Expendables, unité spéciale (The Expendables) – de Sylvester Stallone – 2010
Mieux vaut ne pas essayer de trouver dans ce premier Expendables autre chose que ce qu’il est basiquement : un pur film d’action viril à l’ancienne, un retour aux sources d’un genre né dans les années 80 et dans la sueur : l’actioner bourrin et macho, ce genre dont les héraults furent Schwarzie et Stallone. Autant dire que la rencontre entre les deux stars, aussi brève soit-elle, est de l’ordre du moment culte. Un simple clin d’œil, certes, mais que les cinéphages de ma génération attendaient depuis une vingtaine d’années. Et comme, en plus, il y a Bruce Willis qui leur donne la réplique, ben qu’est-ce que je voulais que je vous dise…
Plaisir coupable, ce Expendables ? Oh yeah… Du gros bras comme on n’en fait plus, des explosions gigantesques, des bagarres qui sentent la sueur, des tôles froissées « pour de vrai », des effets numériques réduits à la portion congrue… Stallone a compris avec ses deux précédents films (Rocky Balboa et John Rambo) qu’il avait tout à perdre à suivre le mouvement, et tout à gagner à rester fidèle à ce qu’il est : la star d’un cinéma d’un autre temps. Il joue ici la carte à fond.
C’est d’ailleurs ce qui est vraiment beau dans la renaissance de Stallone (très inattendue : qui aurait pu imaginer, il y a dix ans, qu’il ferait un come-back aussi spectaculaire la soixantaine passée ?) : lui qui est devenu une star grâce à sa seule volonté (la belle histoire du premier Rocky) est revenu au premier plan grâce à la même volonté et à la même sincérité.
Beau aussi : son refus de renier ce à quoi il doit la gloire, ses personnages fétiches comme le pur film d’action. Ici, donc, avec ce film de commando bien classique, au fond, il signe (à l’écriture, devant et derrière la caméra) un authentique film des années 80. La parenté la plus évidente ? Predator bien sûr, avec ce groupe de mercenaire bodybuildé et gonflé de testostérones.
Stallone, Statham, Couture, Crew et Jet Li… Difficile de faire plus virile et létale que cette équipe, dont les vannes hyper viriles rappellent celle de Schwarzenegger dans le film de John McTiernan. Un vrai film de mecs.
Efficaces et percutantes, sûr qu’elles le sont les nombreuses scènes d’action. Pourtant, c’est dans les petits moments en creux que la mise en scène de Stallone prend toute sa saveur, avec même des échos hawksiens lorsque l’humanité affleure sous les postures machistes de ces surhommes. Statham ébranlé par une déception amoureuse, que Stallone réconforte d’une réplique lapidaire. Mickey Rourke dont le masque se fissure lors d’une confession qui n’a pour but que d’ouvrir les yeux à un Stallone dans le doute… Le réalisateur n’appuie jamais le trait, mais ces petits moments rares donnent un supplément d’âme à ce film bourrin, mais d’une sincérité touchante.
• Voir aussi : Expendables 2, ainsi que Expendables 3 et son casting ultime de vieilles gloires.
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