Terminator Renaissance (Terminator Salvation) – de McG – 2009
A la fin de Terminator 3, l’apocalypse que Sarah Connor et son fils John avaient tenté d’éviter depuis tant d’années survenait. La porte ouverte à une nouvelle époque, faite de sang et de fureur : la guerre entre les machines et les humains survivants menés par John Connor. La porte ouverte, aussi, à une renaissance de la franchise initiée par James Cameron.
Ce futur, où la Terre n’est plus qu’un gigantesque champ de bataille (et de ruines), on l’avait déjà apperçu dans les films de Cameron. T2, surtout, auquel le film se réfère souvent, soucieux d’en respecter l’esthétique pour s’inscrire pleinement dans la saga.
Les clins d’œil se multiplient, d’ailleurs, sans qu’ils soient trop étouffants : de John Connor qui lance « I’ll be back », au « You could be mine » des Gun’s n’roses que jette un auto-radio, en passant par l’apparition d’un T-800 qui a les traits (numériques) d’un jeune Arnold Schwarzenegger. Rien à dire, donc : le film respecte la mythologie, ce qu’on en sait et ce qu’on en attend.
L’histoire se déroule alors que John Connor se met à la recherche de Kyle Reese, encore adolescent, qu’il sait être son futur père… Pour ceux qui n’ont jamais vu le premier Terminator, rappelons que Connor a envoyé Kyle Reese dans le passé, en 1984, pour sauver sa future mère Sarah, qu’un Terminatoir était chargé de tuer pour empêcher la naissance de John. Et que cet envoyé du futur, avant d’être tué, aura le temps de faire un enfant à Sarah : John, futur leader de la résistance.
McG, qu’on a connu beaucoup plus insupportable avec un style syncopé qui plombait Charlie’s Angels et sa suite, soigne ses cadrages, adopte un style plus classique, soutient un rythme imparable, et se révèle bon directeur d’acteur (Christian Bale en John Connor, Sam Worthington en mystérieux résistant). Son film est même visuellement assez impressionnant, avec une ambition esthétique qui tient toutes ses promesses.
Mais d’où vient que le film paraisse si froid et impersonnel ? Trop appliqué, peut-être, trop respectueux d’une mythologie qui semble lui interdire toute folie, McG est rattrapé par une évidence : il n’est pas James Cameron, grand visionnaire et surtout grand raconteur d’histoire. En cherchant constamment à suivre son exemple, il ne fait que rester dans son ombre.
Ce n’est pas qu’on s’ennuie, non : McG fait le travail avec rigueur et efficacité. Mais il nous laisse un peu sur le côté. Il manque un supplément d’âme, et même un réel enjeu dramatique.
Parce que, malgré quelques enjeux secondaires, on sait bien que, même si le futur n’est jamais certain (la possibilité de le remettre en cause est même le principe de base de la saga), John Connor et Kyle Reese vont survivre à la fin du film, pour que le premier puisse envoyer le second dans le passé. On se doute aussi que la guerre ne sera ni gagnée, ni perdue à la fin de ce film, qui attend une suite.
Bref, malgré le personnage ambigu de Worthington (mais Schwarzy dans T2 l’était tout autant, et avec plus de nuances), cette « renaissance » est un coup pour pas grand-chose.
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