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Blood Diamond (id.) – d’Edward Zwick – 2006

Classé dans : 2000-2009,ZWICK Edward — 8 avril, 2013 @ 13:20

Blood Diamond (id.) - d'Edward Zwick - 2006 dans 2000-2009 blood-diamond

Quand on voit un film d’Edward Zwick, on est sûr d’être en terrain connu. Film après film, le cinéaste creuse le même sillon : avec des ficelles 100% hollywoodiennes, il filme des personnages qui se révèlent aux autres, et surtout à eux-mêmes, dans un monde en guerre. A peu près tous les conflits sont passés devant sa caméra : la guerre de Sécession (Glory), la première guerre mondiale (Légendes d’automne), la guerre du Golfe (A l’épreuve du feu), la deuxième guerre mondiale (Les Insurgés), et même un conflit japonais au 19ème siècle (Le Dernier Samouraï).

Blood Diamond n’échappe pas à la règle. Cette fois, c’est une guerre civile en Sierra Leone, en 1999, qui est au cœur du film : une guerre qui tient plus du génocide, et que Zwick filme comme le symbole du cynisme occidental. car les méchants du film sont moins ces Africains qui massacrent leurs concitoyens (même si le film ne dédouane aucune responsabilité, soulignant l’horrible absurdité de cette tuerie), que les grandes puissances et les sociétés privées occidentales, qui pilotent les peuples locaux pour piller leurs sols de leurs richesses.

Ces « diamants de sang », ce sont ceux que des esclaves du 20ème siècle sortent du sol au prix de leur sueur, de leur liberté et de leur sang, pour enrichir une poignée de blancs et orner le cou de riches occidentales à la bonne conscience.

Zwick ne fait pas dans la dentelle pour dénoncer ce cynisme planétaire, mais le sujet ne s’y prête pas. Cette guerre ressemble à beaucoup d’autres, toujours actuelles, et ces enfants soldats que l’on voit ressemblent aux dizaines de milliers que le cinéma n’a quasiment jamais montré jusque là.

Il faut reconnaître à Edward Zwick une audace et une honnêteté totales. Un vrai culot, aussi : celui de confier à DiCaprio le rôle d’un authentique salaud de guerre, dont la rédemption reste très relative. Un profiteur de guerre cynique et manipulateur. Séduisant, courageux, mais dégueulasse. D’une efficacité indéniable, Blood Diamond est un film qui bouscule.

L’intelligence de Zwick, c’est aussi d’assumer son regard occidental. Tout en prenant fait et cause pour ce peuple martyre, dont il filme le quotidien, les rêves perdus et les souffrances, il respecte absolument les codes du cinéma hollywoodien : rythme de film d’action, effets spéciaux impressionnants, personnages un rien stéréotypés (la journaliste belle et intelligente interprétée par Jennifer Connelly, le bon père de famille prêt à tout joué par Djimon Hounsou…), morceaux de bravoure, paysages magnifiés par des cadrages assez sublimes…

L’approche aurait pu être plus crue, plus proche du documentaire. Mais ce choix renforce la puissance du film. En assumant un regard occidental, il prend des allures d’autocritique plutôt rare…

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