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Archive pour le 13 janvier, 2013

Dans les rues – de Victor Trivas – 1931

Posté : 13 janvier, 2013 @ 3:29 dans 1930-1939, TRIVAS Victor | 2 commentaires »

Dans les rues – de Victor Trivas – 1931 dans 1930-1939 dans-les-rues

Etrange film, vraiment, que signe Victor Trivas . Un film dont l’ambition est de nous plonger au cœur d’un quartier populaire du Paris de l’entre-deux-guerres, à travers le destin d’un jeune homme à peine entré dans l’âge adulte, et qui doit trouver sa voix alors que son père est mort à la guerre, que l’emploi est rare, et que la tentation de la rue est grande.

Ce jeune homme, c’est Jean-Pierre Aumont, tout jeune comédien, symbole ici de toutes les incertitudes et de toutes les craintes d’une époque. Un symbole qui ne fera que de mauvais choix, et qui ne sera sauvé que par l’amour : celui de sa petite amie, charmante Madeleine Ozeray ; du père de celle-ci, chiffonnier au grand cœur joué par Vladimir Sokoloff ; de son frère (Lucien Paris) qui lui est entrée dans le rang ; et surtout de sa mère taiseuse bouleversante (Marcelle Worms).

Le film de Trivas est curieux, parce qu’il paraît extrêmement brouillon : la narration est pour le moins approximative, et le rythme à peu près inexistant.

A vrai dire, Trivas n’est pas un vrai cinéaste. Mais c’est un peintre absolument passionnant, qui crée des tableaux (des séquences) saisissants de réalisme, qui vous prennent aux triples et ne vous lâchent plus.

Des séquences parfois très anodines : il y a un passage sublime, dans un café miteux où la patronne pousse la chansonnette pendant que la plupart des clients dorment. Aumont et Ozeray, côte à côte, silencieux, se rapprochent maladroitement, prémisses timides d’une belle histoire d’amour.

Mine de rien, Trivas fait de ce jeune homme, Aumont, un gosse symbolique de cette génération de l’entre-deux-guerres, fanfaronnant alors qu’il ne demande qu’à trouver sa propre voie…

Le film est beau parce qu’il n’assène rien, mais qu’il dit beaucoup, sur cette génération marquée par le sacrifice de ses pères et par l’incertitude de l’avenir. Il dit beaucoup sur la société en général, notamment à travers cette scène édifiante où le chiffonnier peu présentable manque de se faire lyncher en pleine rue…

Et puis il dit aussi beaucoup sur la jeunesse perdue. La scène où ces jeunes entonnent une chanson est bouleversante, parce qu’elle nous fait ressentir le mal-être de ces jeunes hommes et de ces jeunes femmes qui semblent ne même plus rêver à une société plus accueillante.

Dans les rues n’est fait que de ces moments forts et inoubliables. Une œuvre unique, et indispensable.

Brisby et le secret de NIMH (The Secret of NIMH) – de Don Bluth – 1982

Posté : 13 janvier, 2013 @ 3:27 dans 1980-1989, CARRADINE John, DESSINS ANIMÉS | Pas de commentaires »

Brisby et le secret de NIMH (The Secret of NIMH) – de Don Bluth – 1982 dans 1980-1989 brisby-et-le-secret-de-nimh

Présenté comme le nouveau Walt Disney dans les années 80 et 90, Don Bluth a signé une série de petits chef d’œuvre qui n’ont pas pris une ride, comme Fievel et le nouveau monde, son gros succès, et ce Brisby, qui marche sur les mêmes brisées.

Il y est une nouvelle fois question de famille, de survie, de curage, d’entraide. Mais il y a ici une ambition assez rare dans le cinéma d’animation grand public, à la fois dans la narration (le film s’ouvre avec un narrateur dont on ne connaîtra l’identité que tardivement), et dans la noirceur du sujet.

Pour une fois, le héros n’est pas un enfant pur et innocent (à l’image de Fievel), mais une mère de famille, veuve de surcroît, avec quatre enfants à charge dont un est malade de pneumonie. Sur le papier, c’est juste impossible d’accepter une telle héroïne.

Pourtant sa fonctionne merveilleusement bien, avec ce qu’il faut d’humour (surtout grâce au sidekick, un corbeau maladroit) et de frissons (un grand méchant rat, un hibou effrayant), et de messages aussi subtils qu’audacieux : l’ouverture aux autres et le respect des différences (les rats ne sont pas forcément des ennemis), et même une critique des pratiques inhumaines de certains laboratoires.

C’est assez gonflé, et c’est d’une efficacité redoutable : le film, à plusieurs niveaux de lecture, plaît aussi bien aux adultes qu’aux enfants (les miens, de 4 et 7 ans, ont adoré).

Le Solitaire (Thief) – de Michael Mann – 1981

Posté : 13 janvier, 2013 @ 1:18 dans * Thrillers US (1980-…), 1980-1989, MANN Michael | Pas de commentaires »

Le Solitaire (Thief) – de Michael Mann – 1981 dans * Thrillers US (1980-…) le-solitaire

Un braqueur de haut vol fidèle en amitié, qui prépare son dernier coup avant de se ranger avec la jeune femme qu’il aime ? Ce n’est pas le De Niro de Heat, mais le James Caan du Solitaire, premier long métrage cinéma de Michael Mann. Quinze ans avant le face-à-face De Niro / Pacino, les obsessions du cinéaste sont déjà bien en place, même si on ne retrouve pas encore cette confusion entre Bien et Mal, qui sera sa marque de fabrique dans tous ses grands polars à venir, de Sixième Sens à Public Enemies.

Avec cette œuvre de jeunesse, Mann frappe déjà assez fort, signant un film tendu et implacable qui, malgré quelques longues séquences en creux (notamment un très long dialogue entre Caan et Tuesday Weld, qui sonne étonnamment faux), ne laisse jamais retomber la tension. D’ailleurs, le film a rapidement fait l’objet d’un petit culte qui est toujours d’actualité.

Il faut quand même reconnaître que Thief a pris un petit coup de vieux. Et pas seulement à cause de la veste en cuir de Caan et des lunettes pas possibles de Robert Prosky, le grand méchant de l’histoire. L’esthétique, très datées eighties, et surtout la musique électronique à peine écoutable aujourd’hui, sont quand même des fardeaux qui, trente ans après, pèsent lourdement sur le film.

Mann est par ailleurs (et surtout à l’époque) meilleur formaliste que directeur d’acteurs. Ici, la hargne bondissante de James Caan a par moment un peu de mal à convaincre.

Cela dit, le rythme est, la plupart du temps, impeccable. Et Mann nous gratifie déjà de quelques belles séquences nocturnes qui ne semblent brouillonnes que parce qu’on les compare avec celles de Collateral ou Miami Vice, autrement plus envoûtantes. Reste que ces images de nuit urbaine dépassent largement ce qu’on pouvait voir ailleurs, au début des années 80 ou depuis.

Le Solitaire est un peu plus qu’un brouillon : c’est le portrait sombre et violent d’un homme qui, après avoir passé des années en prison, refuse toutes les attaches et toutes les règles qui lui seraient imposées. Du pur Mann dans le texte.

On peut quand même s’amuser à noter les nombreuses ébauches que Mann développera dans sa filmographie à venir : la plage de Sixième Sens, le casse de Heat

On peut aussi s’amuser à reconnaître, dans un minuscule rôle (trois secondes à l’écran, pas plus) William Petersen, qui deviendra le héros du premier chef d’œuvre de Mann, Manhunter.

 

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