Le Tueur du Montana (Gunsmoske) – de Nathan Juran – 1953
Dans la longue liste des westerns avec Audie Murphy, celui-ci est une grande réussite. D’une grande simplicité, cette petite production sort du lot par une belle interprétation (Susans Cabot est bien jolie, et Murphy, qui ne joue pas les durs en serrant la mâchoire, a rarement été aussi convaincant), et d’excellents dialogues, percutants et souvent drôles.
Murphy, précédé de sa réputation de tueur (qui, de fait, n’a jamais tué), commande un whisky dans un saloon. Le bartender lui demande alors : « Pour le boire ou le jeter à quelqu’un ? »… L’ensemble des dialogues est à l’avenant : vifs, originaux et réjouissants.
Pour autant, le réalisateur Nathan Juran, petit artisan dont la carrière est d’avantage marquée par les décors qu’il a créés pour de nombreux films (dont Qu’elle était verte ma vallée) que par ses propres réalisations, particulièrement dans le fantastique (L’Attaque de la femme de 50 pieds, Le Septième voyage de Sinbad…), prend son film comme ce qu’il est : un petit western de genre, sans prétention et efficace.
Le résultat est assez brillant : une histoire classique de western (un tueur est engagé par celui qu’il était chargé de tuer, tombe amoureux de sa fille, doit convoyer un troupeau, et se retrouve confronté à son meilleur ami), tournée avec un grand sens de la concision (1h15, pas une minute de plus), et avec une réalisation qui tire le meilleur de ses beaux décors naturels.
La traversée à hauts risques de la montagne, qui constitue l’un des clous du film, se limite à l’écran à un chariot qui doit descendre une pente courte, mais raide. Ce pourrait être cheap et ridicule, mais le réalisateur réussit à imposer un souffle et une tension qui font mouche.
Avec ce western-là, sa deuxième réalisation, l’inégal et mal aimé Nathan Juran prouve qu’il peut avoir l’étoffe des grands artisans du genre.
• Le Tueur du Montana fait partie de la dernière fournée en dates des Westerns de Légende, la fameuse collection éditée par Sidonis. En bonus, comme toujours, une présentation du film par Patrick Brion, amoureux sincère du genre. On retrouve également un portrait d’Audie Murphy par le même Brion, déjà en bonus d’autres titres de la collection.
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