Kill the Gringo (Get the Gringo / How I spent my summer vacation) – d’Adrian Grünberg – 2012
A force d’être dans le creux de la vague, il fallait bien ça arrive : Mel Gibson a enfin droit à son direct-to-dvd, un premier film (signé Adrian Grünberg, assistant réalisateur pour Oliver Stone, Steven Soderbergh… ou Mel Gibson sur Apocalypto), tourné en DV et avec un petit budget, qui n’a eu droit à une sortie en salle nulle part… Fini, le Mel, malgré les bonnes critiques reçues pour sa précédente prestation dans Le Complexe du Castor ? Ce serait aller un peu vite en besogne, parce que ce Kill the Gringo (connu un temps sous le titre How I spent my summer vacation), non seulement n’a rien de honteux, mais se révèle même une excellente surprise.
Gibson, qui a produit et co-écrit le film, trouve même là l’un de ses meilleurs rôles de durs à cuire, dans un film vraiment « hard-boiled », qui reste rude et âpre jusqu’au bout, tenant les promesses que n’avait pas tout à fait tenues Payback, autre film hard-boiled du Mel, à la réputation pourtant bien meilleure.
Dans Kill the Gringo, l’image n’est pas très belle, DV oblige, mais le débutant Grünberg signe un premier film admirablement tendu, dont l’essentiel de l’action se déroule à l’intérieur d’une prison mexicaine hallucinante, qui tient moins du pénitencier classique que de la zone de non-droit de New York 1997. Version bidonville, moite et et poussiéreuse. Mel, arrêté à la frontière par des flics corrompus qui lui volent son butin, y est enfermé et oublié. Il y rencontre un gamin de 9 ans et sa mère, et découvre que le gosse est le réservoir à foie du patron des lieues, malade ayant besoin d’une transplantation.
Après une entrée en matière vive et tendue, le film patine un peu, à l’arrivée en prison. Mais la dernière moitié est bourrée d’éclats de violence qui font vraiment mal, sans oublier d’être cool pour autant. Dommage que « la » grande fusillade au milieu du film soit gâchée par un ralenti constant glonflant, qui casse le rythme. Mais Grünberg se rattrape sur les autres poursuites et fusillades, notamment le dernier affrontement, glaçant.
Pas un chef d’œuvre, non, mais Mel Gibson, même au creux de la vague, même avec le poids des ans sur son visage, attire toujours la caméra comme peu d’autres stars. Ce Kill the Gringo vaut nettement plus que le précédent actionner de l’acteur, Hors de contrôle, qui avait eu droit à une grosse sortie en salles, et qui était nettement plus insipide et ennuyeux. Et vive le DVD !
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