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Le Tigre du Bengale (Der Tiger von Eschnapur) – de Fritz Lang – 1958

Classé dans : 1950-1959,LANG Fritz — 10 mars, 2013 @ 11:17

Le Tigre du Bengale (Der Tiger von Eschnapur) – de Fritz Lang – 1958 dans 1950-1959 le-tigre-du-bengale

Un architecte allemand est invité par un maharadjah pour construire des hôpitaux. Les deux hommes deviennent amis, mais sont amoureux de la même femme : une danseuse sacrée que le maharadjah, pas aussi sympa qu’il n’en a l’air, enferme dans une cage dorée en attendant qu’elle se décide à l’aimer…

Après vingt-cinq ans d’exil, Fritz Lang retrouve l’Allemagne, et concrétise enfin un projet qu’il avait initié avec Thea Von Harbou près de quarante ans plus tôt : cette histoire qui se déroule dans une Inde encore traditionnelle, c’est le jeune couple qui l’avait écrite vers 1920. Mais Lang n’avait pas encore réalisé Les Trois Lumières ou Docteur Mabuse. Et malgré le succès des Araignées, les studios avaient estimé qu’il n’était pas de taille à se voir confier une telle production, lui préférant le plus chevronné Joe May. Ce sera un gros succès pour ce diptyque sorti en 1921, et une blessure pour Lang.

Forcément, en 1958, il saute sur l’occasion, et semble retrouver une jeunesse éclatante avec ce film d’aventure à l’ancienne qui renoue avec tout ce qui faisait la richesse de l’époque muette de Lang : un esprit feuilletonnant, avec de multiples rebondissements, un sens du rythme et du spectaculaire imparable… C’est bien simple, on a la nette sensation que, tourné par Lang dans les années 20, le film n’aurait pas été très différent. Muet et en noir et blanc, bien sûr, mais filmé de la même manière, avec les mêmes cadres, les mêmes personnages, la même rapidité.

Un retour aux sources qui réussit pleinement à Lang, qui retrouve une vraie jeunesse (alors qu’il ne tournera plus que deux films, dont la suite de celui-ci : Le Tombeau hindou). Mais entre ses débuts et son retour en Europe, le cinéaste est passé par Hollywood, où il ne s’est jamais senti tout à fait chez lui. D’où cette impression étrange, comme si cet architecte allemand qui découvre l’Inde et ses mystères, c’était Lang lui-même face à l’Amérique : d’abord attirante et belle, accueillante et pleine de promesses ; puis les différences de culture se creusent, l’hôte devient un étranger ; les manœuvres et les bassesses enfin… Difficile de ne pas y voir un parallèle…

Passionnant et franchement fascinant, le film ne souffre pas vraiment du manque de charisme de son acteur principal, Paul Hubschmid (qui a fait une petite carrière américaine sous le pseudo de Paul Christian). Faut dire que Debra Paget compense nettement la fadeur de son amoureux de cinéma. Belle à damner, elle est aussi émouvante et d’une intensité rare. Bizarrement, ce sera son dernier grand rôle au cinéma…

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