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Archive pour le 26 juin, 2013

Zodiac (id.) – de David Fincher – 2007

Posté : 26 juin, 2013 @ 5:23 dans * Thrillers US (1980-…), 2000-2009, FINCHER David | Pas de commentaires »

Zodiac (id.) – de David Fincher - 2007 dans * Thrillers US (1980-…) zodiac

Après le triomphe de Seven, David Fincher avait entamé un cycle étonnant et hétéroclite, mais entièrement dédié à la manipulation et au pouvoir de l’image. Avec une relative sobriété (The Game), avec un style tape-à-l’œil tout droit venu de son passé de clippeur (Fight Club), ou avec une virtuosité un peu gratuite (Panic Room).

Avec Zodiac, Fincher signe peut-être son premier très, très grand film. Une œuvre fascinante et d’un grand classicisme qui annonce ses grands films à venir. En renouant avec le thème du tueur en série, on pouvait imaginer que le cinéaste allait surfer sur le succès de Seven. Il en prend au contraire le contre-pied. Alors que le précédent film flirtait avec le surnaturel, dans une ville cauchemardesque et inhumaine, et avec un tueur machiavélique à la limite de la caricature, celui-ci est absolument ancré dans la réalité.

Logique : l’histoire est vraie, celle d’un tueur surnommé « le Zodiac » ayant sévi dans la région de San Francisco entre le milieu des années 60 et la fin des années 70. C’est lui qui avait inspiré (librement) le tueur de L’Inspecteur Harry, film que les protagonistes de Zodiac découvrent d’ailleurs lors de sa première. Et le film est avant tout le portrait d’une époque de liberté et d’innocence perdues : celle des années 70 sur cette terre qui fut le paradis des babas-cool. Fincher restitue formidablement l’atmosphère de cette époque, et l’angoisse qui s’installe dans la population.

Le sujet du film, c’est aussi l’obsession. En cela, Zodiac est très comparable au formidable Memories of Murder du Coréen Bong Joon-ho, lui aussi inspiré d’un authentique tueur en série jamais arrêté. Une obsession qui, ici, habite et dévore littéralement trois personnages au cœur de l’enquête : un flic (celui qui a inspiré le Bullitt de Steve McQueen) interprété par Mark ruffalo, un journaliste star joué par Robert Downey Jr, et un jeune dessinateur de presse campé par Jake Gyllenhaal.

Les trois acteurs sont absolument formidables, donnant corps à l’obsession qui les ronge de l’intérieur, jusqu’au point de non-retour : tous trois perdront beaucoup dans cette histoire interminable, qui se prolonge des années durant. Le film fait parfaitement ressentir le poids insupportable du temps qui passe, les laissant parfois de longs mois, et même années, sans le moindre élément nouveau. Gyllenhaal, surtout, subit une mutation physique d’autant plus spectaculaire qu’elle ne repose que sur de petits détails : un regard fiévreux, des gestes moins apaisés… Il est ce type qui se sait condamné à chercher, conscient qu’il ne trouvera le repos que s’il croise un jour le regard du vrai tueur.

Fincher fait reposer son film sur ces petits détails qui soulignent l’obsession, la frustration, et la peur aussi, omniprésente dès la séquence d’ouverture. Car si le cinéaste évite ici tout effet gratuit, et toute surenchère, les scènes de crime, filmées sans fioriture, sont absolument glaçantes. Comme cette scène durant laquelle Gyllenhall se retrouve dans la maison d’un type qui pourrait être le tueur. Par de petits riens, sans que rien de tangible ne vienne appuyer la menace, Fincher fait de ce moment l’une des scènes les plus terrifiantes, les plus oppressantes et les plus claustrophobiques de la décennie.

Le Chant du Danube (Waltzes from Vienna) – d’Alfred Hitchcock – 1934

Posté : 26 juin, 2013 @ 2:04 dans 1930-1939, HITCHCOCK Alfred | Pas de commentaires »

Le Chant du Danube (Waltzes from Vienna) – d’Alfred Hitchcock – 1934 dans 1930-1939 le-chant-du-danube

L’un des films les plus méconnus, et les plus inattendus, d’Hitchcock : l’adaptation d’une pièce à succès (une constante, à ce stade de sa carrière), dont le sujet fait figure de curiosité dans l’œuvre du cinéaste. Le film raconte les débuts difficiles de Johann Strauss fils, jeune homme passionné de musique, qui cherche sa place entre un génie de père castrateur, égocentrique et méprisant, et une fiancée qui refuse de le partager avec la musique.

Difficile de faire plus éloigné de l’univers hitchcockien, surtout que le ton est, le plus souvent, tourné vers la comédie, avec même un authentique vent de folie qui souffle sur ce Vienne de carte postale dans quelques séquences pas loin du burlesque. Pourtant, le film porte bel et bien la marque du cinéaste, avec une inventivité de chaque plan, un dynamisme et une liberté qui tranchent avec la production anglaise de l’époque.

La belle idée du film, et ce qui semble avoir donné à Hithchcock l’envie de le tourner, c’est l’omniprésence de la musique, et la manière vivante de faire coller l’action et les images aux notes des Strauss père et fils. Le « bal des pompiers » au son du jeune Strauss est ainsi un pur moment de bonheur. Et cette scène où les gestes les plus anodins des pâtissiers lui inspirent les accords du « Beau Danube Bleu » est assez incroyable.

Le Chant du Danube n’est pas uniquement un jeu sur les images et la musique. Il y a aussi dans ce film le très beau portrait d’un jeune homme à la croisée des chemins, tiraillé entre sa passion, son amour et son père. Et ce portrait est parfois bien cruel. Son triomphe est ainsi terni par la rancœur d’un père touché dans son ego, et par la jalousie d’une femme trop possessive.

Mais on est à Vienne, la ville de la musique et de l’amour. Et le grand Johann Strauss (joué par Edmund Gwenn, figure attachante du cinéma hitchcockien, déjà vu dans The Skin Game et que l’on retrouvera des années plus tard dans Correspondant 17 et Mais qui a tué Harry ?) finira par apposer, de bon cœur, le mot « père » à côté de sa signature. Une manière élégante et belle d’accepter qu’il n’est pas le seul génie de la famille…

Le Petit Arpent du Bon Dieu (God’s Little Acre) – d’Anthony Mann – 1958

Posté : 26 juin, 2013 @ 9:46 dans 1950-1959, MANN Anthony, RYAN Robert | Pas de commentaires »

Le Petit Arpent du Bon Dieu (God’s Little Acre) – d’Anthony Mann – 1958 dans 1950-1959 le-petit-arpent-du-bon-dieu

Le film le plus étonnant d’Anthony Mann, l’un des plus émouvants aussi. Derrière ces personnages qui, de premier abord, paraissent totalement barrés, le film est l’une des réflexions les plus intelligentes qui soient sur le poids de l’existence, la frustration, les espoirs perdus.

C’est un monde où les usines sont fermées, et où les champs ne sont plus cultivés. Un monde où les hommes, pour rester des hommes, en sont réduits à se livrer corps et âmes à des chimères : creuser sans fin des trous à la recherche d’un hypothétique trésor pour le personnage de Robert Ryan ; rallumer l’usine fermée pour celui d’Aldo Ray… Des actes puérils, voire totalement fous, mais surtout désespérés.

Il y a pourtant une vraie humanité qui habite ces personnages, comme celui de la belle-fille trop belle (Tina Louise, incarnation même du désir), ou celui du gros futur shérif, trop bon, ou encore celui de l’épouse délaissée d’Aldo Ray…

La première séquence est extraordinaire. Robert Ryan (c’est l’une des plus belles prestations de sa carrière) creuse d’immenses trous avec ses fils (dont Jack Lord, le futur Steve Garrett de la série télé Hawaï 5.0). Pourquoi ? On ne le saura qu’un peu plus tard, et la raison qui sera donnée ne remettra pas en cause la première impression : ce type est un malade, qui a fait de ces trous sa seule raison d’être depuis quinze ans.

L’impression de folie est encore renforcée par la chaleur accablante (chaleur qui porte sur les nerfs, sensualise les corps et réveille les pulsions sexuelles), la sueur et la poussière. Mais derrière cette folie apparente, Ryan est un père qui a fait de sa « quête » un moyen, sans doute désespéré, de resserrer les liens distendus de sa famille désormais disséminée. L’une des plus belles scène montre ainsi un Ryan désespéré devant ses fils s’entretuant, et paraissant soudain (mais assez brièvement) parfaitement sensé et responsable.

Adaptation d’un roman réputé (d’Erskine Caldwell), God’s little acre montre des personnages qui veulent exister, et tenir leur place dans la société, mais qui se laissent submerger par la fièvre. Les effets comiques que cette fièvre a sur eux cache une vision bien cruelle de l’humanité…

 

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