Pas de commentaires »

L’Homme invisible

Quelle année pour le cinéma fantastique ! En quelques mois seulement, au moins trois films majeurs sortent sur les écrans, qui continuent aujourd’hui encore à influencer le genre : King Kong, La Chasse du Comte Zaroff (pas fantastique à proprement parler, c’est vrai, mais fondateur pour le genre), et cette première adaptation de L’Homme invisible, la plus fidèle à l’œuvre d’H.G. Wells, et de loin la meilleure.

Dès la première séquence, James Whale (déjà réalisateur du premier et mémorable Frankenstein) installe une ambiance absolument fascinante : une vision pleine de vie et so british d’un pub d’une petite ville isolée par la neige, dont l’arrivée d’un mystérieux étranger, emmitouflé dans de larges vêtements et des bandelettes recouvrant entièrement son visage, va chambouler la joyeuse monotonie.

Tout au long du film, la foule est merveilleusement filmée. Dans les séquences de l’auberge d’abord, à l’atmosphère tout droit sortie d’un roman anglais du 19ème siècle. La bière, les fléchettes, l’accent cockney et les trognes sont formidablement filmés. Non sans humour : l’hystérique tenancière, jouée par l’indispensable Una O’Connor, est aussi irrésistible qu’agaçante (comme à peu près pour tous ses rôles, d’ailleurs : on se souvient surtout de sa prestation en dame de compagnie de Lady Marian dans Les Aventures de Robin des bois). Ces séquences évoquent d’ailleurs des passages similaires de Frankenstein.

A côté, les scènes avec les scientifiques sont un peu ternes, visuellement. D’autant que le personnage de la fiancée (jouée par Gloria Stuart, qui sera 65 ans plus tard la Rose de Titanic… fascinant de se dire ça !) manque franchement d’épaisseur, comme celui un peu trop caricatural de son père de savant, joué par Henry Travers, le futur ange Clarence de La Vie est belle.

Par contre, Whale est aussi doué pour filmer la foule que pour faire ressentir la peur qui s’empare de toute une région face aux « exploits » de cet homme invisible. Il réussit aussi parfaitement à souligner l’isolement grandissant de ce dernier, menacé de partout, totalement acculé. La traque qui s’organise donne lieu à de grands moments de suspense.

Les effets spéciaux, assez bluffants pour l’époque, sont d’ailleurs parfaitement utilisés pour cela. Comme Whale utilise avec une grande intelligence la présence de Claude Rains, sa « star », dont c’est le tout premier film, et dont on ne voit jamais le visage avant la toute dernière image. Mais sa présence est impressionnante. Par sa manière de déplacer ce corps engoncé dans d’épais vêtements, et par sa voix profonde et sinistre, il est l’âme de ce classique indémodable.

True Grit (id.) – de Joel et Ethan Coen – 2010

Posté : 30 décembre, 2013 @ 12:27 dans 2010-2019, COEN Ethan, COEN Joel, WESTERNS | Pas de commentaires »

True Grit

Les Coen s’emparent du western, et cette rencontre paraît comme une évidence, tant la filmographie des deux géniaux frangins semble conduire vers le genre depuis le début : Sang pour sang, Fargo, No country for old men… autant de films marqués par le western. Mais les Coen ne sont pas passés à côté de cette rencontre attendue : True Grit, remake d’un western tardif de John Wayne qui lui valut son unique Oscar, est assez époustouflant.

Comme dans la plupart de leurs meilleurs films, les Coen signent une mise en scène constamment brillante et inventive, tout en restant dans la tradition classique du cinéma hollywoodien. Western cru et violent, histoire de vengeance assez classique (une gamine engage un marshall vieillissant pour retrouver l’assassin de son père), True Grit est aussi une magnifique réflexion sur le temps qui passe, sur le destin et sur la perte.

Avec une séquence finale bouleversante (dont on ne dira rien ici), les Coen donnent une profondeur inattendue, un supplément d’âme, et un arrière-goût inoubliable, à leur western plein de fureur, de fusillades et de sang. Les Coen filment une gamine plongée dans un univers de violence. Ils racontent aussi le passage vers autre chose, vers un âge adulte qui sera éternellement marqué par ces événements, et notamment par cette chevauchée nocturne absolument inoubliable, moment étonnant où le réalisme de rigueur s’efface, la gravité disparaît, la terre et la poussière laissent la place aux étoiles d’une nuit irréelle. Une espèce d’entre deux fascinant.

Grands cinéastes, les Coen sont aussi de grands directeurs d’acteurs, qui ont toujours su tirer le meilleur de leurs comédiens. Jeff Bridges le sait bien, lui qui reste à jamais marqué par sa prestation hallucinante dans The Big Lebowski. Ici, en vieux râleur borgne et alcoolique, il fait une nouvelle fois un numéro exceptionnel, formant un génial duo avec le formidable personnage de la gamine (Hailee Steinfeld, étonnante).

Les seconds rôles sont impeccables : Josh Brolin, et Barry Pepper, qui apporte toujours ce petit quelque chose qui fait la différence. Quant à Matt Damon, dans un rôle plus en retrait et plus ingrat que Bridges, il est absolument parfait. Comme toujours.

Broadway Danny Rose (id.) – de Woody Allen – 1984

Posté : 30 décembre, 2013 @ 12:23 dans 1980-1989, ALLEN Woody | Pas de commentaires »

Broadway Danny Rose

Depuis ses débuts derrière la caméra, Woody Allen a souvent évoqué ses débuts d’artiste de music-hall. De film en film, ses origines sont toujours là, sous une forme ou une autre, mais comme un élément fondateur de sa filmographie. Cette fois, il en fait le sujet même de son film.

Il interprète Danny Rose, un agent de music-hall qu’une poignée d’humoristes évoquent autour d’une table, lors d’une soirée joyeuse dans un restaurant. Ils racontent l’histoire de ce manager entouré d’un curieux panel d’artistes de cabarets : un ventriloque bègue, une dresseuse d’oiseaux musiciens, un xylophoniste aveugle… et un chanteur de charme has-been qu’il accompagne dans son come-back, et dont il rencontre la fantasque maîtresse, interprétée par Mia Farrow.

La conversation qui sert de fil rouge du film, entre une demi-douzaines de comiques qui racontent des anecdotes et évoquent avec sérieux leur approche de l’humour sonne tellement vraie et incongrue à la fois qu’elle ne peut pas ne pas sortir des souvenirs d’Allen.

Le héros n’est pas une star, mais un homme de l’ombre, qui vit son métier avec passion, tout en ayant pleinement conscience que le métier ne lui rendra pas la pareille. Derrière la légèreté du film, Woody Allen décrit un milieu qu’il aime visiblement, mais sur lequel il ne se fait guère d’illusion. La générosité de Danny Rose, son abnégation totale, est une sorte d’aberration qui ne peut le mener qu’à la solitude et la souffrance. Mais comme il le dit lui-même : pour être heureux, il faut rire, mais il faut aussi souffrir…

Partant de ce principe, Broadway Danny Rose est un délicieux concentré de vie, et de bonheur. Woody Allen y passe avec une aisance confondante, et en quelques secondes seulement, de la comédie la plus débridée (avec coups de feu, amant dans le placard et course poursuite…) à une douce nostalgie bouleversante.

 

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