58 minutes pour vivre (Die hard 2 : die harder) – de Renny Harlin – 1990
I don’t like to fly.
So why are you doing that ?
Caus’ I don’t like to lose either.
Agrippé à la porte d’un hélicoptère, sur le point de sauter sur l’aile d’un avion de ligne prêt à s’envoler, Bruce Willis a ce dialogue qui résume parfaitement son personnage, et que John Moore et son scénariste auraient mieux fait de réécouter avant de pondre leur merde (promis, je n’en parle plus). John McClane est un flic qui préférerait être ailleurs, mais dont le sens du devoir est lié à un jusqu’au-boutisme hors du commun. Un teigneux, quoi.
Après le génial Piège de cristal, cette séquelle joue la carte de la surenchère, mais reste parfaitement dans l’esprit de l’original. Même unité de temps (un peu plus de 58 minutes, quand même), et de lieu (un grand aéroport, cette fois, dont les moindres recoins sont visités par McClane comme c’était le cas avec la tour du précédent film), et même opiniâtreté d’un McClane qui fait le job parce qu’il est là, qu’il n’a pas le choix, et qu’il n’aime pas perdre.
On retrouve aussi quelques visages du premier film : Bonnie Bedelia qui reprend son rôle d’épouse-prétexte, William Atherton de retour en journaliste détestable, et Reginald Veljohnson fait un clin d’œil sans intérêt dans le rôle du bon gros flic Al. Mais on sent bien qu’ils n’ont été insérés dans le scénario que pour mieux prolonger le premier film.
Renny Harlin, qui n’a quand même pas le talent de John McTiernan, n’invente rien ici. Il se contente même de reprendre les situations du premier film en misant autant que possible sur la surenchère. Le nombre de terroristes a été multiplié par trois ou quatre ; le terrain de jeu a considérablement grandi ; ce n’est plus un hélicoptère qui se crashe, mais un avion de ligne…
Mais même si sa mise en scène n’a pas l’élégance et l’intelligence de celle de McT ; même s’il est incapable de faire exister les personnages secondaires (William Sadler est un méchant très caricatural, qu’il faut quand même voir dégainer sa télécommande au début du film !) ; même si les méchants semblent pour la plupart totalement déshumanisés (Robert Patrick et John Leguizamo, tout jeunes, sont dans les rangs) ; même si Franco Nero (pourtant parfait) n’a pas grand-chose à défendre… le film est d’une redoutable efficacité.
Il faut dire que Bruce Willis a un charisme incroyable, qu’il sait mieux que quiconque incarner l’action et encaisser les coups. Formidable dans les scènes spectaculaires (notamment dans une fusillade hallucinante, clin d’œil direct à The Killer de John Woo, qui faisait alors l’objet d’un véritable culte), il a aussi un humour et un charme ravageurs. Les rares scènes dont il est absent (à l’intérieur de l’avion, ou dans le QG des terroristes) sont lourdingues et sans relief. Mais dès qu’il est à l’écran, quelle pêche…
• Voir aussi Piège de cristal, Une journée en enfer, Die Hard 4 : Retour en enfer et Die Hard : belle journée pour mourir.
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