The Iceman (id.) – de Ariel Vromen – 2012
Inspiré d’une histoire vraie, The Iceman raconte le parcours meurtrier d’un tueur à gages qui aurait tué plus de 100 personnes avant d’être arrêté, et de finir sa vie en prison. Un tueur qui tire son surnom (the iceman, donc) de l’habitude qu’il avait prise de congeler ses victimes pour brouiller le travail des médecins légistes. Mais ce surnom révèle aussi l’insensibilité absolue de ce type qui tue sans la moindre hésitation, simplement parce qu’il n’en a rien à foutre…
Cette particularité est à la fois la force du film, et sa faiblesse parfois. Surtout dans la première moitié, durant laquelle cette froideur, et l’enchaînement presque clinique des exécutions, finit par lasser et laisser de marbre. Surtout, l’amour total de cet homme pour sa famille passe au second plan, dans un premier temps, Vromen préférant se concentrer sur la mécanique du mal et sur l’omniprésence de la violence, jusqu’à frôler le trop-plein.
Heureusement, le scénario finit par trouver un bel équilibre entre les deux vies de Kuklinski, tueur inhumain et père de famille aimant et protecteur. Comme pour le Tony Curtis de L’Etrangleur de Boston, c’est cette effroyable contradiction qui rend le film aussi fort.
Mais Kuklinski, contrairement au tueur campé par Curtis, n’a pas tout à fait l’apparence d’un père de famille sans histoire. Michael Shannon, acteur exceptionnel capable de tout jouer avec une présence et une puissance hors du commun, souligne continuellement la brutalité et la détermination de son personnage.
A ses côtés, de beaux seconds rôles : Ray Liotta, Robert Davi, James Franco, David Schwimmer (oui, celui de Friends). Et surtout Winona Ryder, actrice magnifique qu’on est bien heureux de retrouver dans un rôle de premier plan, incarne avec perfection cette épouse dont on sent bien qu’elle n’est pas tout à fait dupe, mais qu’elle ne veut surtout pas se poser trop de question, au risque de perdre ce confort matériel et de voir le cocon familial exploser.
La fin du film est déchirante, malgré toutes les atrocités auxquelles on a assisté. Il y a quelque chose de bouleversant, et dérangeant en même temps, à voir cet homme incapable d’éprouver le moindre remords, ou cette femme arrachée brutalement à ses confortables illusions.
Ariel Vromen a porté ce film durant plusieurs années. On le sent, dans le soin apporté aux moindres détails, et surtout dans la reconstitution, soigneuse et crédible, des années 60 et 70.
• Blue ray chez Metropolitan, avec un documentaire promotionnel fait de témoignages des acteurs et du réalisateur, et une poignée de bandes annonces.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.