Le Piège (The Mackintosh Man) – de John Huston – 1973
Film de genre, oeuvre sans doute mineure dans la filmographie de Huston, The Mackintosh Man est un thriller assez formidable, que le cinéaste réussit constamment à sortir des sentiers battus.
Le scénario, signé Walter Hill, est excellent, ménageant mystère et suspense. Newman interprète un espion chargé d’une mission très particulière : se faire condamner à une lourde peine de prison, dans le but d’infiltrer une organisation criminelle qui a mis au point un réseau d’évasion.
Mais Huston magnifie ce scénario original et efficace, en prenant systématiquement le contre-pied du film d’espionnage. Paul Newman n’a pas grand-chose d’héroïque, le « méchant » James Mason est charmant, et Dominique Sanda, le quota charme du film, est absolument glaciale. Le film excelle aussi par l’utilisation des décors, exceptionnelle et originale.
Les marécages d’Irlande dans une séquence d’évasion inoubliable et étonnante. Le plan où Paul Newman quitte la maison en feu et se dirige droit vers ces marécages barrés jusqu’à l’horizon de murs de pierres est inoubliable.
Dans ce film de genre, Huston excelle à créer des atmosphères, des ambiances. La longue séquence qui se déroule dans un petit village d’Irlande est incroyablement vivante.
Les séquences londoniennes, plus anecdotiques, n’en sont pas moins très réussies, grâce là encore à l’utilisation des décors : un marché à ciel ouvert, une station de métro, le Parlement… Autant de décors très british dont Huston fait des personnages à part entière, qui donnent le ton de chaque scène.
Changement d’ambiance, encore, avec le dénouement à Malte, île de rêve et de danger qui, pour les amateurs de Huston et de son premier film, évoque forcément beaucoup de choses.
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