Gravity (id.) – d’Alfonso Cuaron – 2013
Bon, alors ? ça donne quoi, le film événement de cette fin d’année, celui devant lequel se pâme toute la critique américaine ? Sur le fond, pas grand-chose : le film est un survival assez classique dans sa manière d’enchaîner les rebondissements et de faire se succéder des étapes bien définies. Grosso modo : les passages successifs d’une station spatiale à l’autre… Remplacez l’espace par une jungle ou tout autre environnement hostile, et vous aurez une histoire déjà vu des tas de fois au cinéma.
Egalement scénariste, Cuaron ajoute aussi une réflexion sur le deuil pas très convaincante, mais aussi sur la volonté de vivre plus forte que tout. L’évocation de cette fille disparue n’apporte pas grand-chose d’autre qu’un supplément de larmes faciles.
Mais la forme, elle, est à tomber par terre. La virtuosité de Cuaron, qui avait déjà fait de ses Fils de l’homme le meilleur film de science-fiction de la décennie précédente, est ici le sujet-même de Gravity : sa raison d’être et son principal enjeu. Cuaron a d’ailleurs consacré plus de quatre ans à la préparation de ce film, pour trouver de nouvelles manières de filmer l’espace et l’apesanteur.
Le résultat est bluffant et inédit, et pas seulement en 3D (j’ai vu le film en 2D). La sensation d’être soi-même en apesanteur est totale, grâce aux mouvements d’une caméra qui semble elle-même n’être tributaire d’aucun effet de pesanteur.
Les images sont absolument sublimes, et le rythme parfait : pas une seconde de baisse de régime ne vient apporter une quelconque trêve au spectateur, qui vit une expérience de cinéma totale et sans précédent, perdant ses repères, retenant son souffle, se lançant dans une valse désespérée avec George Clooney (très bien) et Sandra Bullock, qui trouve, sans mal, son rôle le plus fort à ce jour.
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