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Le Verdict (The Verdict) – de Sidney Lumet – 1982

Classé dans : * Thrillers US (1980-…),1980-1989,LUMET Sidney,NEWMAN Paul — 7 août, 2013 @ 15:28

Le Verdict (The Verdict) – de Sidney Lumet – 1982 dans * Thrillers US (1980-…) le-verdict

La justice est omniprésente dans l’œuvre de Lumet, qui a réussi tout au long de sa carrière à revenir régulièrement dans les salles d’audience tout en se renouvelant constamment. Loin du huis-clos de son premier film, 12 hommes en colère (deux des jurés, Jack Warden et Ed Binns, font d’ailleurs partie de la distribution de The Verdict), tourné vingt-cinq ans plus tôt, ce film passionnant co-écrit par David Mamet est le portrait d’un avocat raté et alcoolique qui semble tout droit sorti d’un roman noir.

C’est un rôle en or, que quelques grands noms ont pourtant refusé : Redford surtout, peu enclin à interpréter un type aussi peu séduisant que ce poivrot queutard et adepte de l’apitoiement sur soi-même. Paul Newman, son ancien complice de Butch Cassidy et de L’Arnaque, lui, n’a jamais eu peur d’abîmer son image. Et il livre ici l’une des grandes interprétations de sa carrière.

Fatigué et immature à la fois, Newman est grand, faisant de son personnage un vrai minable qui semble s’écœurer lui-même. On le découvre, avocat ayant perdu toute ambition, squattant les salons funéraires pour inciter les familles dans le deuil à l’engager pour poursuivre d’éventuels responsables. On le voit traîner sa médiocrité dans les bars, draguant et s’alcoolisant auprès de compagnons de beuverie dont il ne connaît sans doute même pas les noms.

Pour que ce type franchement méprisable se prenne enfin en main, il faudra la « rencontre » avec pire que lui : une jeune femme plongée dans un coma dont elle ne peut, elle, pas se sortir. Dès lors, le grand procès qui va suivre, où il jouera le rôle de David contre un Goliath tout puissant (l’Eglise), sera pour lui le seul chemin de la rédemption.

Jamais Lumet ne tombe dans la caricature ou dans la facilité. L’avocat joué par Newman ne devient pas un chevalier blanc, mais reste ancré dans sa solitude (malgré sa rencontre avec une charmante Charlotte Rampling) et son égoïsme. Cette croisade qu’il mène devant la justice, il l’a fait au moins autant pour lui-même que pour la victime, conscient qu’il s’agit là de sa dernière chance.

Face à lui, il retrouve un brillant avocat, à la tête d’un grand cabinet parfaitement organisé et respecté de tous. C’est James Mason (à qui il s’était déjà frotté dans Le Piège, dix ans plus tôt), l’exact inverse de ce que lui est devenu.
Lumet réussit sur tous les tableaux : dans le portrait de ce type qui s’est enfermé dans sa solitude, et dans la figure plus attendue du film de procès, genre à part entière du cinéma américain dont il respecte tous les codes avec une grande efficacité.

Un peu trop vite considéré comme un film mineur du cinéaste, Le Verdict est une grande réussite. Il vaut aussi le coup d’œil pour une curiosité : il s’agit de l’un des premiers films du jeune Bruce Willis. Pas encore révélé par la série télé Clair de Lune, l’apprenti comédien est l’un des figurants présents (longuement) dans le public de la salle de tribunal. Il n’est qu’une silhouette muette. Une quinzaine d’années plus tard, il retrouvera Newman dans Un homme presque parfait, de Robert Benton.

• Belle qualité d’image pour le blue ray « collector » édité chez Fox. Un bel objet riche en bonus (que je n’ai hélas pas pu visionner).

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