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tout le cinéma que j’aime

Archive pour le 10 mars, 2013

Le Tombeau hindou (Das Indische Grabmal) – de Fritz Lang – 1959

Posté : 10 mars, 2013 @ 11:22 dans 1950-1959, LANG Fritz | Pas de commentaires »

Le Tombeau hindou (Das Indische Grabmal) – de Fritz Lang – 1959 dans 1950-1959 le-tombeau-hindou

Seconde partie d’un diptyque entamé par Le Tigre du Bengale. Renouant avec l’esprit feuilleton du cinéma muet, Lang avait laissé son couple vedette au bord de la mort : inconscients au milieu du désert, en pleine tempête de sable. Un cliffhanger que n’aurait pas renié le Lang du Docteur Mabuse.

Ce n’est d’ailleurs pas la seule réminiscence de l’œuvre muette du cinéaste. Les intrigues et complots qui agitent la ville  indienne d’Eschnapur, dirigée par un maharadjah prêt aux pires atrocités pour assouvir sa vengeance, rappellent la seconde partie d’un autre diptyque de Lang : Les Niebelungen. Et les lépreux réduits à vivre enfermés sous la cité font évidemment penser aux ouvriers de Metropolis.

Sauvés de la mort, nos amoureux restent étrangement au second plan, durant la plus grande partie de ce second film. Pourtant, Debra Paget dévore l’écran. Sa beauté lumineuse transforme en chef d’œuvre une scène qui aurait pu tomber dans le grotesque : lorsque, quasiment nue, elle danse face à un serpent de caoutchouc mal animé par deux câbles bien visibles. Sa beauté et sa grâce sont telles qu’on est fasciné. Un rien troublé, même.

Mais l’actrice n’est pas qu’une beauté. La manière dont elle marche vers son mariage forcé, fière et titubant à la fois, est digne des plus grandes actrices.

Les autres acteurs ne sont pas tout à fait à la hauteur, peut-être. Mais la mise en scène de Lang est constamment inspirée, faite de fulgurances (magnifique plan à travers une toile d’araignée) et de longues séquences qui étirent au maximum le suspense, notamment dans les souterrains, formidables décors de cinéma magnifiquement utilisés par Lang.

Le retour du cinéaste en Allemagne est décidément une opportunité pour lui de renouer avec sa jeunesse : après ce diptyque indien, Lang ne tournera plus qu’un seul film, un troisième Mabuse.

Le Tigre du Bengale (Der Tiger von Eschnapur) – de Fritz Lang – 1958

Posté : 10 mars, 2013 @ 11:17 dans 1950-1959, LANG Fritz | Pas de commentaires »

Le Tigre du Bengale (Der Tiger von Eschnapur) – de Fritz Lang – 1958 dans 1950-1959 le-tigre-du-bengale

Un architecte allemand est invité par un maharadjah pour construire des hôpitaux. Les deux hommes deviennent amis, mais sont amoureux de la même femme : une danseuse sacrée que le maharadjah, pas aussi sympa qu’il n’en a l’air, enferme dans une cage dorée en attendant qu’elle se décide à l’aimer…

Après vingt-cinq ans d’exil, Fritz Lang retrouve l’Allemagne, et concrétise enfin un projet qu’il avait initié avec Thea Von Harbou près de quarante ans plus tôt : cette histoire qui se déroule dans une Inde encore traditionnelle, c’est le jeune couple qui l’avait écrite vers 1920. Mais Lang n’avait pas encore réalisé Les Trois Lumières ou Docteur Mabuse. Et malgré le succès des Araignées, les studios avaient estimé qu’il n’était pas de taille à se voir confier une telle production, lui préférant le plus chevronné Joe May. Ce sera un gros succès pour ce diptyque sorti en 1921, et une blessure pour Lang.

Forcément, en 1958, il saute sur l’occasion, et semble retrouver une jeunesse éclatante avec ce film d’aventure à l’ancienne qui renoue avec tout ce qui faisait la richesse de l’époque muette de Lang : un esprit feuilletonnant, avec de multiples rebondissements, un sens du rythme et du spectaculaire imparable… C’est bien simple, on a la nette sensation que, tourné par Lang dans les années 20, le film n’aurait pas été très différent. Muet et en noir et blanc, bien sûr, mais filmé de la même manière, avec les mêmes cadres, les mêmes personnages, la même rapidité.

Un retour aux sources qui réussit pleinement à Lang, qui retrouve une vraie jeunesse (alors qu’il ne tournera plus que deux films, dont la suite de celui-ci : Le Tombeau hindou). Mais entre ses débuts et son retour en Europe, le cinéaste est passé par Hollywood, où il ne s’est jamais senti tout à fait chez lui. D’où cette impression étrange, comme si cet architecte allemand qui découvre l’Inde et ses mystères, c’était Lang lui-même face à l’Amérique : d’abord attirante et belle, accueillante et pleine de promesses ; puis les différences de culture se creusent, l’hôte devient un étranger ; les manœuvres et les bassesses enfin… Difficile de ne pas y voir un parallèle…

Passionnant et franchement fascinant, le film ne souffre pas vraiment du manque de charisme de son acteur principal, Paul Hubschmid (qui a fait une petite carrière américaine sous le pseudo de Paul Christian). Faut dire que Debra Paget compense nettement la fadeur de son amoureux de cinéma. Belle à damner, elle est aussi émouvante et d’une intensité rare. Bizarrement, ce sera son dernier grand rôle au cinéma…

Max Payne (id.) – de John Moore – 2008

Posté : 10 mars, 2013 @ 11:13 dans 2000-2009, ACTION US (1980-…), MOORE John | Pas de commentaires »

Max Payne (id.) – de John Moore – 2008 dans 2000-2009 max-payne

L’influence du jeu vidéo se fait clairement sentir dans cette adaptation (encore une) d’un hit de la console. N’étant pas un spécialiste, je ne vais pas me livrer au jeu des comparaisons entre le jeu et le film. Mais il y a une esthétique, une manière de filmer les bastons et les fusillades, qui semblent tout droit sorties d’un jeu. Comme si, par moment, on regardait un pote jouer dans son coin.

C’est sans doute un point positif pour les fans du jeu. Mais n’en étant pas, cette esthétique m’a surtout régulièrement rappelé ce qu’est justement le film : une adaptation de jeu vidéo. La psychologie, donc, est réduite à son plus simple appareil, et la douleur de Mark Whalberg, flic hanté par la mort de sa femme et de son enfant, qu’il cherche à venger, paraît totalement désincarnée. Une simple image de la douleur, que jamais on ne ressent vraiment.

Dommage, parce que Whalberg est un acteur qui, même s’il ne surprend jamais vraiment, a une vraie présence à l’écran. Et le choix de rendre visible les états d’âme, ou de défonce, des personnages, est plutôt original et efficace.

Le réalisateur John Moore fait le boulot plutôt bien, son film ne manque pas de rythme, ni d’intérêt visuellement. Ses acteurs sont irréprochables. Finalement, le seul bémol, c’est que Max Payne est moins un vrai film de cinéma qu’une longue bande annonce du jeu vidéo.

Le Courage d’aimer – de Claude Lelouch – 2005

Posté : 10 mars, 2013 @ 11:11 dans 2000-2009, LELOUCH Claude | Pas de commentaires »

Le Courage d’aimer – de Claude Lelouch – 2005 dans 2000-2009 le-courage-daimer

Voir Le Courage d’aimer après avoir vu Les Parisiens, le premier volet de la trilogie avortée de Lelouch (qu’il voulait appeler « Le Genre humain », avec la simplicité qu’on lui connaît), est une expérience étrange. Car le film est un condensé du précédent et du deuxième volet, qu’il avait déjà tourné en grande partie. Un procédé unique dans l’histoire du cinéma me semble-t-il (mais je me trompe peut-être), et qui prouve en tout cas à quel point le cinéaste s’investit totalement et sincèrement dans chacun de ses projets.

Le Courage d’aimer est de fait plus modeste, plus humain, plus simple aussi. Plus réussi, aussi, même si le film a un petit côté bancal. Lelouch élague Les Parisiens, mais il coupe trop, ou pas assez, c’est au choix. Sans doute aurait-il mieux valu qu’il se débarrasse totalement de certains personnages, qui ne font désormais plus que quelques apparitions. Sans doute aurait-il dû aussi éliminer certains rebondissements. A force de ne pas choisir, et de simplement raccourcir, le cinéaste vide de leurs substances quelques personnages qui étaient beaucoup plus émouvants dans le film précédent.

Le couple principal, surtout : Maïwenn et Massimo Ranieri, qui était au cœur du premier film, semble intéresser nettement moins Lelouch, qui se concentre bien plus sur le nouveau couple, formé par Mathilde Seigner et Michel Leeb. Touchants, mais un peu plus convenus.

Mais la magie opère le plus souvent. Ni vraiment une suite, ni totalement un autre film, Le Courage d’aimer est surtout le cri du cœur d’un réalisateur qui, lorsqu’on le fout à la porte, revient par la fenêtre. L’apparition du réalisateur Claude Lelouch dans son propre rôle, dans une belle mise en abîme, n’en prend que plus de valeur.

L’Assoiffé (Pyaasa) – de Guru Dutt – 1957

Posté : 10 mars, 2013 @ 11:05 dans 1950-1959, COMEDIES MUSICALES, DUTT Guru | Pas de commentaires »

L'Assoiffé (Pyaasa) - de Guru Dutt - 1957 dans 1950-1959 lassoiffe

Paraît que ce Pyaasa est l’un des plus beaux films de ce qui deviendra Bollywood quelques années plus tard. Je serais bien incapable de l’affirmer, étant un inculte absolu en terme de cinéma indien. Mais je dois dire que ce film est une pure merveille. Véritable institution en son pays, l’étoile filante Guru Dutt (sa carrière et sa vie se sont achevées brutalement alors qu’il n’avait que 39 ans, sept ans après ce film) signe une sorte de « comédie musicale » ultime, où les passages chantés servent de moteur à l’histoire, plutôt que de simplement l’illustrer.

Et les chansons sont belles, magnifiques même pour certaines, soulignant la détresse de laissés-pour-compte qui ne trouvent pas leur place dans une société où l’argent dépasse tout. Pyaasa est ainsi un film ouvertement politique, mais politique à la manière d’un Chaplin humaniste et sans doute un rien naïf : c’est le langage du cœur qui parle ici, continuellement, et ce cœur-là saigne.

Dans un noir et blanc baigné d’une lumière qui habille joliment les visages et les corps, Guru Dutt se met en scène dans la peau d’un poète écorché méprisé par ses frères parce qu’il ne gagne pas sa vie, et qui vit avec le souvenir d’une femme qui l’a quitté par goût du confort, pour épouser un homme riche. Il offre aussi à Waheeda Rehman, sa protégéé, un magnifique rôle de prostituée au grand cœur qui tombe amoureuse de lui à travers ses poèmes.

On est dans l’excès bollywoodien, bien sûr : le pauvre poète est un type dépourvu de tout sentiment de colère, qui ne demande jamais rien à qui que ce soit ; et la pute est une femme belle comme une nuit de pleine lune et totalement dévouée à son amour naissant. Mais la misère de cette Inde-là, et la douleur des personnages, sont pourtant constamment perceptibles.

Les chansons, douloureuses ou désabusées, passionnées ou désespérées, amusantes parfois, profondes souvent, révèlent mieux que tous les dialogues la vérité des personnages. Le temps d’une chanson lancinante surtout, Guru Dutt s’interroge sur les choix de son pays et de la société qu’il filme : « Où sont ceux qui sont fiers de l’Inde ? » Pour le magnifique couple du film, pas de salut en Inde, comme le confirme le dernier plan, qui confirme définitivement la parenté avec Chaplin et notamment ses Temps modernes

21 Jump Street (id.) – de Phil Lord et Chris Miller (2012)

Posté : 10 mars, 2013 @ 10:59 dans 2010-2019, ACTION US (1980-…), LORD Phil, MILLER Chris | Pas de commentaires »

21 Jump Street (id.) - de Phil Lord et Chris Miller (2012) dans 2010-2019 21-jump-street

De la série originale, je garde un bon souvenir d’adolescence : j’avais 12 ans, je trouvais que Johnny Depp était le type le plus cool du monde, et la série correspondait exactement à ce que j’avais envie de voir à la télé à l’époque. Depuis, j’ai débranché l’antenne de ma télé, les vestes larges sont passées de mode, et Johnny Depp est devenu un acteur bankable. Tout passe… L’idée d’une adaptation cinéma n’était donc pas particulièrement excitante.

La surprise n’en est que meilleure. Franchement pas grand chose à voir avec la série, cela dit : alors que le show des années 80 flirtait souvent avec le drame, le film est clairement du côté de la comédie. Seul le principe de base reste le même : une unité de flics aux visages juvéniles, chargés d’infiltrer les lycées américains pour enquêter.

En l’occurrence, c’est le gros Jonah Hill et le viril Channing Tatum qui s’y collent. Deux anciens camarades de classe qui ne pouvaient pas se voir (l’un était mal dans sa peau, l’autre était le mec le plus cool du coin), devenus les meilleurs amis du monde en rentrant dans la police… où ils sont cantonnés à arpenter les allées d’un parc en attendant désespérément leur chance. Ils la trouvent lorsqu’ils sont envoyés dans l’unité du 21 Jump Street.

Les deux acteurs sont clairement ce qu’il y a de mieux dans le film, notamment dans leur manière de sortir leurs dialogues, irrévérencieux et graveleux. On sent bien l’influence de Judd Appatow dans l’écriture, co-signée par Jonah Hill lui-même. L’humour est souvent très en-dessous de la ceinture, les deux comparses passent leur temps à faire mine de se sodomiser (une manière de contourner l’impossibilité d’enchaîner les « Fucks » à Hollywood ?), et arborent un air gentiment ahuri… Et ça fait mouche.

Le film est un pur moment de plaisir potache, qui ne respecte rien, et surtout pas la série originale. La preuve avec les apparitions des acteurs de ladite série : Holly Robinson qui fait un bref clin d’œil, et surtout Peter De Luise et Johnny Depp lui-même, qui reprennent leurs rôles lors d’une séquence délirante à ne pas manquer. Une bien bonne surprise, ma foi…

 

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