Identity (id.) – de James Mangold – 2003
James Mangold revisite les 10 petits nègres, à la manière du slasher. Un lieu coupé du monde, dix personnages qui ne se connaissent pas et qui sont obligés de cohabiter, les éléments qui se déchaînent, et le casting qui se fait dessouder petit à petit et de manières très différentes : décapité, empalé, écrasé, explosé… C’est à un jeu de massacre saignant et jouissif que Mangold nous convie.
Difficile d’en dire plus sur l’histoire sans dévoiler le rebondissement final, et sans gâcher le plaisir très grand que l’on prend à se laisser manipuler. Mais dans la série des trompe-l’œil agaçant (Sixième Sens, Les Autres, Shutter Island…), celui-ci surprend agréablement. Dès le début, on réalise qu’on n’est pas dans un shasher de plus, et qu’il y a une force inattendue qui réunit ces dix personnages par cette nuit de tempête. Mais l’intelligence du scénario et son originalité font mouche, même si le fameux rebondissement arrive sans doute trop vite, vidant le dernier quart d’heure de son mystère et de son intérêt.
Malin, Mangold donne à ses acteurs des rôles volontairement stéréotypés (le héros au lourd passé pour John Cusack, le flic intense pour Ray Liotta, la pute qui rêve d’un meilleur avenir pour Amanda Peet, l’ex star capricieuse pour Rebecca de Mornay, le tueur psychopathe pour Jake Busey… même Clea Duvall retrouve un emploi qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui qu’elle avait dans Ghosts of Mars), choix qui accentue l’aspect irréel de cette communauté forcée, comme des indices semées sur la piste du mystère.
Ben oui, difficile d’en dire plus sans en dire trop…
En tout cas, on marche à fond (sauf à la fin, donc) dans ce film d’horreur brillamment réalisé par un James Mangold décidément surdoué dans tous les genres. Copland, 3h10 pour Yuma… Quel que soit le genre abordé, Mangold se l’approprie, surprend et pose sa patte. Un auteur, quoi…
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Rebonjour, je me rappelle que la fin m’avait laissé sur ma faim et donc j’avais moyennement aimé le film dans son ensemble. Bonne après-midi.