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Archive pour le 7 janvier, 2013

Le Silence des Agneaux (The Silence of the Lambs) – de Jonathan Demme – 1990

Posté : 7 janvier, 2013 @ 7:01 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, DEMME Jontahan | Pas de commentaires »

Le Silence des Agneaux (The Silence of the Lambs) – de Jonathan Demme – 1990 dans * Thrillers US (1980-…) le-silence-des-agneaux-1

C’est la marque des chefs-d’œuvre : j’ai beau avoir vu ce monument une bonne demi-douzaine de fois, j’ai beau connaître par avance quasiment chaque plan à venir, je suis toujours aussi terrifié par ce Silence des Agneaux (y a-t-il eu plus beau titre de film, dans toute l’histoire du cinéma ?), film qui a révolutionné le thriller, lancé la mode des tueurs en série au cinéma, et posé des bases qui serviront à des dizaines de films ou séries télé (à commencer par Twin Peaks et X-Files, dont la Scully est un copié-collé de Clarice Starling).

Le film a inspiré quelques bons thrillers, et une quantité incroyable de films mineurs, voire de nanars. Mais c’est frappant de constater, plus de vingt ans après, à quel point le film de Demme n’a rien perdu de sa force. Le parti-pris du réalisateur y est pour beaucoup. Au-delà du personnage de Hannibal Lecter, manipulateur machiavélique interprété avec un sadisme et une élégance glaçants par Hopkins, c’est aussi l’authenticité qui frappe.

Ni poisseux à l’extrême comme Seven, ni porté par un enjeu dramatique personnel aussi fort que L’Enjeu, Le Silence des Agneaux est totalement ancré dans une réalité parfaitement tangible. Et c’est ce réalisme, ce quotidien palpable, qui font froid dans le dos…

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Clarice Starling, l’apprenti agent du FBI que son patron (Scott Glenn, dans le rôle de sa vie) envoie sonder l’âme de Lecter dans l’espoir secret de démasquer un tueur en série en iberté, est une jeune femme un peu froide et plouc, qui n’a rien d’un super agent. Et le tueur qu’elle recherche (Ted Levine, étonnant et effrayant) est un pur malade qui n’a pas l’intelligence démesurée et l’aspect calculateur qui caractérisent la plupart des serial killers à venir du cinéma américain, qui lorgneront tous, sans l’égaler jamais, sur Hannibal, porté au rang de mythe.

Nul autre film, non plus, ne retrouvera une relation aussi trouble et glaçante (encore) que celle qui « unit » Clarice et Lecter, mélange de répulsion et de respect. Les face-à-face entre ces deux-là sont à la fois fascinants et d’une tension à peine supportable.

La tension, d’ailleurs, est à peu près omniprésente dans le film, allant crescendo jusqu’à un face-à-face dans le noir qui reste (même quand on en connaît parfaitement l’issue) l’un des moments les plus authentiquement terrifiants de toute l’histoire du cinéma.

Justin de Marseille – de Maurice Tourneur – 1935

Posté : 7 janvier, 2013 @ 6:20 dans * Polars/noirs France, 1930-1939, TOURNEUR Maurice | Pas de commentaires »

Justin de Marseille – de Maurice Tourneur – 1935 dans * Polars/noirs France justin-de-marseille

Paraît qu’il fut un temps où il y avait des règlements de comptes entre voyous à Marseille. C’était il y a tout juste huit décennies, difficile d’imaginer ça aujourd’hui… Surtout qu’à l’époque, les gangsters étaient bien sapés, portaient chapeaux, et avaient le sens de l’honneur. Les gangsters de cinéma dignes de ce nom en tout cas, parce que les autres, les petites frappes sans honneur, le milieu s’arrangeait pour les faire disparaître….

C’est donc le Marseille de la pègre que filme Maurice Tourneur, et on sent bien que le cinéaste est encore marqué par sa longue expérience hollywoodienne (qu’il me reste à découvrir), avec ces clans ennemis qui s’habillent et agissent « à l’américaine », comme les gangsters de Chicago qui crevaient l’écran au cours de cette décennie. Des durs qui impressionnent (et qui inspirent à Tourneur l’un des plus beaux plans de sa carrière française : un long travelling qui suit un gangster en fuite qui se fond dans la foule), mais qui n’ont pas le cœur des Marseillais.

Parce que le personnage principal de ce film, c’est Marseille, son âme, ses valeurs, tout ça symbolisé par Justin (Antonin Berval), caïd au grand cœur qui, à en croire le scénario de Carlo Rim et la caméra de Tourneur, n’agit que par sens de l’honneur, jamais pour l’appât du gain. Et la guerre des gangs qu’il livre à son principal concurrent n’a qu’une raison d’être : l’absence de valeur de ce dernier.

Un Marseille fantasmé ? Bien sûr, mais ce chant d’amour à la cité phocéenne (qui s’ouvre et se referme effectivement sur des déclarations d’amour à la ville) n’est léger qu’en apparence. Si on prête attention aux détails de la mise en scène, on réalise que l’approche de Tourneur est loin d’être naïve. Son film est parsemé de petits indices qui illustrent avec délicatesse la dureté, et la cruauté, de cette ville qui broie les plus faibles.

Cet Hôtel de L’Etoile, par exemple, tenu par un patron bonhomme, n’est qu’un hôtel de passe où la jeune femme amoureuse et innocente est entraînée malgré elle, alors qu’elle n’aspire qu’à prolonger ses années de pureté… Ce personnage secondaire de jeune femme échouée à Marseille on ne sait pour quelle raison, mais dont on devine qu’elle a un lourd passé, inspire à Tourneur quelques-uns des plus beaux moments de son film, comme cette tentative de suicide en pleine nuit, et alors que les éclats de rires résonnent un peu partout. Une séquence d’une beauté terrifiante et frappante.

L’accent marseillais omniprésent fait ressembler le film à ce qu’il n’est pas : une chronique haute en couleurs et inoffensive de canailles fort sympathiques. Justin de Marseille est bien plus riche que ça. Très inspiré, Tourneur y fait germer le glauque et le désespoir d’un décor de cartes postales.

 

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