Killer Joe (id.) – de William Friedkin – 2012
Bienvenue dans la plus belle famille du Texas. Dans la caravane familiale, Papa fume la drogue que lui revend son fiston, belle maman couche avec la moitié de la ville, et la petite sœur vit avec le souvenir de sa maman qui a essayé de la tuer quand elle était bébé. Un beau projet va ressouder cette petite famille : pour encaisser l’argent de l’assurance, tout ce petit monde va faire appel à un flic, qui assure ses fins de mois en faisant le tueur à gages, pour tuer la chère maman…
L’unique question morale qui se posera pour le papa, le grand frère et la belle-maman ne concerne pas l’assassinat, qui ne pose pas le moindre problème à qui que ce soit, mais la relation qui unit bientôt le tueur à la petite sœur. Car en guise de garantie, le bon papa a offert au tueur la virginité de sa gamine, à peine pubère. On est comme ça dans la famille, le cœur sur la main…
Malgré le thème et le décor (Ploucville dans toute sa splendeur), on est loin du Fargo des frères Coen, où une arnaque maladroite tournait au drame. Ici, ce n’est pas que tout tourne mal, c’est que rien ne tourne rond dans la vie de cette famille hallucinante.
Ce film noir totalement barré et glauquissime confirme le retour au premier plan de William Friedkin, après un Bug déjà mémorable. Pivot du film, révélateur des pire défauts et des sensibilités (si, si) des protagonistes, Matthew McConaughey est ahurissant, avec ses bonnes manières et ses jeux qui font mal. Il est à l’image du film : fascinant, répugnant, glaçant.