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Le Dahlia Bleu (The Blue Dahlia) – de George Mashall – 1946

Classé dans : * Films noirs (1935-1959),1940-1949,LAKE Veronica,MARSHALL George — 28 janvier, 2013 @ 16:14

Le Dahlia Bleu (The Blue Dahlia) – de George Mashall – 1946 dans * Films noirs (1935-1959) le-dahlia-bleu

Le Dahlia bleu est resté dans l’histoire pour avoir donné son surnom à Elisabeth Short, victime d’un meurtre resté irrésolu à Los Angeles, que les journalistes ont vite fait d’appeler le « dahlia noir », alors que le film de Marshall venait de faire un tabac.

Mais on aurait tort de réduire ce film à un fait divers qui inspirera à James Ellroy l’un de ses meilleurs livres (dont la suite, L.A. Condidential, rendra hommage à Veronica Lake, justement héroïne de ce Dahlia bleu… vous suivez ?). Ce film noir post-deuxième guerre mondiale, relativement méconnu aujourd’hui, est une véritable merveille, réalisée par un George Marshall très inspiré et parsemé d’éclats de génie (la séquence du guet-apens…), et surtout basé sur un scénario absolument magnifique signé Raymond Chandler, excusez du peu.

Doit-on attribuer la réussite du film au réalisateur ou au scénariste ? Sans doute aux deux, mais aussi à tous les talents associés au film, du chef op qui signe des séquences nocturnes de toute beauté, au producteur qui a reforme le couple Veronica Lake / Alan Ladd… Il y a une alchimie entre ces deux-là qui relève du miracle. En poignée de scènes seulement, et grâce aussi à des dialogues merveilleux, tout en sous-entendues et en non-dits, le couple marque le film de son empreinte.

L’une des grandes idées de Chandler est d’avoir clairement installé son histoire dans l’Amérique de l’immédiat après-guerre. Un trio d’amis ayant servi dans la même unité est de retour à L.A. après une longue absence. Rien ni personne ne les attend, pas plus l’avocat (Hugh Beaumont) qui retrouve sa piaule minable, que la brute au grand cœur jouée par le génial William Bendix, victime de migraines insupportables depuis qu’il s’est pris un éclat d’obus derrière l’oreille.

Quant à Johnny, Alan Ladd, il retrouve sa femme qui s’est fait beaucoup d’amis depuis son départ… et la mort de leur enfant. Pas de pathos dans ce film noir sec et viril. Pourtant, la séquence où Johnny apprend la vérité sur la mort de son fils est bouleversante, avec un Alan Ladd impressionnant en bloc de fureur et de douleur contenues.
La femme ne tarde pas à être assassinée, et bien sûr c’est Johnny que tout le monde accuse. Johnny qui prend la fuite et rencontre la belle Veronica Lake, dont il ne sait pas qu’elle est la femme de l’amant de feu son épouse. Les rebondissements, d’ailleurs, n’ont pas grand intérêt.

Marshall s’amuse à nous balloter dans une incertitude constante : qui a tué ? et pourquoi ? Mais surtout, il filme (et bien) des personnages exceptionnellement bien dessinés. Car à côté de Ladd, Lake et Bendix, les stars du film, le moindre second rôle est passionnant. Du flic raide et désabusé, au détective de l’hôtel, maître chanteur pathétique qui se rêve en flic ; du mari de Veronica Lake au passé trouble, au patron d’un hôtel miteux et interlope ; du G.I. bagarreur qui apparaît dans une courte scène au début du film, au bras droit du Dahlia Bleu qui prend le temps de faire un bain de pied alors qu’il vient d’enlever le héros… Tous interprétés par d’excellents acteurs à qui le film laisse le temps d’exister.

Il y a bien un minuscule ventre mou, au milieu du film, où le rythme s’essouffle un peu. Mais la première demi-heure est absolument exceptionnelle, modèle cinématographie, intelligent et percutant. Et puis la fin est elle aussi géniale et inattendue. Du grand, du très grand film noir.

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