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Archive pour le 17 juin, 2013

La Caravane de feu (The War Wagon) – de Burt Kennedy – 1967

Posté : 17 juin, 2013 @ 1:56 dans 1960-1969, DOUGLAS Kirk, KENNEDY Burt, WAYNE John, WESTERNS | Pas de commentaires »

La Caravane de feu (The War Wagon) – de Burt Kennedy – 1967 dans 1960-1969 la-caravane-de-feu

La Caravane de feu semble n’avoir été fait qu’avec deux idées fortes : associer John Wayne et Kirk Douglas, et transposer le film de cambriolage, genre très en vogue dans les années 60, dans l’Ouest sauvage. Verdict ? Honorable, dirons-nous.

Le film ressemble quand même à un grand truc un peu informe, la plupart du temps. Un véhicule confortable pour deux stars dont l’apogée est déjà derrière elles. Deux hommes de l’Ouest vieillissants qui jouent ici gentiment avec leur image. Sans l’abîmer ni la remettre en question, sans prendre le moindre risque.

L’affrontement de ces deux monstres du cinéma tourne un peu en rond, sur le mode semi-parodique. Le scénario nous les présente comme deux ennemis mortels qui font alliance pour le seul appât du gain, mais on ne sent pas la moindre menace entre ces deux-là. Leurs face-à-face virils et faussement dangereux ne sont jamais pris au sérieux. Ce qui donne au film une légèreté pas désagréable, mais qui nous prive de la tension que cela aurait pu donner.

La transposition du film de cambriolage est un poil plus intéressante, parce que ce western respecte absolument tous les codes du genre : le « cerveau » qui réunit une bande hétéroclite, les préparatifs, le braquage à proprement parler, et la répartition du butin, où le plan parfaitement huilé vole en éclats…

C’est tellement fidèle à ce qu’on a vu cent fois en costumes contemporains, et même si le film a tous les attraits d’un vrai western, que tout effet de surprise tombe à plat. Surtout que le scénario est franchement paresseux, tout entier dirigé vers la vraie star du film : ce fourgon blindé que les cinq voleurs se préparent à attaquer. Le fourgon est tellement central dans l’entreprise de Burt Kennedy que le réalisateur le met en scène dès qu’il le peut tout au long du film, le faisant traverser le champ à la première occasion.

Kennedy n’a rien d’un auteur, mais c’est un honnête réalisateur, qui signe un western tout à fait honorable, avec des acteurs impeccables (Bruce Cabot, qui fut la vedette de King Kong quelques décennies plus tôt, en grand méchant ; Bruce Dern, récent prix d’interprétation à Cannes pour Nebraska, en porte-flingue vite flingué), une belle musique très westernienne de Dimitri Tiomkin, et de belle scènes d’action bien spectaculaires. Un pur divertissement bien sympathique, quoi…

La Caravane de feu est disponible pour la première fois en blue ray, dans une édition simple et pas chère (sans le moindre bonus), chez Universal.

Du plomb dans la tête (Bullet to the head) – de Walter Hill – 2012

Posté : 17 juin, 2013 @ 10:18 dans 2010-2019, ACTION US (1980-…), HILL Walter, STALLONE Sylvester | Pas de commentaires »

Du plomb dans la tête (Bullet to the head) – de Walter Hill – 2012 dans 2010-2019 du-plomb-dans-la-tete

Un tueur à gages et un flic font équipe pour retrouver le commanditaire des meurtres de leurs partenaires respectifs. C’est le point de départ de ce buddy movie adapté d’un roman graphique du Français Matz, et porté par un Stallone qui porte quand même franchement bien ses 65 ans.

Le film marque aussi le retour au premier plan de Walter Hill, qui n’avait plus fait grand-chose de vraiment frappant depuis plus de quinze ans. Scénariste de Guet-Apens et d’Alien, réalisateur d’Extrême Préjudice et de Wild Bill, spécialiste du buddy movie (48 heures, Double détente), Hill est une figure incontournable du cinéma d’action « hard boiled », un type qui, mine de rien, ne signe à peu près que des westerns à peine déguisés.

Avec Du plomb dans la tête, il est en terrain connu. Et il ne faut certes pas chercher une quelconque originalité au film. Le coup du flic et du méchant qui font équipe n’est pas nouveau, pas plus que le fait d’associer un jeune très porté nouvelles technologies (le flic, joué par Shung Kang) et un vieux de la vieille très brut de décoffrage.

Mais qu’importe : la recette fonctionne parfaitement, et le film est d’une efficacité redoutable. Un petit film, oui (même la durée : à peine plus d’une heure vingt), mais qui va droit au but, avec un humour pas envahissant et une violence brute et brutale. Un bon film bien bourrin et virile, donc.

Il y a aussi une bonne surprise dans ce film : Jason Momoa, le nouveau Conan (pas vu). Dans cet univers de testostérone où la psychologie n’a pas sa place, cette montagne de muscle incarne un méchant très méchant, mais aussi assez original. Un ancien mercernaire qui ne travaille que pour le plaisir, avec une certaine innocence qui surprend. Et c’est plutôt un bon acteur, qui parvient à insuffler une âme à son personnage.

C’est aussi une espèce de test pour les fans de Stallone : c’est le premier film dans lequel la star se laisse totalement diriger (même s’il est à l’origine du projet) depuis son retour inattendu au premier plan. Comme Rocky, on sait que Stallone n’est jamais aussi passionnant que quand il est au fond du trou. C’est quand on n’attendait plus rien de lui qu’il a écrit le beau Rocky Balboa, puis John Rambo. Revenu au premier plan grâce à ses deux personnages fétiches, il a enchaîné en imaginant une nouvelle franchise (Expendables), dont il est le seul maître.

Redevenu une icône du cinéma d’action, il se retrouve dans la position qui était la sienne au milieu des années 80. Avec trente ans de plus, mais la même crainte : en confiance, Stallone va-t-il se laisser aller aux mêmes excès musculo-grotesques que dans sa pire période ? Du plomb dans la tête laisse la question en suspens. Le film est une réussite, un film sec et nerveux comme on les aime. Mais à trop poursuivre dans cette même voie, Stallone risque bien de se répéter, voire de s’autoparodier.

• Le film sort en DVD le 10 juillet, chez Metropolitan. En bonus : un petit doc sur les coulisses assez convenu, quelques bandes annonces des nouveautés de l’éditeur, et surtout une interview amusée de Matz, l’auteur français du roman graphique original (et scénariste), qui raconte la genèse de l’histoire, et comment il s’est retrouvé à travailler avec Stallone et Walter Hill. Pas d’emphase ni de vaine excitation dans cette interview, mais le commentaire honnête d’un type conscient que le film n’est pas un chef d’œuvre, mais content d’avoir participé à une telle aventure.

 

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