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Archive pour le 16 septembre, 2013

Mogambo (id.) – de John Ford – 1953

Posté : 16 septembre, 2013 @ 2:03 dans 1950-1959, FORD John | Pas de commentaires »

Mogambo (id.) – de John Ford – 1953 dans 1950-1959 mogambo

Le succès des Mines du roi Salomon a donné des idées aux producteurs d’Hollywood : ainsi, l’Afrique pouvait être un argument commercial. De leurs côtés, plusieurs cinéastes aventuriers (Huston, Hawks plus tard) se sont engouffrés dans la brèche, et se sont offerts leur périple africain. Ford suit le mouvement, et le résultat est absolument merveilleux.

Des images superbes, des crépuscules bouleversants qui contrastent magnifiquement avec les lumières écrasantes du grand jour… Le travail sur la lumière fait partie des plus beaux de toute l’œuvre fordienne, et souligne impact de cet environnement à la fois féérique et hostile sur les relations humaines. Loin de chez eux, les personnages semblent constamment se dissimuler derrière des rideaux d’obscurité, des persiennes ou des moustiquaires, qui créent une étrange intimité.

Ford, lui, loin des studios, et loin de ses paysages westerniens habituels, fait ce qu’il a rarement fait avant : il se consacre entièrement aux sensations de ses personnages, à leurs attirances, à leurs désirs, à leurs sensations. Débarrassé de toute velléité purement dramatique (à l’image du Hatari ! de Hawks, aux thèmes et au cadre remarquablement similaires), Ford ne tombe pas non plus dans l’excès de spectaculaire, se contentant de filmer son sublime triangle amoureux.

C’est magnifiquement réussi : la frustration d’Ava Gardner est déchirante ; Grace Kelly, blonde froide et coincée, révèle dans ce cadre inamical une sensualité qu’elle-même semble découvrir.

Clark Gable est à la hauteur de cet affrontement de beautés mythiques. Dans un rôle qu’il connaît parfaitement pour l’avoir déjà interprété trente ans plus tôt (Mogambo est un remake de La Belle de Saïgon de Victor Fleming, dont il tenait la vedette en 1932, en studios cette fois), il est un pur fantasme fordien, l’un de ces personnages qui ont fait les grandes heures d’Hollywood, et qui renvoie d’ailleurs directement à l’un des plus célèbres de tous : Rhett Butler, qui semble réapparaître lors d’un baiser fougueux entre Gable et Kelly sur fond de soleil couchant rougeoyant.

Hatari ! (id.) – de Howard Hawks – 1962

Posté : 16 septembre, 2013 @ 1:59 dans 1960-1969, HAWKS Howard, WAYNE John | Pas de commentaires »

Hatari ! (id.) – de Howard Hawks – 1962 dans 1960-1969 hatari

C’était une mode depuis le début des années 50 pour tous les grands cinéastes américains passionnés par l’alcool, l’aventure et les grands espaces : se faire payer un safari en Afrique par Hollywood, sous prétexte d’aller y tourner un grand film en décors réels. Huston et Ford l’avaient fait quelques années plus tôt… Hawks enchaîne le mouvement. Dans tous les cas, si on peut douter de l’ambition purement artistique de la démarche, il faut reconnaître que les trois géants ont réussi d’excellents films : African Queen pour le premier, Mogambo pour le deuxième, et ce Hatari ! qui, à défaut d’être un immense chef d’œuvre, est un pur film hawksien.

C’est un peu Rio Bravo en Afrique, d’où tout semblant de suspense ou même d’histoire aurait été balayé. C’est ce qui frappe le plus ici, outre l’impressionnante fluidité du montage : l’absence d’une vraie histoire digne de ce nom. Loin d’Hollywood, Hawks semble ne filmer que ce qui l’intéresse vraiment : un groupe d’hommes vivant dans un milieu totalement macho (ils capturent des animaux sauvages destinés aux zoos du monde entier), dont le bel équilibre est perturbé par l’irruption de deux femmes. L’une est une étrangère qui s’incruste dans le groupe ; l’autre est une ancienne gamine ayant grandi avec tous ces mecs, ces derniers réalisant soudain qu’elle a bien grandi…

La parenté avec Rio Bravo est surtout frappante dans les nombreux moments d’intimité, Hawks renouant parfois avec la magie des séquences dans le bureau du shérif. La présence de John Wayne, dans un rôle similaire (un type bourru et jusqu’au boutiste qui laisse peu à peu baisser la garde et admet ses sentiments pour une belle femme bien plus moderne que lui), joue aussi pour beaucoup dans cette parenté.

Hawks joue constamment sur plusieurs tableaux : les séquences intimes alternent avec quelques passages qui tirent vers la farce. Pas vraiment ce qu’il y a de plus convaincant ici. Si l’histoire d’amour de John Wayne et Elsa Martinelli est très belle, celle de  Red Buttons et Michèle Girardon, volontairement comique, tourne à vide. Hawks flirte même avec la screwball comedie, dont il a écrit lui-même quelques-unes des plus belles pages (Chérie, je me sens rajeunir…). Avec un résultat nettement plus anecdotique. On sent Hawks moins intéressé par ces derniers personnages (comme celui de Gérard Blain d’ailleurs) que par ceux des vieux de la vieille, Wayne et Bruce Cabot notamment, qu’il filme avec une affection visible.

Les quelque deux heures trente du film sont surtout parsemées de scènes de chasse qui comptent parmi les plus spectaculaires de toute l’histoire du cinéma. Hatari ! est un véritable bestiaire, où défilent à peu près toutes les espèces animales vivant en Afrique, qui donnent chacune lieu à une scène de chasse, le plus souvent en voitures lancées à toute allure dans la savane. Embarquée ou au ras du sol, la caméra filme les poursuites au plus près, plongeant le spectateur au cœur de ces affrontements dangereux et hallucinants.

Le sujet même du film (la capture des animaux) serait quasiment inimaginable aujourd’hui, sans même parler d’un tel tournage avec de vrais animaux sauvages. Mais la préoccupation de Hawks n’est visiblement pas tournée vers la condition des animaux. Ce qu’il filme, comme souvent, ce sont des hommes et des femmes dans un milieu qui les dépasse. Le voyage ne manque pas de charme…

• Le film vient d’être édité en blue ray chez Universal, sans bonus mais à petit prix.

 

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