Le Mystère de la chambre close (The Kennel Murder Case) – de Michael Curtiz – 1933
Petite perle méconnue signée Curtiz, déjà à la Warner, mais avant ses grands chef d’œuvre, de L’Aigle des Mers à Casablanca. Grâce à sa signature, c’est l’épisode le plus fameux (et le plus facile à voir) d’une série de whodunit dont le héros est un certain Philo Vance, espèce d’aristocrate dilettante, justicier à ses heures, imaginé par S.S. Van Dine dans une série de douze romans publiés entre 1926 et 1939.
Très populaires dans l’entre-deux-guerres, ces romans ont connus de nombreuses adaptations à la radio et au cinéma : pas moins de quinze films tournés entre 1929 et 1947. Celui-ci marque les retrouvailles de William Powell avec le personnage, après trois ans d’absence. D’où un « ça faisait longtemps » lancé au flic débonnaire interprété par l’énorme Eugene Pallette. Powell avait été l’interprète des trois premiers films de la série, avant de laisser la place (pour un seul film) à Basil Rathbone. C’est toutefois sa dernière participation à la série : dès l’année suivante, il se consacrera à un autre détective célèbre, Nick Charles, dans la série des Thin Man.
L’esprit est celui des romans policiers en vogue à l’époque, mais totalement passés de mode : des mystères à la Agatha Christie où tout repose sur l’identité du meurtrier. Tous les personnages ont une raison d’avoir commis le crime, et l’inspecteur dévoilera le nom du vrai coupable lors d’une scène finale qui réunit tous les suspects dans une même pièce. Ajoutez à cela un meurtre commis dans une pièce fermée de l’intérieur… On est dans un whodunit très classique.
Mais dès la première séquence, Curtiz donne à son film un rythme assez ébouriffant. Dans le décor très inattendu d’un concours canin, tous les protagonistes sont présentés avec leurs caractéristiques et leurs animosités, avec une mise en scène d’une légèreté et d’une efficacité impressionnantes.
Le scénario n’a franchement rien de mémorable, mais le film est dynamisé par des tas de belles idées de mise en scène, comme cette utilisation d’une maquette d’abord comme faux décor, puis comme un authentique modèle réduit que le héros démonte devant la caméra : un beau jeu sur les apparences et les trompe-l’œil, au cœur de film réjouissant.
Le choix des acteurs aussi, est parfait : le charme de William Powell agit, tandis que l’embonpoint de Pallette assure le contrepoint humoristique. A leur côté, on retrouve aussi Mary Astor, la future Brigid O’Shaughnessy du Faucon Maltais.
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