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Lorna Doone (id.) – de Maurice Tourneur – 1922

Classé dans : 1920-1929,FILMS MUETS,TOURNEUR Maurice — 22 janvier, 2013 @ 13:23

Lorna Doone (id.) – de Maurice Tourneur – 1922 dans 1920-1929 lorna-doone

Production prestigieuse pour une adaptation prestigieuse d’un roman visiblement prestigieux, en tout cas au début des années 20. Je ne connais pas le roman dont est tiré ce muet signé Tourneur père, mais il semble bien qu’il était très en vogue à cette époque. La First National, en tout cas, met les moyens dans cette grosse production aux décors somptueux, aux dizaines (centaines ?) de figurants, et aux scènes d’action assez spectaculaires.

Principal défaut du film : il survole en à peine une heure vingt une histoire qui s’étale sur plusieurs années, et qui compte bon nombre de rebondissements spectaculaires. Un grand mélo qui perd sans doute de sa force émotionnelle, en voulant trop dire, trop montrer, trop vite.

Alors non, on n’est pas bouleversé comme on devrait l’être avec cette histoire d’amour impossible, entre deux êtres de mondes différents, qui surmontent tout (l’absence, la distance, la captivité, la différence… et même la mort) grâce à leur amour. Le film commence avec nos deux amoureux enfants. Lui, John, est un garçon sans le sou ; et elle, Lorna, la fille d’un noble. Ils se rencontrent et bientôt, elle est enlevée par une bande de bandits, les Doones, qui l’élèvent.

Des années plus tard, ils se retrouvent. Lorna est protégée par le chef des Doones, qui l’aime comme sa fille, mais dont la santé est fragile. C’est alors que John la retrouve par hasard. Il la sauvera, mais juste pour la voir appelée à la cour du Roi, à Londres, où John tentera de la retrouver, mais ne réussira qu’à se ridiculiser par ses manières frustes. Et le plus tragique reste à venir…

Malgré ce trop plein, et cette émotion qu’on voudrait plus forte, il y a de très beaux moments, dans Lorna Doone. Tourneur réussit particulièrement ses scènes d’action, réalisées avec un dynamisme imparable, et les séquences d’intérieur, avec un jeu subtil et impressionnant sur l’ombre (souvent au premier plan) et la lumière (en profondeur de champs).

Le film ne manque pas de rythme non plus. Et même s’il est assez inégal, avec des passages en creux souvent plan-plan et plats, le film est parsemé d’éclairs de génie, de plans soudains magnifiquement composés, avec une utilisation merveilleuse de la nature et de la lumière naturelle pour les extérieurs, et des décors et des zones d’ombres pour les intérieurs.

Pas un film majeur, mais du bel ouvrage, plein de rebondissement et passionnant.

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