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Archive pour le 27 mars, 2013

Piège de Cristal (Die Hard) – de John McTiernan – 1988

Posté : 27 mars, 2013 @ 4:03 dans 1980-1989, McTIERNAN John | Pas de commentaires »

Piège de Cristal (Die Hard) – de John McTiernan – 1988 dans 1980-1989 piege-de-cristal

Après la catastrophe de l’épisode 5, il était urgent de replonger dans les origines de la saga Die Hard. Et avec ce retour aux sources, il m’a fallu très exactement 34 secondes pour me réconcilier avec John McClane, et pour oublier l’aberration qu’a signée John Moore.

C’était donc il y a vingt-cinq ans. Bruce Willis avait des cheveux, était une vedette de la télévision, et le grand John McTiernan ne voyait pas en lui un superhéros, mais un type normal incapable de régler ses problèmes personnels intelligemment, et amené malgré lui à affronter des terroristes.

McClane n’est pas un surhomme, et échangerait volontiers sa place avec quelqu’un d’autre. Mais c’est un flic qui déteste perdre, et que l’imminence de la mort a tendance à stimuler. Un type loin d’être un intellectuel, mais qui a une intelligence hors normes pour décrypter les situations et l’espace, intelligence qui fait qu’il est si difficile à tuer (c’est le titre).

Cette intelligence, c’est aussi celle du cinéaste John McTiernan qui, avec son précédent film (Predator, déjà un chef d’œuvre), avait fait preuve d’un talent rare pour utiliser ses décors, y faire planer un danger omniprésent, et rendre constamment claire et précise une action loin d’être statique, le tout avec une mise en scène d’une fluidité, d’une élégance et d’une efficacité exemplaires.

Avec Piège de Cristal, McTiernan signe une sorte de double inversé de Predator. Ce n’est plus un commando de gentils contre un méchant monstre, mais un gentil flic contre un commando de méchants. Et la jungle a laissé la place à un décor plus urbain : une tour de Los Angeles encore à moitié en travaux, dont les occupants sont pris en otage par des terroristes. Mais les deux films ont les mêmes qualités, et figurent parmi les meilleurs films d’action de la décennie grâce à la mise en scène de McTiernan.

Vingt-cinq ans après, non seulement le film n’a pas pris une ride, non seulement il supporte largement un énième visionnage (je n’ai pas compté, mais il y en a eu beaucoup), mais il reste un modèle indépassé du genre, et il se révèle même supérieur au souvenir qu’on en a. Le méchant, par exemple, n’a rien de caricatural, contrairement à ce qu’il me semblait. Loin des cabotinages de Robin des Bois prince des voleurs, où il sera également le grand méchant, Alan Rickman est formidable en esthète du crime.

L’un des sommets du genre, sûr, gorgé de répliques cultes (« Nine million terrorists in the world and I gotta kill one with feet smaller than my sister »), avec un Bruce Willis incarnation idéale du héros d’action. Gloire à lui, gloire à John McTiernan, et honte à John Moore.

• Voir aussi 58 minutes pour vivre, Une journée en enfer, Die Hard 4 : Retour en enfer et Die Hard : belle journée pour mourir.

Ces messieurs de la Santé – de Pierre Colombier – 1934

Posté : 27 mars, 2013 @ 3:57 dans 1930-1939, COLOMBIER Pierre | Pas de commentaires »

Ces messieurs de la Santé – de Pierre Colombier – 1934 dans 1930-1939 ces-messieurs-de-la-sante

Raimu fait un numéro d’acteur assez impressionnant, dans le rôle de Taffard, un ancien banquier condamné à la prison pour avoir « jouer » de manière peu orthodoxe avec l’argent de ses clients… Tourné en 1934, le film reste remarquablement d’actualité : les affaires qui secouaient le début des années 30 (Stavisky et autres) ne sont pas si éloignées des scandales récents. Et ce banquier qui fait de l’argent avec n’importe quoi n’est finalement rien de plus qu’un trader.

Le film, cela dit, ne se prend pas au sérieux, et lorgne souvent du côté de la comédie. Le destin de ce banquier, même s’il s’inspire de comportements bien réels, tient presque de la fable tant il est exceptionnel. Evadé de la prison de la Santé, il est embauché comme gardien de nuit d’une petite mercerie. Tout en se faisant passer pour un idiot, il se rend indispensable par ses connaissances du monde de l’argent, et transforme peu à peu la petite boutique en une immense entreprise florissante… avant de fonder sa véritable banque et de vendre des actions de quelque chose qui n’existe pas. Peu importe, puisque le seul but de la Bourse est de faire de l’argent…

Le mélange de gravité et de comique n’est pas toujours heureux, et Pierre Colombier n’est pas un immense cinéaste. Mais il dirige formidablement bien ses comédiens qui, tous, sont exceptionnels. Raimu, surtout, qui porte le film sur ses épaules, réussit à être truculent et constamment juste, parfois même très sobre. La manière dont il feint l’idiotie avant de révéler sa véritable nature, manipulatrice et calculatrice, tient du génie.

 

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