La Belle et la Bête (Beauty and the Beast) – de Gary Trousdale et Kirk Wise – 1991
En renouant avec les adaptations prestigieuses de grands contes populaires, les studios Disney renouaient avec le succès, après des années 80 marquées par une série d’échecs. Mieux : La Belle et la Bête (ainsi qu’Aladdin et Le Roi Lion, les deux dessins animés suivants) représentent un deuxième âge d’or, pour l’animation traditionnelle made in Disney, après les grands classiques des années 30 à 50. Celui-ci, en particulier, est un petit chef d’œuvre pour lequel j’avoue une affection toute particulière.
Perfection de l’animation, profondeur des décors, richesse de l’intrigue, seconds rôles inoubliables, suspense, humour, musique et magie… Tout ce qu’on attend d’un Disney est là, et d’une qualité exceptionnelle. Toutes les belles valeurs et les bons sentiments sont là aussi, bien sûr, mais l’héroïne, Belle, n’a rien d’une tête à claque, et la Bête est vraiment effrayante, même si on ne tarde pas à deviner un petit cœur qui bat derrière cette boule de poil.
Surtout, les chansons qui gâchent bien des dessins animés par une propension appuyée à la guimauve, sont assez formidables. Qu’elles soient mélancoliques (Belle qui rêve à une autre vie, perdue dans son livre), revanchardes (l’affreux Gaston qui se prépare à affronter la Bête) ou festives (le formidable ballet des objets du château, clin d’œil à Maurice Chevalier), la réussite est la même, totale.
Bref, un vrai chef d’œuvre, spectaculaire, drôle, effrayant et émouvant, qui fut d’ailleurs le premier film d’animation nommé pour l’Oscar du meilleur film tout court. Depuis, Disney a abandonné l’animation traditionnelle avant d’essayer d’y faire un retour peu convaincant. Le monstre, c’est un comble, s’est laissé dévorer par l’esprit Pixar, et se contente pour son propre esprit maison de recycler les succès d’hier avec des suites à moindre coût, à moindre risque et à moindre imagination, souvent destinées au marché vidéo.
La Belle et la Bête, par exemple, aura droit à deux suites très dispensables. Une autre époque, je vous dis…
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