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Archive pour le 11 mars, 2013

Pas de printemps pour Marnie (Marnie) – d’Alfred Hitchcock – 1964

Posté : 11 mars, 2013 @ 3:46 dans * Polars US (1960-1979), 1960-1969, HITCHCOCK Alfred | Pas de commentaires »

Pas de printemps pour Marnie (Marnie) – d’Alfred Hitchcock – 1964 dans * Polars US (1960-1979) pas-de-printemps-pour-marnie

Longtemps mal aimé, Marnie fait désormais l’objet d’un véritable culte auprès des cinéphiles. Le film occupe en tout cas une place à part dans l’œuvre d’Hitchcock, qui délaisse le suspense pur et signe une œuvre curieusement lancinante, où le cinéaste semble privilégier la psychologie au rythme. Le plus adulte de ses films, peut-être, le moins directement séduisant aussi.

Pourtant, on sent constamment la patte du cinéaste dans ce portrait d’une menteuse et voleuse pathologique. Dès la première séquence : avant même de nous montrer le joli minois de Tipi Hedren, dans un rôle très éloigné de celui des Oiseaux, Hitchcock identifie son personnage en filmant en gros plan un sac jaune qu’elle serre sous le bras, et dans lequel elle trimballe son butin.

L’actrice (malmenée par Hitchcock sur le tournage) est extraordinaire, dans ce qui restera le rôle de sa vie, et l’un des personnages les plus complexes de toute l’œuvre d’Hitchcock. A la fois dure et froide, et abîmée par une enfance qui, sans dévoiler la clé du film, n’a pas franchement été facile. La séquence finale avec sa mère, derrière une apparente simplicité, est d’une cruauté qui fait froid dans le dos. Les fantômes de Marnie, particulièrement douloureux, ont notamment le visage d’un Bruce Dern tout jeune, douze ans avant qu’il tienne le premier rôle de Complot de famille.

Cruel et sans concession, Marnie est réalisé par un Hitch qui, par moments, semble se citer lui-même : les réminiscences de Sueurs froides et de La Maison du Docteur Edwardes sont bien là. Mais c’est aussi un Hitch d’une infinie délicatesse, qui filme avec une pudeur extrême un personnage tragique.

Il offre aussi à Sean Connery l’un de ses meilleurs rôles. La manière dont il le filme se demandant où il a bien pu voir cette belle blonde qui vient postuler pour un emploi est un petit chef d’œuvre de mise en scène.

Quatre hommes et une prière (Four Men and a prayer) – de John Ford – 1938

Posté : 11 mars, 2013 @ 3:42 dans 1930-1939, CARRADINE John, FORD John, YOUNG Loretta | Pas de commentaires »

Quatre hommes et une prière (Four Men and a prayer) – de John Ford – 1938 dans 1930-1939 quatre-hommes-et-une-priere

Film de commande, a priori loin de l’univers de Ford, d’autant plus que les héros sont des frères d’une grande famille anglaise… un comble pour cet Irlandais de cœur et d’esprit, dont l’œuvre est bien plus marquée par l’amour de la verte Erin.

Quatre frères, donc (dont George Sanders et David Niven), qui enquêtent à travers le monde pour réhabiliter le nom de leur père (C. Aubrey Smith), grand militaire mort dans le déshonneur.

Cette enquête internationale concerne une sombre histoire de trafic d’armes, étonnamment obscure et complexe pour une œuvrette qui, la plupart du temps, reste très légère. Une complexité quasi parodique, comme si Ford cherchait délibérément à nous éloigner de l’intrigue, au profit d’une étude de caractère pleine de charmes, de légèreté et d’ironie, que résume admirablement le personnage de Loretta Young, formidable et belle comme c’est pas permis.

Une petite légèreté, où Ford impose sa marque, notamment lors d’une scène de bagarre mémorable dans un bar, portée par l’Irish et Fordien Barry Fitzgerald.

Mais la plus belle scène, inattendue et marquante, se passe sur une île d’Amérique du Sud, en proie à la Révolution. Un décor de carte postale, que Loretta Young  découvre avec une excitation de touriste. Et soudain, elle prend conscience de la réalité, de sa violence et de sa cruauté, en assistant à un massacre épouvantable… Cette soudaine immersion dans la noirceur et l’horreur est d’autant plus frappante et dure qu’elle fait irruption soudainement, au cœur d’un océan de faux semblants.

Pas une œuvre majeure, non, mais un petit film gonflé et insolent, derrière des apparence un rien inconséquentes.

Monsieur Flynn (Being Flynn) – de Paul Weitz – 2012

Posté : 11 mars, 2013 @ 3:41 dans 2010-2019, DE NIRO Robert, WEITZ Paul | Pas de commentaires »

Monsieur Flynn (Being Flynn) – de Paul Weitz – 2012 dans 2010-2019 monsieur-flynn

Il y a bien longtemps qu’on n’avait plus vu De Niro aussi juste. Dans un rôle pourtant hors norme (un écrivain raté, haineux, raciste, homophobe, mauvais père, que la vie conduit dans la rue), il n’en fait jamais trop. Débarrassé de ses tics de cabots dont il semblait ne plus jamais se défaire, il rappelle à quel point il est grand. Sans fard, jouant sur son âge et son corps marqué, il est bouleversant, comme il ne l’a pas été depuis longtemps.

Le film lui-même met du temps à se mettre en place. D’abord, toutes les bonnes idées (et il y en a, comme ces deux voix off du père et du fils qui se contredisent, ou le choix de Paul Dano dans le rôle du fils) semblent tourner à vide. Puis, alors que Nick Flynn, le fils (le film est inspiré de son roman autobiographique), sombre un soir de défonce, l’atmosphère se met en place.

Alors, toute la douleur enfouie de ce jeune paumé éclate : l’absence si cruelle du père, le sacrifice inhumain de sa mère (Juliane Moore, qui parvient à rendre profondément émouvant un personnage qui n’existe pourtant que par bribes), et sa propre destinée si mal embarquée. Ce jeune type qui, lorsqu’il tente de donner un but à sa vie, en travaillant dans un centre pour sans-abri, voit justement débarquer ce père absent.

On le déteste, ce père si plein de haine et de mépris. Mais sa chute, et sa manière de rester fier et hautain lorsqu’il connaît la pire des misères, sont bouleversantes. Le film est, d’ailleurs, une édifiante vision du parcours d’un sans-abri, comme on a rarement eu l’occasion de voir.

La dernière image, père et fils revenus d’entre les morts, prêts à affronter la vie et pourquoi pas à se retrouver, est magnifique. Sans un mot, on y ressent l’amour, l’incompréhension, l’absence de communication, et le gâchis…

La Parole est au colt (Gunpoint) – de Earl Bellamy – 1966

Posté : 11 mars, 2013 @ 3:37 dans 1960-1969, BELLAMY Earl, MURPHY Audie, WESTERNS | Pas de commentaires »

La Parole est au colt (Gunpoint) – de Earl Bellamy – 1966 dans 1960-1969 la-parole-est-au-colt

Pilier de la télévision des années 60 et 70 (le gars a travaillé sur Max la Menace, Starsky et Hutch ou encore Pour l’amour du risque… quelle carrière !), Earl Bellamy a également signé quelques westerns pour le cinéma comme ce Gunpoint, énième variation sur le thème, hyperclassique dans le genre, de la course poursuite.

Réalisé sans génie, mais avec métier, le film sort pourtant de la production lambda par une utilisation maligne et efficace de décors minéraux impressionnants. Le film fait de l’économie de moyen l’un de ses principes de base. Cette économie de moyen en fait un film simple et tendu, sans la moindre baisse de régime.

Audie Murphy, en fin de carrière, est à l’aise et très intense dans un rôle taillé sur mesure pour lui : un shérif dur et taiseux qui se lance sur les traces d’un gang qui a enlevé son ex-fiancée. Surtout, la star est entourée de quelques seconds rôles remarquables : le patron de casino, méchant tout désigné au début du film, qui se révèle bien plus complexe, et plutôt sympathique, dont la relation avec Murphy est trouble et passionnante.

L’adjoint du shérif, aussi, est un ex-officier de l’armée qui vit mal d’être dirigé par un jeunôt qui le méprise un rien… Derrière un aspect très classique, et un relatif anonymat, le film sort du lot avec quelques trouvailles de scénario malignes et originales.

A 23 pas du mystère (23 Paces to Baker Street) – de Henry Hathaway – 1956

Posté : 11 mars, 2013 @ 3:33 dans * Films noirs (1935-1959), 1950-1959, HATHAWAY Henry, MILES Vera | Pas de commentaires »

A 23 pas du mystère (23 Paces to Baker Street) – de Henry Hathaway – 1956 dans * Films noirs (1935-1959) a-23-pas-du-mystere

Un écrivain devenu aveugle surprend une mystérieuse conversation dans un bar. Persuadé qu’un crime se prépare, il prévient la police qui ne le prend pas au sérieux… Difficile de ne pas penser à Fenêtre sur cour, référence évidente de ce thriller très réussi signé Hathaway. Ce dernier, honnête et sincère, multiplie les clins d’œil au cinéma de Hitchcock, situant son action à Londres, utilisant une musique qui fait furieusement penser aux partitions de Bernard Herrmann (dès les premières notes du générique), et confiant même le principal rôle féminin à Vera Miles.

Surtout, Hathaway ne se contente pas de signer un copié-collé de Rear Window. Il en prend même le contre-pied : alors que James Stewart ne sortait jamais de sa chambre, le héros aveugle interprété par Van Johnson est lui très mobile, explorant un Londres baigné de brume.

Et puis Van Johnson, lui, n’est pas aussi seul que Stewart, que sa blonde fiancée (Grace Kelly) ne prenait pas au sérieux. Dans le film de Hathaway, le héros ne convainc pas la police, mais il peut compter sur son ex-fiancée et sur son majordome, formidable personnage interprété par Cecil Parker qui sort largement des traditionnels emplois de majordomes du cinéma américain.

Ce Londres brumeux évoque bien sûr celui de Jack L’Eventreur, et surtout de Sherlock Holmes. Ce n’est pas un hasard : le titre annonce clairement la référence au héros de Conan Doyle. Notre héros, obligé de faire appel à d’autres sens qu’à la vue, ressemble à s’y méprendre à un Holmes qui aurait remplacé l’opium par l’alcool, et dont le Watson serait ce majordome.

Hathaway, loin de se laisser envahir par ses influences (Hitchcock et Conan Doyle), signe un thriller formidable dont l’intrigue policière n’est qu’un prétexte (elle reste d’ailleurs obscure) à de grands moments de suspense. Notamment dans un immeuble en ruine, vestiges des bombardements de la guerre.

Perle oubliée, le film offre aussi un beau portrait d’aveugle qui peine à accepter sa nouvelle condition. Il confirme l’immense talent d’un cinéaste qui continue à être mésestimé. La scène où Van Johnson surprend la conversation dans le bar est d’une simplicité assez géniale. Celle de l’assassinat dans la nuit l’est tout autant : un plan sur un couteau, un autre sur la Tamise. Il n’en faut pas plus pour que l’on comprenne ce qui se passe, et où finira le corps. C’est du grand art.

 

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