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Vacances à Venise (Summertime) – de David Lean – 1955

Classé dans : 1950-1959,LEAN David — 13 août, 2013 @ 12:52

Vacances à Venise (Summertime) – de David Lean – 1955 dans 1950-1959 vacances-a-venise

Le grand Lean disait de Summertime que c’était son film favori. C’est en tout cas une œuvre charnière dans sa carrière, une production britannico-américaine qui fait le trait d’union entre les films anglais du cinéaste et ses grands films américains à venir. Après avoir élevé le tournage en studios au rang de grand art, c’est aussi avec ce film qu’il plonge pour la première fois au cœur de son décor naturel, comme il le fera avec le désert de Lawrence d’Arabie ou avec les paysages russes du Docteur Jivago.

Ce film-ci est d’une grande simplicité. Katherine Hepburn, Américaine vieillissante, tente de rompre sa solitude en passant quelques jours de vacances à Venise. Elle est heureuse comme tout de découvrir la sérénissime. Un peu exubérante, elle arpente les ruelles et les canaux avec émerveillement. Les premières minutes du film sont déconcertantes : une espèce de carte postale aux couleurs vives, une ville pleine de clichés que Hepburn découvre comme la touriste qu’elle est, passant d’ailleurs son temps à filmer ce qu’elle voit.

Et puis une rupture, a priori sans importance : alors que la touriste s’émerveille de ce qu’elle voit, du calme et de la pureté de la ville, la surface du canal est troublée par des détritus jetés par une fenêtre. Ce n’est rien, mais ce simple geste vient bouleverser le ton du film, cassant l’image d’Epinal et fragilisant le sourire presque béat d’Hepburn.

L’actrice est filmée comme Venise : avec amour, mais avec ses contradictions. Le romantisme de la ville se révèle terrible pour cette femme seule qui, alors qu’elle est assise sur une terrasse de la place Saint-Marc, prend soudain conscience de sa profonde solitude, et s’invente maladroitement un compagnon.

La caméra de Lean plonge dans le cœur de Venise, comme dans celui de l’actrice. Et le fossé entre l’image que l’une et l’autre veulent bien donner, et leur réalité profonde, est abyssal. Rien ni personne n’est aussi pur et simple que l’image qu’il donne. Le beau prince n’est finalement qu’un homme avec ses contradictions. Le romantisme désespéré de Brève rencontre, autre liaison extraconjugale filmée dix ans plus tôt par Lean, a des allures bien différentes ici.

Katherine Hepburn est formidable, parce qu’elle donne vie à la lutte intérieure à laquelle se livre cette Américaine pleine des beaux principes et de la fierté de son pays qui, peu à peu, accepte de laisser éclater son humanité, ses désirs et ses fêlures.

• Souvent exigeant dans le choix de ses bonus (et de ses films), Carlotta joue la sobriété avec le DVD édité en 2011. Au menu : la bande annonce, et une courte présentation par le toujours passionnant Pierre Berthomieu.

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