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Archive pour le 4 décembre, 2013

Hatfields and McCoys (id.) – mini-série créée par Ted Mann et réalisée par Kevin Reynolds – 2012

Posté : 4 décembre, 2013 @ 8:45 dans 2010-2019, COSTNER Kevin, MANN Ted, REYNOLDS Kevin, TÉLÉVISION, WESTERNS | 1 commentaire »

Hatfields and McCoys

Le western sied décidément bien à Kevin Costner, qui revient régulièrement à son genre fétiche depuis Silverado, qui l’a révélé en 1985. Il y a connu son plus grand triomphe (Danse Avec Les Loups, un classique), mais aussi sa première déconvenue de star (Wyatt Earp, un grand film malade à redécouvrir). C’est aussi avec le western qu’il a fait un retour remarqué il y a dix ans après une série d’échecs qui avaient égratigné son image (Open Range, un grand western classique).

Depuis : de bons films passés inaperçus, d’autres moins réussis, et même plusieurs direct-to-dvd… avant le retour en grâce du début des années 2010. Un second rôle remarqué dans Company Men, un autre plus inattendu dans Man of Steel… et un triomphe personnel à la télévision avec ce Hatfields and McCoys (pour son premier rôle sur le petit écran depuis La Mascotte, épisode d’Histoires fantastiques réalisé par Spielberg en 1985).

Cette mini-série de trois épisodes (environ 90 minutes chacun) s’inspire d’une histoire authentique très connue aux Etats-Unis, beaucoup moins chez nous. Au lendemain de la Guerre de Sécession, où ils combattirent côte à côte, deux hommes se brouillent et entraînent peu à peu leurs familles et leurs proches dans un affrontement sanglant qui se prolongera durant de longues années, entraînant de nombreux morts et conduisant deux Etats au bord d’une nouvelle guerre civile.

Hatfields and McCoys marque aussi les retrouvailles de Kevin Costner avec Kevin Reynolds, son réalisateur de Fandango, Robin des Bois et Waterworld. Et c’est un petit miracle qui se produit. Cinéaste au mieux maniéreux, au pire poussif, Reynolds dévoile une dimension de son talent qu’on ne lui connaissait pas, filmant d’une manière crue et brutale, tout en utilisant parfaitement les décors naturels, qui renforcent l’absurdité de cette guerre et de ces destins gâchés.

Formidable, cette mini-série est une réussite totale, qui rend palpable la violence extrême de l’époque, le poids de la culpabilité chez ses deux chefs de famille dont l’inflexibilité aura des répercussions terrifiantes, et l’absurdité de cet affrontement, dans une Amérique encore en train de se construire. Ce qui débouche sur des situations incroyables, chaque clan étant finalement déclaré hors-la-loi dans l’Etat de l’autre…

Humainement aussi, le film est déchirant, s’attachant longuement aux nombreux enfants des deux clans, qui grandissent dans la haine de l’autre sans même savoir pourquoi. Avec même la naissance d’une romance entre un fils Hatfield et une fille McCoy, promise à une fin tragique dont on ne nous privera pas…

Les acteurs sont exceptionnels, tous. Dans le rôle de Randall McCoy, Bill Paxton livre une prestation hallucinante, a priori plus sympathique que son ennemi, mais tellement protégé par ses préceptes religieux et sa foi en le Jugement divin qu’il en devient inhumain, conduisant sa famille à la perte…

Anse « Devil » Hatfield est un personnage tout aussi complexe, son double inversé : un père et un mari très humains, mais aussi un tueur et un meneur intraitable, prêt à commettre l’irréparable avec son propre fils… Dans le rôle, Kevin Costner est sidérant, révélant une puissance inédite.

Passionnant et terrifiant, Hatfields and McCoys est tout simplement le meilleur western de ces dernières années.

• A découvrir en coffret double-DVD chez Sony.

Les dernières heures d’un bandit (Showdown at Abilene) – de Charles F. Haas – 1956

Posté : 4 décembre, 2013 @ 8:40 dans 1950-1959, HAAS Charles F., WESTERNS | Pas de commentaires »

Les dernières heures d’un bandit

La même année que La Corde est prête, Charles Haas tourne cet autre western pour la Universal. Le budget n’est pas énorme, on s’en rend compte dès les premières images particulièrement dépouillées, avec ce cavalier traversant seul une campagne aride traversée par un cavalier seul. Quant à l’Abilene du titre original, elle ressemble trait pour trait à la ville du précédent western de Haas, tourné dans les mêmes décors, filmés de la même manière, et avec une lumière qui laisse penser que le même chef opérateur est à l’œuvre (ce n’est pas le cas : (à John L. Russell pour Star in the Dust succède Irving Glassberg, l’excellent chef op de La Ronde de l’aube ou Capitaine Mystère de Sirk).

Ce dépouillement sera la règle jusqu’à la fin du film (court d’ailleurs : à peine plus d’une heure et quart), mais plutôt pour le meilleur : cette fois encore, Haas signe un beau western de facture modeste, mais au rythme parfait, et plein de belles idées de scénario et de mise en scène.

Cinéaste oublié, voire méprisé, Haas fait une nouvelle fois preuve d’élégance, d’efficacité, et même d’une certaine audace dans certains plans très joliment construits. C’est le cas notamment lors des retrouvailles entre l’ancien shérif de retour de la guerre après une longue absence, et son ancienne fiancée désormais promise à un autre, sous le regard inquiet de ce dernier. A l’écran, les anciens amants sont séparés par un grand miroir dans lequel se reflète le visage inquiet du rival, les deux autres disparaissant peu à peu.

Tout en étant très classique, l’histoire recèle aussi quelques belles idées. Le méchant, notamment, est particulièrement réussi : stéréotype du grand propriétaire tyrannique et trop ambitieux, auquel Lyle Bettger apporte une vrai potentiel de sympathie, d’autant plus qu’il est un infirme (il est amputé de la main droite), dont la vie est constamment brisée par les erreurs de celui qui est pourtant le vrai héros du film.

Dans ce rôle, Jock Mahoney est excellent. Acteur de série B, parfois un peu fade, il révèle ici un authentique talent de comédien, avec une belle présence physique. Charles Haas utilise parfaitement le corps athlétique de Mahoney et son passé de cascadeur. Imposant lorsqu’il assiste torse nu à la montée de la violence dans sa ville, il se jette littéralement dans l’action lors d’un saut d’une vivacité impressionnante.

Des petits westerns comme ça, j’en veux tous les jours !

• DVD dans la collection Westerns de Légende chez Sidonis, avec une présentation de Patrick Brion.

 

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