Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour le 18 avril, 2013

Les Nouveaux Messieurs – de Jacques Feyder – 1928

Posté : 18 avril, 2013 @ 2:52 dans 1920-1929, FEYDER Jacques, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Les Nouveaux Messieurs – de Jacques Feyder – 1928 dans 1920-1929 les-nouveaux-messieurs

© La Cinémathèque française

Une danseuse sans grand talent de l’opéra de Paris devient Etoile grâce à ses protecteurs : un député de droite et un Ministre.

Un syndicaliste perd son innocence, ses valeurs et son amour en devenant Ministre.

Un député de droite austère et réactionnaire gagne en humanité en privilégiant son amour…

On peut ainsi raconter Les Nouveaux Messieurs de plusieurs manières, en adoptant tour à tour les points de vue des trois personnages (Gaby Moralay, Albert Préjean et Henry Roussel, excellents) de ce triangle amoureux dans les coulisses du pouvoir. C’est d’ailleurs ce que fait Feyder, dans un film étonnant et constamment inattendu, porté par une mise en scène d’une infinie délicatesse : une fleur un peu flétrie posée délicatement sur un sac à main luxueux suffit à évoquer le trouble naissant de la jeune danseuse, déchirée entre ces deux hommes si différents…

Jacques Feyder signe une peinture pleine de vie des dessous de l’Opéra de Paris (la reconstitution est fascinante) et des arcanes de la politique, dans ce qui est aussi une gentille satire de la république et de ses excès. Mais Les Nouveaux Messieurs n’est pas à proprement parler un film politique : Feyder met en scène des politiques de gauche et de droite qui n’ont de différents que leur aspect physique et leurs manières, mais qui utilisent les mêmes méthodes, les mêmes éléments de langage. Les débats, animés, sont d’ailleurs privés de leur substance et réduits à l’opposition gauche-droite, par l’utilisation d’intertitres rigolards.

Le film fait peu de cas de la politique et de ses figures obligées. Si critique il y a, c’est plus celle de l’ambition et du pouvoir qui coupent des réalités. La conclusion, en cela, est très inattendue, pour un film qui reste une œuvre légère.

Un film au rythme curieux, qui commence sur un ton faussement nonchalant, évitant toute accélération et tout effet facile. Mais plus le personnage du syndicaliste (joué par Préjean) s’enfonce dans la politique, plus le rythme s’accélère, tantôt agressif, tantôt comique, se rapprochant même du slapstick américain.

Au final, Les Nouveaux Messieurs laisse un sentiment désabusé. Un regard plein d’humour et de cynisme posé sur le monde du pouvoir qui, visiblement, ne laisse à Feyder aucune illusion…

Fric-Frac – de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara – 1939

Posté : 18 avril, 2013 @ 2:50 dans 1930-1939, AUTANT-LARA Claude, LEHMANN Maurice | Pas de commentaires »

Fric-Frac – de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara – 1939 dans 1930-1939 fric-frac

Un jeune homme un peu niais, employé dans une bijouterie, est manipulé par un couple d’escrocs. Ce postulat est à la base de nombreux films noirs. Ce n’est évidemment pas le cas ici : Maurice Lehman signe (mais le film est aussi attribué à Claude Autant-Lara, qui « supervise ») une comédie échevelée qui file la patate, et qui évite soigneusement tout sentiment de gravité.

Pas étonnant que Fric-Frac ait connu un tel succès populaire lors de sa sortie en salles : à la veille de la Drôle de Guerre, le film répondait à un besoin de se détacher d’un quotidien trop lourd. La présence de trois des plus grandes vedettes de l’époque est un autre argument de poids : Fernandel, Arletty et Michel Simon, au sommet de leur talent. Pas mal…

Contrairement à la plupart des films des années 30, celui-ci est quasiment totalement dénué d’arrière-plan social. Le personnage de Fernandel a beau répété régulièrement que le pays est en crise (déjà) et que trouver un nouveau boulot est mission impossible (déjà), un vrai vent de légèreté souffle sur cette fantaisie réjouissante.

Dans ce casting trois étoiles, Michel Simon s’impose grâce à un cabotinage jouissif. Avec ses éternelles mimiques et sa voix chevrotantes, l’acteur réussit le prodige de se renouveler constamment et d’être d’une justesse inattendue malgré ses excès. Arletty est pas mal non plus, avec l’abattage qu’on lui connaît. Face à eux, Fernandel est un peu en retrait, mais il tient parfaitement son rôle : celui d’un jeune naïf qui découvre un argot forcément fleuri et un milieu aux antipodes du sien. Hélène Robert fait mieux que résister : elle est formidable dans le rôle de la fille du patron, revêche mais sexy et émouvante.

Irrésistible et joliment léger, le film procure un plaisir immense, simple, et sans arrière-pensée.

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr