Play it again, Sam

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Archive pour le 28 mars, 2013

Killer Joe (id.) – de William Friedkin – 2012

Posté : 28 mars, 2013 @ 4:23 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, FRIEDKIN William | Pas de commentaires »

Killer Joe (id.) – de William Friedkin – 2012 dans * Thrillers US (1980-…) killer-joe

Bienvenue dans la plus belle famille du Texas. Dans la caravane familiale, Papa fume la drogue que lui revend son fiston, belle maman couche avec la moitié de la ville, et la petite sœur vit avec le souvenir de sa maman qui a essayé de la tuer quand elle était bébé. Un beau projet va ressouder cette petite famille : pour encaisser l’argent de l’assurance, tout ce petit monde va faire appel à un flic, qui assure ses fins de mois en faisant le tueur à gages, pour tuer la chère maman…

L’unique question morale qui se posera pour le papa, le grand frère et la belle-maman ne concerne pas l’assassinat, qui ne pose pas le moindre problème à qui que ce soit, mais la relation qui unit bientôt le tueur à la petite sœur. Car en guise de garantie, le bon papa a offert au tueur la virginité de sa gamine, à peine pubère. On est comme ça dans la famille, le cœur sur la main…

Malgré le thème et le décor (Ploucville dans toute sa splendeur), on est loin du Fargo des frères Coen, où une arnaque maladroite tournait au drame. Ici, ce n’est pas que tout tourne mal, c’est que rien ne tourne rond dans la vie de cette famille hallucinante.

Ce film noir totalement barré et glauquissime confirme le retour au premier plan de William Friedkin, après un Bug déjà mémorable. Pivot du film, révélateur des pire défauts et des sensibilités (si, si) des protagonistes, Matthew McConaughey est ahurissant, avec ses bonnes manières et ses jeux qui font mal. Il est à l’image du film : fascinant, répugnant, glaçant.

Cogan : Killing them softly (Killing them softly) – de Andrew Dominik – 2012

Posté : 28 mars, 2013 @ 4:19 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, DOMINIK Andrew | Pas de commentaires »

Cogan : Killing them softly (Killing them softly) – de Andrew Dominik – 2012 dans * Thrillers US (1980-…) cogan

Comme tous les grands films noirs, celui-ci prend pour toile de fond une Amérique qui va mal, celle des laissés pour compte. Et celle-ci se situe à une croisée des chemins, au passage de témoin entre les présidents Bush et Obama, à une époque d’espoirs et de promesses… Mais dans une Amérique profonde, presque totalement dénuée de femmes (on n’en croise qu’une : une prostitué) qui ne se fait guère d’illusions.

« In America, you live by your own. America is not a country, it’s just a business. Now fucking pay me,” lance Brad Pitt à son commanditaire.

Noir, le film l’est assurément. Pas tant pour la violence que pour l’absence totale d’espoir : dans cette Amérique-là, aucune chance d’échapper à sa condition. La seule manière de s’en sortir, c’est de jouer le jeu du business. Celui qui triche avec ça finira par en payer le prix fort. Drôle de morale.

Après la réussite de son western (L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford), Andrew Dominik change de registre, mais garde un ton décalé, et une manière toute personnelle de coller à la réalité des personnages, avec de longues scènes de dialogues, et un rythme exagérément lent.

Le résultat était fascinant dans Jesse James. Ici, Andrew Dominik est un peu trop vampé par ses références : en s’attaquant au film noir urbain, il lorgne ostensiblement du côté de Scorsese (la participation de Ray Liotta fait forcément penser aux Affranchis), et surtout de Tarantino, avec des personnages aussi bavards… le style tarantinesque en moins.

La comparaison avec ces deux modèles est forcément difficile. Mais Andrew Dominik est un excellent directeur d’acteurs. Brad Pitt, également producteur, est étonnant. Et James Gandolfini, dans un second rôle, est tout simplement monstrueux, dans tous les sens du terme.

Ville portuaire (Hamnstad) – de Ingmar Bergman – 1948

Posté : 28 mars, 2013 @ 12:27 dans 1940-1949, BERGMAN Ingmar | Pas de commentaires »

Ville portuaire (Hamnstad) – de Ingmar Bergman – 1948 dans 1940-1949 ville-portuaire

On a tendance à sous-estimer l’œuvre de jeunesse de Bergman, au profit de ses grands classiques (à partir des Fraises sauvages et du Septième Sceau). A tort : moins austères, plus influencés par le réalisme poétique française et le néo-réalisme italien, ses premiers films portent déjà la marque de l’immense cinéaste et ses obsessions : le poids des non-dits dans le couple, ou l’inquiétude quant aux dérives de la société.

Ces deux thèmes sont au cœur de Ville portuaire, superbe portrait de deux jeunes gens marqués, à leur manière, par le puritanisme de cette société suédoise. Elle parce que cette société lui interdit de tirer un trait sur un passé difficile. Lui parce qu’il est incapable de se placer au-dessus des convenances que lui impose cette même société.

Le film commence par une tentative de suicide : la jeune Berit plonge dans l’eau d’un port, et est sauvée par un docker qui passait par là. Le soir même, elle est abordée par un autre docker, Gösta, dans une soirée peuplée de solitudes. Entre ces deux-là, c’est vite l’amour fou, gangrenée par des règles et des silences qui dépassent les pulsions du cœur.

Le plus beau dans ce film de jeunesse, ce sont ces longs plans séquences qui suivent cette gamine éprise de liberté et d’amour (précurseur de Monika), constamment étouffée par des collègues de travail qui profitent de sa réputation de fille facile pour jouer avec elle comme on jouerait d’un objet, ou par une mère castratrice dont la présence (aimante à sa façon) est d’une cruauté insupportable. Bergman réussit parfaitement à illustrer le caractère oppressant de la vie de Berit.

Mais il y a de l’espoir qui déborde, dans ce film. Berit et Gösta ont pour eux leur jeunesse, et leur amour. Les liens qui les unissent à leur passé et à leur cadre de vie (belle peinture de ce port gorgé de vie) sont solides, mais le jeune Bergman est un optimiste réaliste : même s’il est impossible de faire table rase du passé, tout est possible, pour deux jeunes gens qui s’aiment.

58 minutes pour vivre (Die hard 2 : die harder) – de Renny Harlin – 1990

Posté : 28 mars, 2013 @ 10:48 dans 1990-1999, HARLIN Renny | Pas de commentaires »

58 minutes pour vivre (Die hard 2 : die harder) – de Renny Harlin – 1990 dans 1990-1999 58-minutes-pour-vivre

I don’t like to fly.
So why are you doing that ?
Caus’ I don’t like to lose either.

Agrippé à la porte d’un hélicoptère, sur le point de sauter sur l’aile d’un avion de ligne prêt à s’envoler, Bruce Willis a ce dialogue qui résume parfaitement son personnage, et que John Moore et son scénariste auraient mieux fait de réécouter avant de pondre leur merde (promis, je n’en parle plus). John McClane est un flic qui préférerait être ailleurs, mais dont le sens du devoir est lié à un jusqu’au-boutisme hors du commun. Un teigneux, quoi.

Après le génial Piège de cristal, cette séquelle joue la carte de la surenchère, mais reste parfaitement dans l’esprit de l’original. Même unité de temps (un peu plus de 58 minutes, quand même), et de lieu (un grand aéroport, cette fois, dont les moindres recoins sont visités par McClane comme c’était le cas avec la tour du précédent film), et même opiniâtreté d’un McClane qui fait le job parce qu’il est là, qu’il n’a pas le choix, et qu’il n’aime pas perdre.

On retrouve aussi quelques visages du premier film : Bonnie Bedelia qui reprend son rôle d’épouse-prétexte, William Atherton de retour en journaliste détestable, et Reginald Veljohnson fait un clin d’œil sans intérêt dans le rôle du bon gros flic Al. Mais on sent bien qu’ils n’ont été insérés dans le scénario que pour mieux prolonger le premier film.

Renny Harlin, qui n’a quand même pas le talent de John McTiernan, n’invente rien ici. Il se contente même de reprendre les situations du premier film en misant autant que possible sur la surenchère. Le nombre de terroristes a été multiplié par trois ou quatre ; le terrain de jeu a considérablement grandi ; ce n’est plus un hélicoptère qui se crashe, mais un avion de ligne…

Mais même si sa mise en scène n’a pas l’élégance et l’intelligence de celle de McT ; même s’il est incapable de faire exister les personnages secondaires (William Sadler est un méchant très caricatural, qu’il faut quand même voir dégainer sa télécommande au début du film !) ; même si les méchants semblent pour la plupart totalement déshumanisés (Robert Patrick et John Leguizamo, tout jeunes, sont dans les rangs) ; même si Franco Nero (pourtant parfait) n’a pas grand-chose à défendre… le film est d’une redoutable efficacité.

Il faut dire que Bruce Willis a un charisme incroyable, qu’il sait mieux que quiconque incarner l’action et encaisser les coups. Formidable dans les scènes spectaculaires (notamment dans une fusillade hallucinante, clin d’œil direct à The Killer de John Woo, qui faisait alors l’objet d’un véritable culte), il a aussi un humour et un charme ravageurs. Les rares scènes dont il est absent (à l’intérieur de l’avion, ou dans le QG des terroristes) sont lourdingues et sans relief. Mais dès qu’il est à l’écran, quelle pêche…

• Voir aussi Piège de cristal, Une journée en enfer, Die Hard 4 : Retour en enfer et Die Hard : belle journée pour mourir.

 

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