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Ambre (Forever Amber) – d’Otto Preminger – 1947

Classé dans : 1940-1949,PREMINGER Otto — 18 janvier, 2013 @ 13:52

Ambre (Forever Amber) – d’Otto Preminger – 1947 dans 1940-1949 ambre

Difficile de ne pas penser à Autant en emporte le vent en voyant cette adaptation (prestigieuse) d’un classique de la littérature anglaise : une belle ambitieuse qui, à force d’intrigues, s’élève socialement tout en laissant échapper l’homme qu’elle aime, tandis que la grande histoire est en marche. La Fox de Daryl Zanuck a sans aucun doute voulu renouer avec le triomphe de la superproduction de David Selznick.

Mais Ambre n’est pas une pale copie du film de Victor Fleming, et Amber St-Clare est un personnage aussi fort, aussi complexe, aussi tragique que Scarlett O’Hara. Et la mise en scène d’Otto Preminger, flamboyante dans un magnifique technicolor très nuancé, est d’une richesse impressionnante. Il souffle sur ce film le vent des grandes tragédies romantiques hollywoodiennes.

Le scénario, remarquable, condense sur quelques années une histoire qui, dans le roman de Kathleen Winsor, s’étendait sur toute une vie. Le film utilise également de nombreuses ellipses assez gonflées, nous faisant faire un bond d’une année sans transition. Pourtant, le poids du temps qui passe est constamment perceptible, et pèse lourdement sur ses personnages qui passent leur temps à passer l’un à côté de l’autre…

C’est donc l’histoire de Amber, jeune femme élevée chez de pauvres fermiers, et qui ne pense qu’à faire fortune et à rejoindre la cour du roi d’Angleterre. Prête à tour, elle séduit un corsaire dans l’espoir qu’il l’introduira dans les plus hautes sphères, mais tombe sincèrement amoureuse de lui. Mais Amber est hantée par son envie de réussir, et Bruce, le corsaire, a soif de liberté. Tandis que lui reprend la mer, elle joue avec le désir des puissants, se fait remarquer par le roi, épouse un noble, croyant que le pouvoir et la richesse attireront Bruce.

Les deux amoureux se croisent à de nombreuses reprises, et sont séparés aussi souvent. Ils traversent les troubles de l’époque, la grande peste qui frappe Londres (une longue séquence magnifique), et de grands incendies : sans doute la volonté de rivaliser avec le fameux incendie d’Atlanta d’Autant en emporte le vent… En tout et pour tout, ils n’auront qu’une journée de pur bonheur, que ni l’un ni l’autre ne saura saisir.

Preminger n’était pas le premier choix pour ce film, confié dans un premier temps à John Stahl. Appelé en renfort, forcé de recommencer le tournage avec de nouveaux acteurs (Linda Darnell et Cornel Wilde, amants magnifiques), il signe une œuvre constamment inspirée, et le superbe portrait d’une femme extraordinairement complexe. Manipulatrice, amoureuse, égoïste, volontaire, profiteuse, menteuse, courageuse… Un rôle rare que Linda Darnell transcende par une interprétation trouble et bouleversante.

Cette grande fresque, spectaculaire et intime, romanesque et sombre, a été largement oubliée au profit du film de Fleming. Une injustice à réparer de toute urgence !

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