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Archive pour le 30 août, 2013

L’Homme qui n’a pas d’étoile (The Man without a star) – de King Vidor – 1955

Posté : 30 août, 2013 @ 4:35 dans 1950-1959, DOUGLAS Kirk, VIDOR King, WESTERNS | Pas de commentaires »

L’Homme qui n’a pas d’étoile (The Man without a star) - de King Vidor - 1955 dans 1950-1959 lhomme-qui-na-pas-detoile

De ce chef d’œuvre du western, vu il y a bien quinze ans, je me souvenais de la chanson-titre, interprétée par Frankie Laine : l’une des chansons les plus marquantes de toute l’histoire du genre (avec « My darling Clementine » et une poignée d’autres). A le revoir, ce qui marque le plus, c’est de constater avec quelle perfection et quelle évidence le film combine des éléments inoubliables, et une grande simplicité.

Le scénario, signé Borden Chase (quelle carrière, quand même, allez donc jeter un œil à sa filmographie) et D.D. Beauchamps (qui a travaillé sur Le Barrage de Burlington), est d’une rare intelligence, et va bien au-delà du simple postulat de base, hyper classique.

C’est l’histoire d’un cow-boy sans le sou qui se retrouve au cœur d’un affrontement entre gros et petits éleveurs. Un thème récurrent dans l’histoire du western, qui évoque l’arrivée des barbelés dans les « open ranges » : la fin de l’Ouest sauvage et des grands espaces ouverts, et l’arrivée du capitalisme, d’une économie de plus en plus organisée. La lutte entre les puissants et les modestes ne se règle plus uniquement à coups de revolvers, mais aussi par une guerre économique.

Une mise en scène formidablement fluide, un montage au cordeau (pas un plan superflu, pas une minute inutile), une manière presque unique d’intégrer la musique (et notamment la chanson de Laine) à l’histoire jusque dans la bouche des personnages… Vidor signe l’un des plus grands westerns de la décennie, malgré un tournage chaotique, marqué par des affrontements constants entre le cinéaste et sa star, Kirk Douglas.

L’acteur entendait bien imposer sa vision du film. Difficile d’affirmer ce que l’on doit vraiment à l’un, et ce que l’on doit à l’autre, mais une chose est sûre : Douglas appose sa marque. Son interprétation, toute en énergie explosive (impressionnant lorsqu’il passe d’un rictus de tueur à un large sourire de fêtard), donne un ton à peu près unique et un rythme exceptionnel au film.

L’Homme qui n’a pas d’étoile est totalement à l’image de son interprétation : enlevé, souvent très léger (Douglas discute tranquillement à table tandis qu’on entend son jeune partenaire se battre dehors, hors champs), mais pourtant complexe et d’une grande profondeur, et bouleversant. Car ce type avide de liberté, qui apprend malgré tout à composer avec des règles de plus en plus contraignantes, surmonte toutes les épreuves mais arrive à une triste conclusion : il n’a plus sa place dans ce monde en mutation.

 

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