Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour le 4 février, 2013

Pulsions (Dressed to kill) – de Brian De Palma – 1980

Posté : 4 février, 2013 @ 5:27 dans * Thrillers US (1980-…), 1980-1989, DE PALMA Brian | Pas de commentaires »

Pulsions (Dressed to kill) – de Brian De Palma – 1980 dans * Thrillers US (1980-…) pulsions

De tous les hommages que De Palma a rendus à Hitchcock (et il y en a eu beaucoup), celui-ci est le plus évident : le cinéaste a dû voir et revoir Psycho un nombre incalculable de fois avant d’écrire le script de ce film viscéral. On y trouve d’autres allusions à Hitch (la manière dont il filme le musée évoque une scène de Sueurs froides), mais c’est bien la référence à Psycho qui s’impose.

Dans Pulsions, De Palma réinvente la mythique scène de la douche (deux fois, dont une fois dans un ascenseur), réécrit la fameuse scène d’explication du psy (qui clôt le film d’Hitchcock), nous refait le coup de la tête d’affiche qui disparaît très prématurément, sans oublier le retournement de situation finale que l’on voit arriver gros comme une maison.

De Palma, d’ailleurs, ne fait pas grand effort pour nous préserver l’effet de surprise. Les allusions à Psycho sont tellement évidentes que le spectateur a déjà une grille de lecture toute faite, et qu’on devine rapidement le rôle joué par le psychiatre interprété par Michael Caine.

Pulsions ne joue donc pas sur l’effet de surprise, mais se révèle un pur exercice de style, comme les aimait Hitchcock. La première demi-heure, notamment, est étonnante. La caméra de De Palma suit Angie Dickinson, quinqua frustrée sexuellement, dans les dédales d’un musée où elle allume un inconnu pour se persuader qu’elle est encore désirable (elle l’est !). Une séquence que De Palma fait durer, sa caméra restant au plus près du visage d’Angie tandis qu’elle avance, hésite, recule et cède. Troublant et impressionnant.

La suite se situe sur un autre registre, mais est tout aussi virtuose. L’heure qui suit est une succession de trois moments de terreurs, dont Nancy Allen, jolie prostituée devenue la proie d’un mystérieux tueur, est le cœur. D’abord dans le métro, puis sans le savoir dans la gueule du loup, et enfin prise au piège dans une salle de bain… Qu’importe alors ce qui amène ces situations, qu’importent les incohérences du scénario, ou les trucs d’écriture facile… Tout ce qui compte ici, c’est la manière dont De Palma distille la peur, et il le fait comme peu d’autres cinéastes avant lui.

De Palma étire là encore ces séquences au maximum, toujours sans le moindre effet de surprise : des plans de coupe nous préviennent de tout, évitant qu’un sursaut soudain vienne brouiller le malaise persistant du spectateur.

C’est peut-être bien le film le plus terrifiant de De Palma, et ma plus grande sueur froide depuis bien longtemps…

Convoi de femmes (Westward the Women) – de William A. Wellman – 1951

Posté : 4 février, 2013 @ 11:54 dans 1950-1959, WELLMAN William A., WESTERNS | Pas de commentaires »

Convoi de femmes (Westward the Women) – de William A. Wellman – 1951 dans 1950-1959 convoi-de-femmes

Des grands maîtres hollywoodiens, Wellman est sans doute le plus méconnu aujourd’hui. De Ford, Walsh, Hawks ou Lang, on connaît tous les grands films. Mais il y a dans l’œuvre de Wellman des chefs d’œuvre à découvrir, comme ce Convoi de femmes, dont j’avoue n’avoir jamais entendu parler avant que Patrick Brion ait la riche idée de le programmer dans son Cinéma de Minuit.

Le titre du film résume bien l’intrigue, tirée d’une histoire authentique (qui a passionné Frank Capra, auteur de l’histoire dont est tiré le scénario). Après avoir fait prospérer son ranch californien, un pionnier réalise qu’il n’y manque qu’une chose : des femmes, pour permettre aux cowboys de fonder des familles. Nous sommes en 1851, et le ranchman (John McIntire) part recruter des femmes « bien comme il faut » à Chicago. Il charge son ami Robert Taylor de guider le convoi à travers 3000 kilomètres de pistes, de dangers, de déserts, d’accidents stupides…

Il y a dans ce western magnifique tous les passages obligés du genre : des Indiens, des drames, des accidents de chariots… Pourtant, ce western-là ne ressemble à aucun autre. Par son rythme, languide, qui prend le temps des lenteurs : cette traversée dure des mois, et Wellman réussit merveilleusement à rendre perceptible l’inattendu.

Aux moments de légèreté absolue succèdent les tragédies les plus insupportables. En dépit de toute logique scénaristique (le scénar épouse les hasards d’un tel voyage) et loin des ficelles habituelles. Wellman privilégie les personnages au spectaculaire (on ne voit rien de « la » grande attaque d’Indiens).

Ce sont ces personnages, bien sûr, qui font de Convoi de femmes un film si singulier : la distribution est, à quelques exceptions près, exclusivement féminine. La plupart des hommes du convoi sont rapidement évacués par un scénario malin, et Robert Taylor lui-même finit par être éclipsé par les femmes du convoi, campées par des actrices formidables, aux personnalités bien trempées.

Une petite merveille.

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr