Le Kid du Texas (The Kid from Texas) – de Kurt Neumann – 1950
Le « Kid » du titre, c’est évidemment William Bonney, alias Billy le Kid, dans une énième version de sa légende qu’une voix off nous promet d’emblée fidèle à la réalité historique. Oui, encore. Que le film de Kurt Neumann colle ou non à la réalité importe peu : le film respecte le mythe, et fait de Bonney une sorte d’icône tragique et romantique.
Hanté par la mort du seul homme à lui avoir donné sa chance, rongé par son amour pour une femme d’un autre monde, totalement inaccessible, et pour laquelle il ira jusqu’à la mort (dans un dénouement sans doute très loin de la réalité, pour le coup, mais beau et terriblement émouvant), ce Billy le Kid-là est à la fois un gamin perdu et un tueur dévoré par la rage.
La plus belle idée du film (outre cette très belle dernière scène), c’est d’avoir confié le rôle à Audie Murphy, dont ce n’est que le quatrième film et le premier western (un genre qui constituera désormais l’essentiel de sa filmo). Visage poupin, petit gabarit, moue boudeuse, Audie Murphy dégage une aura inquiétante malgré son physique. Peut-être parce qu’il est connu pour avoir été le soldat le plus décoré de la seconde guerre mondiale ; peut-être parce que son regard impénétrable ne manque jamais de semer le trouble : a-t-il envie d’éclater en sanglot, ou d’égorger son adversaire ? Le doute constant profite particulièrement à ce personnage.
La mise en scène de Kurt Neumann, surtout connu pour être le réalisateur de La Mouche noire, classique du fantastique, est assez paresseuse et anonyme. Mais la présence de Murphy, son investissement impressionnant dans les scènes d’action (à cheval, un flingue à la main, il est très à l’aise), son interprétation très habitée, font du Kid du Texas une belle réussite.
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