Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour janvier, 2013

Daylight (id.) – de Rob Cohen – 1996

Posté : 18 janvier, 2013 @ 4:19 dans 1990-1999, COHEN Rob, STALLONE Sylvester | Pas de commentaires »

Daylight (id.) – de Rob Cohen – 1996 dans 1990-1999 daylight

Un film catastrophe dans la droite lignée de ceux qu’on nous sortait à la chaîne dans les années 70, mais avec les moyens pyrotechniques et les effets spéciaux des années 90 : voilà ce qu’est exactement Daylight. La situation est simple : si vous n’aimez pas le genre, passez votre chemin. Si l’idée de passer deux heures avec un groupe hétéroclite coupé du monde après une catastrophe vous attire, alors il n’y a pas à hésiter. Etant plutôt de la seconde catégorie, c’est avec un plaisir gourmant que je m’étais précipité dans les salles, il y a une quinzaine d’années. Et le plaisir est, aujourd’hui, toujours bien présent.

Inutile de chercher dans Daylight autre chose que ce qu’il est basiquement : un simple survival, qui respecte à la lettre tous les poncifs du film catastrophe. On a donc une première partie (heureusement très courte) qui nous permet de faire connaissance avec tous les protagonistes que le destin (et la catastrophe) va faire se rencontrer. Forcément des gens très différents : une famille au bord de la rupture, un vieux couple et son chien (indispensable, le chien), un groupe de détenus, une jeune femme (jolie, forcément : il faut une ébauche de romance dans la tourmente), un riche homme d’affaires, et le noir sympathique dont on sait dès le générique de début qu’il va s’en sortir.

Puis, la catastrophe elle-même : une gigantesque explosion dans l’un des tunnels reliant New York et le New Jersey. Et une douzaine de survivants pris au piège dans cet enfer qui menace de s’effondrer. Heureusement, Stallone était dans le coin. Ex patron des sauveteurs viré suite à une mauvaise décision, qui décide de rejoindre les survivants pour les aider à trouver une sortie…

C’est en racontant l’histoire qu’on réalise qu’elle est vraiment con comme c’est pas permis. Parce qu’en regardant le film, la crédibilité n’est pas un critère que l’on prend en compte : tout ce qui compte, c’est l’efficacité du film, et le malin plaisir que prend le scénario à enchaîner les catastrophes et les situations critiques. Pas une minute de temps mort dans ce film spectaculaire et oppressant, qui réserve de belles scènes à chacun de ses personnages (notamment à Viggo Mortensen, parfaitement détestable en patron médiatisé vaniteux).

Stallone fait des merveilles en sauveteur de la dernière chance qui doit gérer les peurs des autres, trouver une issue à chaque situation périlleuse, et lutter contre ses propres doutes. Daylight arrivait pour l’acteur à un moment où il cherchait un nouveau souffle. Mais l’échec injuste du film (et celui, encore plus injuste mais plus prévisible, de Copland, l’année suivante) vont précipiter sa chute. Il lui faudra attendre dix ans, et le retour d’un certain Rocky Balboa, pour que le grand Sly retrouve sa place au sommet.

Ambre (Forever Amber) – d’Otto Preminger – 1947

Posté : 18 janvier, 2013 @ 1:52 dans 1940-1949, PREMINGER Otto | Pas de commentaires »

Ambre (Forever Amber) – d’Otto Preminger – 1947 dans 1940-1949 ambre

Difficile de ne pas penser à Autant en emporte le vent en voyant cette adaptation (prestigieuse) d’un classique de la littérature anglaise : une belle ambitieuse qui, à force d’intrigues, s’élève socialement tout en laissant échapper l’homme qu’elle aime, tandis que la grande histoire est en marche. La Fox de Daryl Zanuck a sans aucun doute voulu renouer avec le triomphe de la superproduction de David Selznick.

Mais Ambre n’est pas une pale copie du film de Victor Fleming, et Amber St-Clare est un personnage aussi fort, aussi complexe, aussi tragique que Scarlett O’Hara. Et la mise en scène d’Otto Preminger, flamboyante dans un magnifique technicolor très nuancé, est d’une richesse impressionnante. Il souffle sur ce film le vent des grandes tragédies romantiques hollywoodiennes.

Le scénario, remarquable, condense sur quelques années une histoire qui, dans le roman de Kathleen Winsor, s’étendait sur toute une vie. Le film utilise également de nombreuses ellipses assez gonflées, nous faisant faire un bond d’une année sans transition. Pourtant, le poids du temps qui passe est constamment perceptible, et pèse lourdement sur ses personnages qui passent leur temps à passer l’un à côté de l’autre…

C’est donc l’histoire de Amber, jeune femme élevée chez de pauvres fermiers, et qui ne pense qu’à faire fortune et à rejoindre la cour du roi d’Angleterre. Prête à tour, elle séduit un corsaire dans l’espoir qu’il l’introduira dans les plus hautes sphères, mais tombe sincèrement amoureuse de lui. Mais Amber est hantée par son envie de réussir, et Bruce, le corsaire, a soif de liberté. Tandis que lui reprend la mer, elle joue avec le désir des puissants, se fait remarquer par le roi, épouse un noble, croyant que le pouvoir et la richesse attireront Bruce.

Les deux amoureux se croisent à de nombreuses reprises, et sont séparés aussi souvent. Ils traversent les troubles de l’époque, la grande peste qui frappe Londres (une longue séquence magnifique), et de grands incendies : sans doute la volonté de rivaliser avec le fameux incendie d’Atlanta d’Autant en emporte le vent… En tout et pour tout, ils n’auront qu’une journée de pur bonheur, que ni l’un ni l’autre ne saura saisir.

Preminger n’était pas le premier choix pour ce film, confié dans un premier temps à John Stahl. Appelé en renfort, forcé de recommencer le tournage avec de nouveaux acteurs (Linda Darnell et Cornel Wilde, amants magnifiques), il signe une œuvre constamment inspirée, et le superbe portrait d’une femme extraordinairement complexe. Manipulatrice, amoureuse, égoïste, volontaire, profiteuse, menteuse, courageuse… Un rôle rare que Linda Darnell transcende par une interprétation trouble et bouleversante.

Cette grande fresque, spectaculaire et intime, romanesque et sombre, a été largement oubliée au profit du film de Fleming. Une injustice à réparer de toute urgence !

Blade (id.) – de Stephen Norrington – 1998

Posté : 18 janvier, 2013 @ 1:50 dans 1990-1999, FANTASTIQUE/SF, NORRINGTON Stephen | Pas de commentaires »

Blade (id.) – de Stephen Norrington – 1998 dans 1990-1999 blade

Figurez-vous que les vampires sont parmi nous, depuis la nuit des temps. Et figurez-vous que l’un des leurs est bien décidé à invoquer leur dieu pour dominer le monde et éradiquer la race humaine… Un air de déjà vu plane sur ce film d’action qui a fait beaucoup de bien au compte en banque de Wesley Snipes. En bâtard mi homme-mi vampire, Snipes trouve une rente à vie avec ce rôle qu’il reprendra à deux reprises (un quatrième film n’étant pas exclu, dès qu’il sera sorti de prison…) avec un bonheur variable.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent dans cette énième variation sur le thème des vampires, ni pire ni meilleure que beaucoup d’autres. L’accent est davantage mis sur l’action et les combats que sur les frissons. Pourquoi pas, d’ailleurs… Le résultat est plutôt fun et plaisant. Mais la mise en scène de Stephen Norrington manque de rythme, et on finit par s’ennuyer un peu entre deux bastons.

Heureusement, il y a Kris Kristofferson, qu’on a toujours plaisir à retrouver, même lorsqu’il n’a à ce point rien à jouer… Wesley Snipes, lui, semble persuadé que le jeu d’acteur consiste à donner des coups de tatanes. Entre deux bagarres, il se contente de montrer les dents et de bander ses muscles. Disons qu’il y a du second degré, là dedans. Ce qui expliquerait le rôle de la scientifique fragile et apeurée, qui se transforme en deux minutes en une guerrière létale et sexy dont le maillot parvient avec peine à cacher la généreuse poitrine.

A condition d’être bien disposé, ce premier Blade peut se révéler assez fendard. Avec une mention spéciale pour Donal Logue, tordant en vampire qui passe son temps à se faire charcuter par Blade.

• Voir aussi Blade 2.

Des monstres attaquent la ville (Them !) – de Gordon Douglas – 1954

Posté : 18 janvier, 2013 @ 12:49 dans 1950-1959, DOUGLAS Gordon, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Des monstres attaquent la ville (Them !) – de Gordon Douglas – 1954 dans 1950-1959 des-monstres-attaquent-la-ville

Ça commence de la manière la plus banale : deux flics en uniforme patrouillent dans le désert du Nouveau Mexique, et découvrent une fillette déambulant sans but, totalement hagarde…Et c’est de cette manière simple et réaliste que le film de Gordon Douglas nous entraîne, peu à peu, dans le pire des cauchemars. Car ce que finissent par découvrir les policiers (notamment James Whitmore, éternelle vieille baderne du ciné ricain, ici dans l’un de ses rares rôles de héros), c’est l’existence de fourmis géantes…

Dans les années 50, la mauvaise conscience de l’Amérique après l’utilisation de la bombe atomique bat son plein, tout comme la parano liée à la guerre froide. Ce n’est pas un hasard si les monstres de cinéma sont légion à cette époque, que ce soit en Amérique (Tarantula, sur le même thème) ou au Japon (Godzilla, ses suites et ses dérivés) : fruits de mutations causées par l’arme nucléaire. « Avec l’ère atomique, nous entrons dans un monde inconnu », clame le scientifique du film, résumant le cœur de tous ces films.

Them !, pourtant, n’est pas un film de plus. Son approche réaliste et quotidienne en fait un film plus dérangeant, plus marquant, plus traumatisant que la production habituelle. Parce que l’histoire commence comme un film noir classique, avec une enquête et des personnages crédibles. Parce que la vie humaine a un poids ici, et que les victimes comptent. Et parce que la menace pèse directement sur les foyers des Américains moyens. Les victimes ne trouvent pas la mort dans des cadres menaçants, mais dans le confort d’une boutique, d’une caravane, ou d’une sortie en famille.

C’est la concrétisation tangible de la parano ambiante de cette époque qui prend la forme de fourmis géantes. La première demi-heure est particulièrement réussie, introduisant doucement et intelligemment le fantastique et l’horreur dans l’Amérique quotidienne. La partie centrale du film est un peu plus convenue, avec l’incontournable (et inintéressante) approche scientifique. Mais l’affrontement final dans les égouts de Los Angeles, oppressant et effrayant, apporte son lot de surprises et de sueurs froides.

Ce classique de la série B horrifique, six décennies plus tard, reste un monument de la terreur paranoïaque des années 50.

Red State (id.) – de Kevin Smith – 2011

Posté : 18 janvier, 2013 @ 11:17 dans 2010-2019, SMITH Kevin | Pas de commentaires »

Red State (id.) – de Kevin Smith – 2011 dans 2010-2019 red-state

Cinéaste d’habitude plutôt potache (même si derrière le fun se cache souvent une vision cynique et cruelle du monde), Kevin Smith la joue très, très sombre dans cette satire violente surprenante et crispante. Smith s’inspire d’un véritable prédicateur, Fred Phelps, qui clame à qui veut l’entendre que Dieu déteste tout le monde, et particulièrement les gays. Comme dans toute satire, le trait est forcé, souvent énormément (mais le modèle ne fait pas dans la dentelle). Mais la charge est hyper efficace, et le film très grinçant.

Le prédicateur, ici, est une sorte de patriarche qui règne sur une grande famille, militant aux enterrements de jeunes homosexuels, et se préparant pour le grand affrontement final en emmagasinant un véritable arsenal de guerre. Trois ados en quête d’un plan cul facile tombent dans leurs griffes, et sont emprisonnés pour être exécutés lors d’un prêche. Les choses dégénèrent encore quand les agents de l’ATF (comme le FBI, mais en moins bien) encerclent l’église.

Ce pourrait être un film d’horreur fun et flippant… Smith en fait une folie tendue et glauque, politiquement très incorrecte et dérangeante, d’une efficacité rare, et totalement inconfortable. Aux fondamentalistes religieux complètement flippants, Smith oppose des G-men pourris jusqu’à la moelle, qui tuent un innocent et cherchent à tuer tous les membres de la secte, femmes et bébés compris.

Et le cinéaste ne fait pas les choses à moitié, en confiant les deux rôles principaux à deux acteurs monstrueux. Michael Parks, vieille gloire télévisuelle ressuscitée par Tarantino dans une poignée de films récents, est extraordinaire en prédicateur haineux. Il a le charme dérangeant et la folie dissimulée des grands méchants comme Hannibal Lecter. Sa prestation, assez hallucinante, ne doit pas faire oublier celle de l’immense (dans tous les sens du terme) John Goodman. Dans le rôle du G-man en chef, l’acteur fait une prestation assez géniale.

Très à l’aise dans le côté obscur de la satire, Kevin Smith reste quand même avant tout, peut-être, un formidable directeur d’acteur.

Comanche (id.) – de George Sherman – 1956

Posté : 15 janvier, 2013 @ 10:13 dans 1950-1959, SHERMAN George, WESTERNS | Pas de commentaires »

Comanche (id.) – de George Sherman – 1956 dans 1950-1959 comanche

Il n’y en pas beaucoup, des films qui alternent à ce point le très bon et le très mauvais. Ce western à l’histoire très classique (un éclaireur jour les intermédiaires entre les Indiens et le gouvernement américain pour obtenir la paix, mais des intrigants cherchent à raviver la guerre) n’est jamais entre les deux. Un peu à l’image de George Sherman, cinéaste qui, de film en film, passe de l’excellence (La Fille des prairies) au passable (Le Grand Chef).

Celui-ci, une nouvelle fois basé sur des personnages réels (c’est une habitude pour Sherman, dont la filmographie revisite tout un pan de l’histoire de l’Ouest américain), et par moments assez proche de l’excellence. Dans ces moments où Sherman suspend l’action, et nous fait ressentir le poids de leur environnement sur les personnages : cette très belle séquence d’ouverture, scène de la vie quotidienne dans un village mexicain calme et bercé par la musique des Mariachis ; ou quelques scènes dans les étendues désertes, qui rendent soudainement palpable l’immensité des espaces…

Mais la plus belle scène, c’est ce long face-à-face extrêmement tendu entre les soldats blancs et les Indiens rebelles, avant l’arrivée des Comanches que Quanah Parker, au sommet de la montagne. Une séquence superbe, à la mise en scène ample et splendide.

Dana Andrews est excellent dans le rôle de Jim Read. Et son sidekick Henry Brandon est à la hauteur d’un Walter Brennan, avec sa moumoute assez irresistible.

Leur épopée est joliment rythmée par une chanson qui fait partie des titres incontournables du western, et qui semble juste ancrer l’histoire à laquelle on assiste (dans des paysages grandioses et très bien filmés) dans la mythologie américaine.

Bref, il a tout pour s’approcher du chef d’œuvre, ce film, d’autant que les scènes qui reposent avant tout sur l’image sont magnifiquement mises en scène. Mais voilà, il y a des dialogues. Beaucoup. Et absolument imbuvables. Trop démonstratifs, trop explicatifs, trop grand guignol, trop caricaturaux, les dialogues cassent constamment le rythme. Mais le scénariste du film en est aussi le producteur, ce qui explique peut-être certains choix bien malheureux.

D’autant plus que beaucoup de grands rôles (comme Quannah, le chef indien, joué par un Kent Smith ridicule) sont assez approximatifs. Mention spéciale à Linda Cristal, qui sera à l’affiche de grands westerns (Alamo, Les Deux Cavaliers), mais qui est insupportable ici, et constamment fausse. Le film a de tels atouts que ces défauts n’en sont que plus frappants.

L’Etau (Topaz) – d’Alfred Hitchcock – 1969

Posté : 14 janvier, 2013 @ 12:41 dans 1960-1969, HITCHCOCK Alfred | Pas de commentaires »

L'Etau (Topaz) - d'Alfred Hitchcock - 1969 dans 1960-1969 letau
On ne peut pas dire que ce film tardif d’Hitchcock ait bonne réputation. Et cette fois, après avoir défendu becs et ongles d’autres films honnis du maître (Le Rideau déchiré, La Loi du silence…), je dois bien reconnaître qu’on n’est pas loin de la sortie de route, avec ce film d’espionnage trop ambitieux et trop anecdotique à la fois.

Le tournage de son précédent film (Torn Curtain) avait été un cauchemar pour Hitch, qui ne s’était pas entendu avec ses stars, Julie Andrews et Paul Newman. Comme il l’a souvent fait par le passé, son nouveau projet se monte donc en grande partie en réaction à cet échec. Il est ainsi toujours question de la guerre froide, à son apogée au cours de cette décennie ; le film commence également par un transfuge, mais cette fois de la Russie vers l’Amérique ; et surtout, pas la moindre star à l’horizon.

Et c’est l’un des points noirs du film. Pas l’absence de star, mais le choix des acteurs. Frederick Stafford, en agent secret français qui part enquêter à Cuba pour le compte des services secrets américains (au risque de créer un incident diplomatique avec la France), n’est pas franchement crédible. Quant à Michel Piccoli et Philippe Noiret, qui tiennent des rôles importants dans la dernière demi-heure, étrange de les entendre parler anglais lorsqu’ils sont entre Français. Seule figure hitchcockienne (on l’avait vu dans Mais qui a tué Harry ? et dans le téléfilm J’ai tout vu), John Forsythe n’a, lui, pas grand-chose à jouer.

L’autre problème du film, c’est un scénario complètement bancal, qui cherche à illustrer, dans toute sa complexité, la situation internationale de 1962, mais qui se résume au final à un réseau d’agents doubles assez minables, démasqués en trois secondes cinq dixième. Le final résume parfaitement le caractère hasardeux de l’entreprise : une fin qu’on devine improvisée, choisie uniquement parce que les deux autres fins envisagées (et tournées – gloire au DVD qui les présente en bonus) étaient grotesques.

Il y a de beaux moments, quand même : la première séquence, celle du transfuge, est une grande réussite formelle. Sans dialogue, Hitch signe l’un de ces moments de pur suspense dont il a le secret.

La suite, hélas, est souvent plus attendue, parsemée simplement de quelques fulgurances qui rappellent brièvement que le réalisateur s’appelle Alfred Hitchcock. La mort de Juanita, surtout, donne lieu à un plan d’une beauté éclatante, la robe de la belle s’étalant, comme une flaque de sang sur le sol immaculé. C’est peu, mais c’est déjà précieux.

Copland (id.) – de James Mangold – 1997

Posté : 14 janvier, 2013 @ 11:42 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, DE NIRO Robert, MANGOLD James, STALLONE Sylvester | Pas de commentaires »

Copland (id.) – de James Mangold – 1997 dans * Thrillers US (1980-…) copland

Le film qui a révélé James Mangold, le film qui a rappelé à tous qu’avant d’être une superstar de l’action, Stallone était un vrai acteur. Et peut-être le casting le plus excitant de la décennie. Keitel, De Niro, Liotta, Robert Patrick, Annabella Sciorra, en plus de Sly. Plutôt pas mal pour ce polar à l’ancienne, tendu, qui évite soigneusement toutes les facilités et les effets attendus.

Ecrit par Mangold, le film porte bien son nom : « Copland », c’est Garrison, New Jersey, petite ville tranquille où vivent des dizaines de flics de New York. Sauf que ces flics-là sont des pourris, qui entretiennent tous des liens plus ou moins serrés avec la mafia, ce que le shérif local (imaginez l’importance d’un shérif dans une ville de flic) tente désespérément de ne pas voir.

Stallone, donc, trente kilos de trop, la paupière tombante, les épaules voûtées, traverse le film comme cette tortue en peluche qui revient constamment. Une tortue incapable de sortir de sa coquille, flic raté parce qu’il a perdu l’usage d’une oreille en sauvant la vie de celle qui a préféré en épouser un autre, et parce qu’il est incapable de se révolter.

Sauf que ce raté absolu que les « vrais » flics regardent avec condescendance, et qu’on sent constamment sur le point d’éclater en sanglots (Stallone est très émouvant), ne peut plus encaisser. Pas d’héroïsme dans ses choix. Juste le constat qu’il lui est désormais impossible de laisser faire une fois de trop, alors que les flics semblent prêts aux pires crimes pour se couvrir.

Copland, c’est le réveil de la tortue. Et dans ce rôle pas facile, souvent en retrait, Stallone happe littéralement la caméra. Face au grand De Niro, face à un Keitel parfait, c’est lui qui attire le regard, souvent sans dire un mot. Parce qu’il dégage un mal-être et un sentiment de gâchis, le poids de ses années perdues. Sa prestation évoque un Rocky à qui personne n’aurait donné sa chance.

Ray Liotta aussi est formidable, dans un rôle plus convenu. Mais la relation virile, faite d’amitié et de défiance avec le personnage de Stallone, évoque un autre grand duo de cinéma : celui de Rio Bravo, que Mangold cite clairement dans une séquence à l’intérieur du poste de police, où Stallone se retrouve seul pour garder le type que les ripoux veulent tuer. Avec le cocaïnomane Liotta qui remplacerait l’alcoolique Dean Martin, et un Stallone qui se serait trouvé malgré lui dans les bottes de John Wayne, sans avoir ni sa carrure, ni son courage, ni sa détermination.

Dans les rues – de Victor Trivas – 1931

Posté : 13 janvier, 2013 @ 3:29 dans 1930-1939, TRIVAS Victor | 2 commentaires »

Dans les rues – de Victor Trivas – 1931 dans 1930-1939 dans-les-rues

Etrange film, vraiment, que signe Victor Trivas . Un film dont l’ambition est de nous plonger au cœur d’un quartier populaire du Paris de l’entre-deux-guerres, à travers le destin d’un jeune homme à peine entré dans l’âge adulte, et qui doit trouver sa voix alors que son père est mort à la guerre, que l’emploi est rare, et que la tentation de la rue est grande.

Ce jeune homme, c’est Jean-Pierre Aumont, tout jeune comédien, symbole ici de toutes les incertitudes et de toutes les craintes d’une époque. Un symbole qui ne fera que de mauvais choix, et qui ne sera sauvé que par l’amour : celui de sa petite amie, charmante Madeleine Ozeray ; du père de celle-ci, chiffonnier au grand cœur joué par Vladimir Sokoloff ; de son frère (Lucien Paris) qui lui est entrée dans le rang ; et surtout de sa mère taiseuse bouleversante (Marcelle Worms).

Le film de Trivas est curieux, parce qu’il paraît extrêmement brouillon : la narration est pour le moins approximative, et le rythme à peu près inexistant.

A vrai dire, Trivas n’est pas un vrai cinéaste. Mais c’est un peintre absolument passionnant, qui crée des tableaux (des séquences) saisissants de réalisme, qui vous prennent aux triples et ne vous lâchent plus.

Des séquences parfois très anodines : il y a un passage sublime, dans un café miteux où la patronne pousse la chansonnette pendant que la plupart des clients dorment. Aumont et Ozeray, côte à côte, silencieux, se rapprochent maladroitement, prémisses timides d’une belle histoire d’amour.

Mine de rien, Trivas fait de ce jeune homme, Aumont, un gosse symbolique de cette génération de l’entre-deux-guerres, fanfaronnant alors qu’il ne demande qu’à trouver sa propre voie…

Le film est beau parce qu’il n’assène rien, mais qu’il dit beaucoup, sur cette génération marquée par le sacrifice de ses pères et par l’incertitude de l’avenir. Il dit beaucoup sur la société en général, notamment à travers cette scène édifiante où le chiffonnier peu présentable manque de se faire lyncher en pleine rue…

Et puis il dit aussi beaucoup sur la jeunesse perdue. La scène où ces jeunes entonnent une chanson est bouleversante, parce qu’elle nous fait ressentir le mal-être de ces jeunes hommes et de ces jeunes femmes qui semblent ne même plus rêver à une société plus accueillante.

Dans les rues n’est fait que de ces moments forts et inoubliables. Une œuvre unique, et indispensable.

Brisby et le secret de NIMH (The Secret of NIMH) – de Don Bluth – 1982

Posté : 13 janvier, 2013 @ 3:27 dans 1980-1989, CARRADINE John, DESSINS ANIMÉS | Pas de commentaires »

Brisby et le secret de NIMH (The Secret of NIMH) – de Don Bluth – 1982 dans 1980-1989 brisby-et-le-secret-de-nimh

Présenté comme le nouveau Walt Disney dans les années 80 et 90, Don Bluth a signé une série de petits chef d’œuvre qui n’ont pas pris une ride, comme Fievel et le nouveau monde, son gros succès, et ce Brisby, qui marche sur les mêmes brisées.

Il y est une nouvelle fois question de famille, de survie, de curage, d’entraide. Mais il y a ici une ambition assez rare dans le cinéma d’animation grand public, à la fois dans la narration (le film s’ouvre avec un narrateur dont on ne connaîtra l’identité que tardivement), et dans la noirceur du sujet.

Pour une fois, le héros n’est pas un enfant pur et innocent (à l’image de Fievel), mais une mère de famille, veuve de surcroît, avec quatre enfants à charge dont un est malade de pneumonie. Sur le papier, c’est juste impossible d’accepter une telle héroïne.

Pourtant sa fonctionne merveilleusement bien, avec ce qu’il faut d’humour (surtout grâce au sidekick, un corbeau maladroit) et de frissons (un grand méchant rat, un hibou effrayant), et de messages aussi subtils qu’audacieux : l’ouverture aux autres et le respect des différences (les rats ne sont pas forcément des ennemis), et même une critique des pratiques inhumaines de certains laboratoires.

C’est assez gonflé, et c’est d’une efficacité redoutable : le film, à plusieurs niveaux de lecture, plaît aussi bien aux adultes qu’aux enfants (les miens, de 4 et 7 ans, ont adoré).

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