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Archive pour le 8 janvier, 2013

Oliver Twist (id.) – de David Lean – 1948

Posté : 8 janvier, 2013 @ 2:05 dans 1940-1949, LEAN David | 1 commentaire »

Oliver Twist (id.) – de David Lean – 1948 dans 1940-1949 oliver-twist-lean

Après le succès de Great Expectations, Lean adapte un autre roman de Dickens, le plus célèbre peut-être. La parenté entre les deux films est évidente, et saute aux yeux dans les premières séquences : les deux films commencent dans une lande déserte et laide, sous un ciel menaçant plastiquement impressionnant. Ce qui était réussi dans le film précédent touche carrément au sublime ici.

Lean creuse le même sillon, mais va plus loin, à l’image de ces nuages de la première séquence, plus gros, plus menaçants, plus impressionnants. Tout dans Oliver Twist est « plus ». Plus tragique, plus émouvant, plus spectaculaire, plus rythmé… Le roman (le premier de Dickens) se prête parfaitement à cette ambition grandissante, avec une histoire qui pousse particulièrement loin les limites du mélodrame, et nous entraîne dans les bas-fonds de l’humanité, éminemment cinégéniques.

Et Lean se donne les moyens de donner vie à ces décors glauques. L’asile où Oliver grandit, les rues mal famées de Londres où il se réfugie, la planque de Faggin qui en fait un voleur… Les décors, tous reconstitués en studio, font partie des plus impressionnants de l’histoire du cinéma, foisonnants de détails, humides et menaçants. Lean les met en valeur merveilleusement.

Filmés dans un noir et blanc très contrasté, proche de l’expressionnisme, ces décors sont omniprésents dans la narration voulue par Lean, qui soigne ses cadrages comme jamais. Agressifs et souvent désaxés, les cadres somptueux soulignent l’environnement oppressant et violent dans lequel Oliver grandit, et font du film une splendeur visuelle.

Les acteurs sont formidables. Les personnages, il est vrai, ont de la matière. Derrière l’aspect grand-guignol de Faggin par exemple (Alec Guinness, méconnaissable derrière un nez crochu qui avait déclenché des tonnerres de protestation aux Etats-Unis, où le film avait finalement été interdit parce que ce personnage serait une caricature de juif…), on devine le pathétique du personnage. La jeune Nancy, voleuse dont l’humanité éclate face au destin cruel d’Oliver, bouleverse par son destin tragique… Autour d’Oliver, qui disparaît quasiment du film dans la seconde moitié, tous les personnages « secondaires » ont leur vie propre. C’est l’une des forces de cette merveille, qui n’a pas pris une ride.

Sucker Punch (id.) – de Zack Snyder – 2011

Posté : 8 janvier, 2013 @ 1:56 dans 2010-2019, FANTASTIQUE/SF, SNYDER Zack | Pas de commentaires »

Sucker Punch (id.) – de Zack Snyder – 2011 dans 2010-2019 sucker-punch

Zack Snyder doit avoir un esprit bien foutraque, où se mélangent des tas d’influences absolument inconciliables. Son cinéma est habité de toutes ces références culturelles populaires, et en particulier ce Sucker Punch, sorte d’apogée personnelle. Difficile d’imaginer comment il pourrait aller plus loin qu’avec ce film totalement barré, à la fois le plus intime et dramatique, et le plus spectaculaire de ses films.

Pas le plus réussi, toutefois : il y avait dans Watchmen, également imparfait, une atmosphère beaucoup plus prenante qu’ici. Même si Sucker Punch ne manque à l’évidence pas d’intérêt, la surenchère d’effets spéciaux est par trop répétitive. Et aussi inventives les séquences d’action soient-elles, elles ont un aspect tellement cartoonesques (ou plutôt jeux vidéo-esques) qu’elles nous laissent sur le palier, au lieu de nous plonger au coeur de l’action, et de l’esprit torturé de l’héroïne.

C’est la principale réserve que je fais à ce film qui commence et se termine avec un mélange de tragique et d’hyper-esthétisation particulièrement heureux (même si toujours à la frontière du mauvais goût). On y suit une jeune femme à côté de qui les héros de Dickens semblent sortis de Disneyland. Orpheline, elle se retrouve avec son beau-père qui tue sa petite sœur, et l’envoie dans un asile pour jeunes filles aliénées.

Là, elle se réfugie dans son imaginaire et entreprend de s’évader. Où est la réalité ? Où est l’imaginaire ? Bien malin celui qui arrivera à tracer une frontière tangible entre les deux. Mais grâce à son inconscient (personnifié par Scott Glenn, en Yoda de l’esprit), elle sait qu’elle doit voler quatre objets, avec l’aide d’autres détenus. Pour seule arme, elle a la force de son imagination…

Pour voler chacun des objets, elle doit mener une bataille mentale… qui prend la forme, dans son esprit comme à l’écran, d’une véritable bataille contre les forces du mal : nazis, morts-vivants, dragons, robots tueurs… L’imagination de la baby doll, comme celle de Snyder, n’ont pas vraiment de bornes.

Les personnages ont quelque chose de très émouvant, dans cet asile qui évoque celui de Vol au-dessus d’un nid de coucou, mais le parti-pris du réalisateur nous déconnecte bien trop de la réalité pour qu’on s’y attache vraiment. A vrai dire, je suis pas loin de penser que, même si l’histoire de ces orphelines lui tient visiblement à cœur, Snyder n’a fait ce film que pour mettre en images des fantasmes délirants… comme de voir ce commando de jeunes femmes sexys botter le cul de soldats allemands sortis de leurs tombes, dans les tranchées de la Grande Guerre.

 

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