Die Hard, belle journée pour mourir (A good day to die hard) – de John Moore – 2013
Ce Die Hard 5 n’est pas juste un mauvais film : c’est une véritable aberration, une merde absolue qui vient ruiner en une heure trente seulement (mais on voit le temps passer !) l’une des meilleures séries de films d’action de tous les temps. Que le film soit nul n’est pas si grave en soi : Hollywood nous livre bien des bouses chaque année. Mais le problème, justement, c’est que c’est un Die Hard, et que John McClane est un personnage génial qui n’a jamais déçu en quatre films.
Sauf que John Moore est un bœuf, et qu’il a pour scénariste le type à qui on doit Opération Espadon. Ces deux-là n’ont-ils rien compris au personnage ? N’ont-ils jamais vu les premiers films ? Ou n’en ont-ils juste rien à foutre ? Peu importe, mais une chose est sûre : ce John McClane-là n’est qu’un clone approximatif et idiot du vrai McClane.
L’âge de Bruce Willis (57 ans au compteur) n’est pas en cause : l’acteur a toujours un charisme fou, et le meilleur passage du film aborde justement frontalement le côté vieux dinosaure du flic. C’est la première apparition du personnage, dans un stand de tir, où McClane, le regard triste et fatigué, apprend que son fils est accusé de meurtre à Moscou.
C’est, à vrai dire, l’unique passage où le personnage semble un tant soit peu humain. Dès sa scène suivante, il n’est plus que la caricature de lui-même, à qui sa fille (avec laquelle il s’est rabiboché dans le numéro 4) recommande de ne pas tout casser en Russie, comme s’il prenait plaisir à ces explosions de violence.
Il semble d’ailleurs bel et bien s’amuser, s’éclatant à dégommer les méchants (très caricaturaux et sans la moindre surprise) et affrontant sans sourciller les dangers. Il affiche la même décontraction lorsqu’il se retrouve au cœur d’un immeuble qui explose, ou au cœur de Tchernobyl en tee-shirt, alors que tout le monde est en combinaison de protection. Oui, c’est con.
Jadis, il était cool. Aujourd’hui, il est juste déshumanisé, et ne cherche qu’à se rapprocher de son fiston alors que les fusillades éclatent autour de lui. Psychologie zéro. On se souvient que John Moore a réalisé un Max Payne qui tenait plus du jeu vidéo que du film de cinéma. Alors oui, le film porte bel et bien sa patte. Dix ans que John McTiernan n’a pas réalisé un film, je sens la nostalgie gagner à grands pas…
• Voir aussi (et surtout) Piège de cristal, 58 minutes pour vivre, Une journée en enfer, et Retour en enfer.
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