Le Grand Saut (Der Grosse Sprung) – de Arnold Fanck – 1927
On connaît Leni Riefenstahl, la cinéaste officielle du IIIème Reich, réalisatrice des Dieux du Stade. Mais avant d’être la protégée d’Hitler, la jeune femme était une actrice vedette de la UFA, l’interprète d’une série de films de montagne (souvent réalisés par Arnold Fanck) dont ses capacités physiques et sa vitalité étaient les principaux atouts.
L’histoire de ce Grand Saut, honnêtement, n’a strictement aucun intérêt : Leni Riefenstahl y interprète une jeune bergère des Dolomites, qui doit choisir entre un prétendant du cru, montagnard brut de décoffrage, et un étranger, riche homme d’affaire venu de la ville venu trouver un nouveau souffle dans cette nature hostile, terrain de jeu idéal pour des exploits physiques impressionnants (gravissement de pics rocheux, descentes à skis…).
Divisé en huit actes dramatiques, le scénario ne laisse guère de place à la surprise. Mais il y a une telle vivacité dans la mise en scène, une telle fraîcheur dans les rapports humains, qu’on se laisse emporter par cette histoire émaillée d’exploits physiques. Dès le premier acte, on assiste ainsi à une tentative de séduction sur un piton rocheux particulièrement abrupte que la belle et le montagnard gravissent un grand sourire aux lèvres, apparemment sans trucage.
Le film ne se prend jamais au sérieux, avec un humour parfois burlesque (une chèvre qui dévale une montagne à ski, un costume de bibendum), l’utilisation d’images projetées à l’envers ou au ralenti… Un plaisir de cinéma simple, dénué de toute arrière pensée idéologique, et diablement efficace.
3 commentaires »
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excellent article, bravo.
Critique vraiment pertinente et très juste, j’apprécie !
Merci pour cet article et pour ma part,j’ai pris beaucoup de plaisir à regarder ce film même s’il est complètement décalé!