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Archive pour le 14 janvier, 2013

L’Etau (Topaz) – d’Alfred Hitchcock – 1969

Posté : 14 janvier, 2013 @ 12:41 dans 1960-1969, HITCHCOCK Alfred | Pas de commentaires »

L'Etau (Topaz) - d'Alfred Hitchcock - 1969 dans 1960-1969 letau
On ne peut pas dire que ce film tardif d’Hitchcock ait bonne réputation. Et cette fois, après avoir défendu becs et ongles d’autres films honnis du maître (Le Rideau déchiré, La Loi du silence…), je dois bien reconnaître qu’on n’est pas loin de la sortie de route, avec ce film d’espionnage trop ambitieux et trop anecdotique à la fois.

Le tournage de son précédent film (Torn Curtain) avait été un cauchemar pour Hitch, qui ne s’était pas entendu avec ses stars, Julie Andrews et Paul Newman. Comme il l’a souvent fait par le passé, son nouveau projet se monte donc en grande partie en réaction à cet échec. Il est ainsi toujours question de la guerre froide, à son apogée au cours de cette décennie ; le film commence également par un transfuge, mais cette fois de la Russie vers l’Amérique ; et surtout, pas la moindre star à l’horizon.

Et c’est l’un des points noirs du film. Pas l’absence de star, mais le choix des acteurs. Frederick Stafford, en agent secret français qui part enquêter à Cuba pour le compte des services secrets américains (au risque de créer un incident diplomatique avec la France), n’est pas franchement crédible. Quant à Michel Piccoli et Philippe Noiret, qui tiennent des rôles importants dans la dernière demi-heure, étrange de les entendre parler anglais lorsqu’ils sont entre Français. Seule figure hitchcockienne (on l’avait vu dans Mais qui a tué Harry ? et dans le téléfilm J’ai tout vu), John Forsythe n’a, lui, pas grand-chose à jouer.

L’autre problème du film, c’est un scénario complètement bancal, qui cherche à illustrer, dans toute sa complexité, la situation internationale de 1962, mais qui se résume au final à un réseau d’agents doubles assez minables, démasqués en trois secondes cinq dixième. Le final résume parfaitement le caractère hasardeux de l’entreprise : une fin qu’on devine improvisée, choisie uniquement parce que les deux autres fins envisagées (et tournées – gloire au DVD qui les présente en bonus) étaient grotesques.

Il y a de beaux moments, quand même : la première séquence, celle du transfuge, est une grande réussite formelle. Sans dialogue, Hitch signe l’un de ces moments de pur suspense dont il a le secret.

La suite, hélas, est souvent plus attendue, parsemée simplement de quelques fulgurances qui rappellent brièvement que le réalisateur s’appelle Alfred Hitchcock. La mort de Juanita, surtout, donne lieu à un plan d’une beauté éclatante, la robe de la belle s’étalant, comme une flaque de sang sur le sol immaculé. C’est peu, mais c’est déjà précieux.

Copland (id.) – de James Mangold – 1997

Posté : 14 janvier, 2013 @ 11:42 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, DE NIRO Robert, MANGOLD James, STALLONE Sylvester | Pas de commentaires »

Copland (id.) – de James Mangold – 1997 dans * Thrillers US (1980-…) copland

Le film qui a révélé James Mangold, le film qui a rappelé à tous qu’avant d’être une superstar de l’action, Stallone était un vrai acteur. Et peut-être le casting le plus excitant de la décennie. Keitel, De Niro, Liotta, Robert Patrick, Annabella Sciorra, en plus de Sly. Plutôt pas mal pour ce polar à l’ancienne, tendu, qui évite soigneusement toutes les facilités et les effets attendus.

Ecrit par Mangold, le film porte bien son nom : « Copland », c’est Garrison, New Jersey, petite ville tranquille où vivent des dizaines de flics de New York. Sauf que ces flics-là sont des pourris, qui entretiennent tous des liens plus ou moins serrés avec la mafia, ce que le shérif local (imaginez l’importance d’un shérif dans une ville de flic) tente désespérément de ne pas voir.

Stallone, donc, trente kilos de trop, la paupière tombante, les épaules voûtées, traverse le film comme cette tortue en peluche qui revient constamment. Une tortue incapable de sortir de sa coquille, flic raté parce qu’il a perdu l’usage d’une oreille en sauvant la vie de celle qui a préféré en épouser un autre, et parce qu’il est incapable de se révolter.

Sauf que ce raté absolu que les « vrais » flics regardent avec condescendance, et qu’on sent constamment sur le point d’éclater en sanglots (Stallone est très émouvant), ne peut plus encaisser. Pas d’héroïsme dans ses choix. Juste le constat qu’il lui est désormais impossible de laisser faire une fois de trop, alors que les flics semblent prêts aux pires crimes pour se couvrir.

Copland, c’est le réveil de la tortue. Et dans ce rôle pas facile, souvent en retrait, Stallone happe littéralement la caméra. Face au grand De Niro, face à un Keitel parfait, c’est lui qui attire le regard, souvent sans dire un mot. Parce qu’il dégage un mal-être et un sentiment de gâchis, le poids de ses années perdues. Sa prestation évoque un Rocky à qui personne n’aurait donné sa chance.

Ray Liotta aussi est formidable, dans un rôle plus convenu. Mais la relation virile, faite d’amitié et de défiance avec le personnage de Stallone, évoque un autre grand duo de cinéma : celui de Rio Bravo, que Mangold cite clairement dans une séquence à l’intérieur du poste de police, où Stallone se retrouve seul pour garder le type que les ripoux veulent tuer. Avec le cocaïnomane Liotta qui remplacerait l’alcoolique Dean Martin, et un Stallone qui se serait trouvé malgré lui dans les bottes de John Wayne, sans avoir ni sa carrure, ni son courage, ni sa détermination.

 

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