Sécurité rapprochée (Safe house) – de Daniel Espinosa – 2012
Voilà ce qui arrive quand on confie un scénario sans grande originalité à un réalisateur sans grande personnalité : deux heures d’une grosse production un brin boursouflée et hyper calibrée, comme des tas d’autres films d’action / espionnage modernes, variation high tech sur le modèle de l’indépassable 3 jours du Condor. Sur le fond, on est dans la parano de base. Sur la forme, on est dans la filiation directe du Tony Scott période Ennemi d’Etat et Spy Game.
Fond et forme : on cherche désespérément l’élément qui pourrait nous surprendre. En vain. Espinosa se contente de beaucoup bouger sa caméra, forcément tenue à l’épaule, tentant de donner du rythme à un film qui en manque cruellement.
On ne peut faire confiance à personne ? Certes, mais la paranoïa tombe à plat puisqu’on comprend dès le premier plan que cette vieille baderne de Brendan Gleeson est un traître, comme on comprend que l’impitoyable Denzel Washington est moins méchant qu’il en a l’air, et que la falot Ryan Reynolds sera aussi débrouillard et volontaire que Redford en son temps.
Un mot sur l’histoire : Reynolds est un jeune agent de la CIA qui végète depuis un an dans une planque du Cap, dont il est le gardien désoeuvré. Il n’attend qu’une chose : la chance qui boostera sa carrière. Cette chance prend la forme d’un célèbre traître (Washington) qui vient d’être arrêté et qui transite par sa planque. Lorsque l’équipe qui l’escorte est décimée, il est le seul à pouvoir l’acheminer à bon port.
Le personnage de Reynolds aurait pu être intéressant : ce type qui désespère qu’on lui donne une chance, et qui réalise qu’il n’a peut-être pas la carrure, était plein de promesses. Par moment, d’ailleurs, trop brièvement, Reynolds parvient à le faire exister. Mais la plupart du temps, les personnages sont noyés dans ce style glacé, et cette accumulation de poursuites et d’affrontements qui manquent autant de rythme que d’idées originales.
Sans intérêt ? Mouais…
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