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Archive pour le 25 janvier, 2013

Le Faux coupable (The Wrong Man) – d’Alfred Hitchcock – 1956

Posté : 25 janvier, 2013 @ 11:24 dans * Films noirs (1935-1959), 1950-1959, HITCHCOCK Alfred, MILES Vera | Pas de commentaires »

Le Faux coupable (The Wrong Man) – d’Alfred Hitchcock – 1956 dans * Films noirs (1935-1959) le-faux-coupable

Le titre le plus parfaitement hitchcockien cache l’un des films les plus opposés du cinéma habituel du génial cinéaste : si on retrouve son thème classique du faux coupable, The Wrong Man est, dans la forme, aux antipodes des grands chefs-d’œuvre du maître, où la langage cinématographique est poussé à l’extrême, où chaque cadrage, chaque transition, chaque mouvement de caméra, est pensé pour servir le sujet, le rythme et le suspense.

Point d’artifice, ici, et c’est même le sujet central du film. Hitchcock, qui aime expérimenter des choses différentes, s’est donné ici comme postulat de coller le plus possible à la réalité : son film, inspiré d’un authentique fait divers, est ce qui se rapproche le plus dans son œuvre du cinéma vérité.

Le film s’ouvre d’ailleurs sur la voix off d’Hitch qui prévient le spectateur : ce qui suit n’a rien à voir avec ses précédents films. Il s’empare de l’histoire vraie d’un musicien accusé à tort de vols après qu’une employée de banque l’a reconnu comme celui qui a braqué l’établissement quelques mois plus tôt. Et il filme l’histoire de cet homme (Henry Fonda) en évitant au maximum les artifices et en ne changeant rien des faits ou des lieux.

C’est donc sur les lieux même du fait divers qu’Hitchcock pose ses caméras : dans les rues populaires et dans le club de jazz où « Manny » a ses habitudes.

Pas de mouvement de caméra savant non plus, dans ce film au noir et blanc granuleux et quasiment dénué de musique. Hitchcock se permet bien quelques petits « écarts » (le fondu-enchaîné superposant les visages de Fonda et de son « sosie »…), mais pour l’essentiel, il remplit son objectif de filmer un quasi-documentaire, constamment à hauteur d’hommes.

C’est la grande force du film, notamment grâce à la belle prestation très nuancée de Henry Fonda, parfait en monsieur tout le monde confronté à une erreur judiciaire, et à la peur de la prison (thème très hitchcockien), et à la douleur de voir sa femme (Vera Miles) perdre peu à peu la raison.

Totalement dénué d’humour, le film est aussi, et c’est une conséquence de son parti-pris, très loin de ses suspenses habituels. Le frisson présent dans la plupart de ses films cède la place ici à un malaise persistant.
L’expérience est concluante, mais Hitchcock en prendra dès son film suivant (Sueurs froides) le contrepoint absolu.

Les Misérables – de Claude Lelouch – 1995

Posté : 25 janvier, 2013 @ 10:58 dans 1990-1999, LELOUCH Claude | Pas de commentaires »

Les Misérables – de Claude Lelouch – 1995 dans 1990-1999 les-miserables

Lelouch ne pouvait pas signer une adaptation de plus des Misérables. Lui s’empare du roman de Victor Hugo pour en tirer un pur film lelouchien, une grande fresque qui embrasse toute la première moitié du XXème siècle.
On y retrouve les grandes obsessions du cinéaste : les débuts du cinéma (les bagnards regardent le film d’Albert Capellani), la deuxième guerre mondiale (déjà dans Les Uns et les autres, Partir revenir…), les hasards, les coïncidences, les destins qui se croisent… Avec une virtuosité exceptionnelle, et une quantité de séquences très inspirées. Un exemple : la scène du parachutage, simplement à tomber par terre.

Le scénario fait se télescoper trois histoires, trois époques, et des destins aux points communs troublants. D’abord un chauffeur de maître (Jean-Paul Belmondo), sorte de Jean Valjean de 1900, condamné au bagne pour un crime qu’il n’a pas commis. Puis le fils de ce bagnard (Belmondo, encore), au destin hors du commun, qui aidera un couple de Juifs (Allesandra Martines et Michel Boujenah) à prendre la fuite durant l’occupation. Le couple fera découvrir le roman de Victor Hugo à cet être frustre et illettré, qui réalisera que Jean Valjean (Belmondo, toujours, dans une série de tableaux issus du roman) ressemble étrangement à son père.

Tout en signant un film très personnel, Lelouch rend un bel hommage au roman de Hugo. Et mine de rien, le cinéaste offre une vision de l’humanité pas si simpliste. Boujenah (débarrassé de ses tics les plus agaçants) est un couard ; Khorsand est un collabo pas si inhumain, et même Belmondo n’est pas un franc héros.

Comme d’habitude, le réalisateur rassemble un casting impressionnant et totalement improbable : on y croise Daniel Toscan du Plantier, William Leymergie (excellent), Micheline Presle, Jean Marais… Annie Girardot et Philippe Léotard, tous deux bouleversants ; Alessandra Martines en retrait mais terriblement émouvante ; et Belmondo dans son dernier grand rôle.

Le Genre humains ; Les Parisiens – de Claude Lelouch – 2004

Posté : 25 janvier, 2013 @ 10:52 dans 2000-2009, LELOUCH Claude | Pas de commentaires »

Le Genre humains ; Les Parisiens – de Claude Lelouch – 2004 dans 2000-2009 le-genre-humains-les-parisiens

Lelouch s’est complètement planté au box-office avec ce film qu’il imaginait comme le premier volet d’une trilogie ambitieuse esquissant « le genre humain », rien que ça. Faut dire qu’il faut avoir le courage de passer la première moitié de ce film chorale foutraque : Lelouch s’y livre à ses excès les plus… excessifs. Petites phrases pseudo-philosophiques, personnages innombrables qui se croisent à peine… Tout ce qui agace et fascine à la fois, dans le cinéma de Lelouch. Sauf qu’ici, on frôle le trop plein, surtout quand il nous fait le coup du clochard/Dieu, et même si la présence dans ce rôle de Ticky Holgado, décédé avant la sortie du film, a quelque chose de forcément émouvant.

En vrac, on croise donc deux clochards qui discutent comme les vieux du Muppet Show en moins drôle, un roi de la pizza (Michel Leeb) qui tombe amoureux d’une châtelaine pensionnaire de la Comédie française (Arielle Dombasle), un flic cancéreux (Xavier Deluc) largué par sa femme (Agnès Soral), un patron de club (Francis Perrin) amoureux de sa serveuse (Mathilde Seigner) mais aimé par une autre (Michelle Bernier), un agent immobilier (Gregory Derangère) qui arnaque ses clients avec une fausse cliente (Cristiana Reali)… On a même Robert Namias en patron de presse. Le point commun entre eux tous ? Tous sont Parisiens. Mais c’est un Paris bourgeois que Lelouch présente, où on croise surtout des privilégiés, et où les pauvres ont le sourire.

Mais c’est quand Lelouch se concentre enfin sur ses deux personnages principaux qu’il atteint enfin sa cible. Et là, le film devient très beau, et passionnant. Une femme enfant (Maïwenn) et un Italien (Massimo Ranieri) chantent ensemble dans la rue. L’une devient une star, en abandonnant l’autre, qui lui avait mis le pied à l’étrier, et Lelouch nous refait le coup d’Une Etoile est née.

Au romanesque, Lelouch préfère la mise en abîme, avec une dernière partie où il se met lui-même en scène, filmant le destin croisé de ces deux êtres. C’est le passage le plus réussi du film. Le plus troublant aussi, lorsque Lelouch se filme en couple avec Alessandra Martines. A la fois très impudique et filmé avec une étonnante sobriété.

L’échec sans appel du film condamnera la suite de la trilogie, mais Lelouch saura rebondir, avec l’inattendu Roman de Gare. Il remaniera également son film, avec les scènes tournées pour la suite mort-née, avec Le Courage d’aimer.

 

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