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Archive pour le 21 mars, 2013

Möbius – d’Eric Rochant – 2013

Posté : 21 mars, 2013 @ 2:05 dans * Polars/noirs France, 2010-2019, ROCHANT Eric | Pas de commentaires »

Möbius - d'Eric Rochant - 2013 dans * Polars/noirs France mobius

C’est beau de voir un cinéaste dont on n’attendait plus rien revenir, après des années de silence, avec ce qui est peut-être bien son plus beau film. Et c’est encore plus beau de le voir tenir sa revanche : parce que son grand retour, Eric Rochant le fait avec un genre et un esprit qui était déjà celui des Patriotes, le grand échec (injuste) qui a précipité sa chute il y a vingt ans, alors que les succès de Un Monde sans pitié et de Aux yeux du monde avaient fait de lui l’un des réalisateurs les plus prometteurs de sa génération.

Comme pour Les Patriotes, donc, Rochant s’attaque au film d’espionnage contemporain, et y fait naître le désir et l’amour entre deux êtres qui ne peuvent pas s’aimer. Ici, c’est Jean Dujardin et Cécile de France, le maître espion et celle dont il se sert pour infiltrer l’ennemi, dans une variation perverse (elle ne sait pas qui il est) des Enchaînés d’Hitchcock.

Le film est clairement ancré dans son époque ; la pègre et la finance sont inexorablement liés ; Russes et Américains travaillent ensemble dans une relation trouble… Le film, d’ailleurs, s’inspire vaguement de faits réels. Mais malgré les apparences, Rochant se moque un peu de la vraisemblance : des facilités et un pseudo happy-end viennent ostensiblement rompre avec le réalisme.

Mais quoi de pure normale : la réalité qui entoure les deux personnages principaux est bien là, mais elle n’est qu’un décor. Comme le couple de The Red Dance de Raoul Walsh, qui s’aimaient en se désintéressant de la révolution russe qui les entourait, seul compte l’amour passionné et miraculeux qui unit ces deux êtres qui pensaient être condamnés à la réalité de leur époque.

Ni l’un ni l’autre ne sont des gens biens : elle est à l’origine de la crise financière mondiale ; lui manœuvre pour déclencher des guerres. Mais leur amour est tellement fort, leurs corps semblent tellement faits l’un pour l’autre (les scènes d’amour sont d’une belle sensualité, assez rare), que plus rien n’a d’importance. La société qu’ils ont pourtant, chacun à leur manière, contribué à forger, devient soudain une prison insupportable.

Malgré son décor, précis et actuel, Möbius est avant tout un film d’amour, le film le plus romantique qui soit, le film français le plus enthousiasmant depuis longtemps.

• Le beau film d’Eric Rochant est disponible en DVD et blue ray dans une belle édition chez Europa.

Die Hard, belle journée pour mourir (A good day to die hard) – de John Moore – 2013

Posté : 21 mars, 2013 @ 11:00 dans 2010-2019, MOORE John | Pas de commentaires »

Die Hard, belle journée pour mourir (A good day to die hard) – de John Moore – 2013 dans 2010-2019 die-hard-5

Ce Die Hard 5 n’est pas juste un mauvais film : c’est une véritable aberration, une merde absolue qui vient ruiner en une heure trente seulement (mais on voit le temps passer !) l’une des meilleures séries de films d’action de tous les temps. Que le film soit nul n’est pas si grave en soi : Hollywood nous livre bien des bouses chaque année. Mais le problème, justement, c’est que c’est un Die Hard, et que John McClane est un personnage génial qui n’a jamais déçu en quatre films.

Sauf que John Moore est un bœuf, et qu’il a pour scénariste le type à qui on doit Opération Espadon. Ces deux-là n’ont-ils rien compris au personnage ? N’ont-ils jamais vu les premiers films ? Ou n’en ont-ils juste rien à foutre ? Peu importe, mais une chose est sûre : ce John McClane-là n’est qu’un clone approximatif et idiot du vrai McClane.

L’âge de Bruce Willis (57 ans au compteur) n’est pas en cause : l’acteur a toujours un charisme fou, et le meilleur passage du film aborde justement frontalement le côté vieux dinosaure du flic. C’est la première apparition du personnage, dans un stand de tir, où McClane, le regard triste et fatigué, apprend que son fils est accusé de meurtre à Moscou.

C’est, à vrai dire, l’unique passage où le personnage semble un tant soit peu humain. Dès sa scène suivante, il n’est plus que la caricature de lui-même, à qui sa fille (avec laquelle il s’est rabiboché dans le numéro 4) recommande de ne pas tout casser en Russie, comme s’il prenait plaisir à ces explosions de violence.

Il semble d’ailleurs bel et bien s’amuser, s’éclatant à dégommer les méchants (très caricaturaux et sans la moindre surprise) et affrontant sans sourciller les dangers. Il affiche la même décontraction lorsqu’il se retrouve au cœur d’un immeuble qui explose, ou au cœur de Tchernobyl en tee-shirt, alors que tout le monde est en combinaison de protection. Oui, c’est con.

Jadis, il était cool. Aujourd’hui, il est juste déshumanisé, et ne cherche qu’à se rapprocher de son fiston alors que les fusillades éclatent autour de lui. Psychologie zéro. On se souvient que John Moore a réalisé un Max Payne qui tenait plus du jeu vidéo que du film de cinéma. Alors oui, le film porte bel et bien sa patte. Dix ans que John McTiernan n’a pas réalisé un film, je sens la nostalgie gagner à grands pas…

• Voir aussi (et surtout) Piège de cristal, 58 minutes pour vivre, Une journée en enfer, et Retour en enfer.

 

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