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PTU (id.) – de Johnnie To – 2003

Classé dans : * Polars asiatiques,2000-2009,TO Johnnie — 6 novembre, 2013 @ 14:33

PTU (id.) – de Johnnie To – 2003 dans * Polars asiatiques ptu

Les 15 premières minutes sont hallucinantes, mélange de violence extrême, d’absurde et de sentiment de menace. Une plongée radicale dans ce qui est parenthèse irréelle à Hong Kong : une nuit où l’effervescence perpétuelle de la ville disparaît soudain. Johnnie To nous plonge dans cette nuit de solitude d’une manière ahurissante : en suivant un chef de gang constamment entouré, dont le moindre mouvement est suivi de près par tous ses hommes, qui finira par mourir totalement esseulé, après une longue agonie à laquelle personne n’assistera…

Dès lors, la vie grouillante de Hong Kong a disparu, et le film ne sera plus qu’une longue virée nocturne et fascinante dans les rues désertes, vastes artères dominées par des façades froides et pesantes. Une virée dont la perte de son arme de fonction par un policier sera l’absurde prétexte.

Avec ses cadrages légèrement désaxés et l’utilisation du grand angle, Johnnie To filme un Hong Kong quasi irréel, désert et habité par un sentiment d’insécurité et de menace permanente. Une plongée quasi-irréelle dans cette nuit pleine de dangers, où les êtres se déplacent comme des spectres. Où la parole est rare, et où le moindre geste laisse penser que l’explosion de violence est imminente. Il faudra pourtant attendre les dernières minutes, et se laisser envoûter par la musique exceptionnelle, hallucinogène. Entre-temps, la violence n’est que latente, et les flics déambulent lentement, arpentant les rues à pied. L’atmosphère évoque celle qui précède les règlements de compte dans certains westerns.

Ici aussi, comme chez Sergio Leone, toute notion de bien ou de mal est illusoire : toutes les trajectoires personnelles convergent vers un règlement de compte final que l’on pressent dès le départ, et qui se conclue sur une pirouette scénaristique qui enfonce définitivement le clou.

Inutile de chercher une quelconque morale, ou même un sens à cette nuit de violence : avec la dernière scène, To confirme que cette arme disparue n’était qu’un prétexte. Rien de plus.

Le résultat est un grand exercice de style, peut-être le film le plus radical de To, dont le scénario se résume à une seule nuit, une nuit au cours de laquelle la ville semble totalement endormie (To a d’ailleurs mis trois ans à tourner son film, ne pouvant profiter des rues désertes que le dimanche soir). En quelque sorte, le pendant hong-kongais du After Hours de Scorsese.

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