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Miracles à vendre (Miracles for sale) – de Tod Browning – 1939

Classé dans : * Films noirs (1935-1959),1930-1939,BROWNING Tod — 3 octobre, 2012 @ 14:40

Miracles à vendre

C’est un fait : l’arrivée du parlant (et la mort de Lon Chaney) a marqué une rupture forte dans la carrière de Tod Browning. Après Dracula, et surtout Freaks, peut-être le sommet de son œuvre, en tout cas le point culminant de toutes ses névroses de cinéaste, Browning a continué sa carrière avec une poignée de films plus inégaux, plus dispensables, et surtout beaucoup moins marqués par la noirceur et le pessimisme immenses de ses films précédents.

Miracles for sale est ainsi une petite distraction rare dans l’œuvre de Browning, une comédie légère et joyeuse très loin du tragique de L’Inconnu par exemple. Pourtant, Browning retrouve une nouvelle fois le monde du music-hall et ses faux-semblants, qui constituent l’essentiel de son œuvre. Comme Lon Chaney dans West of Zanzibar, Robert Young interprète ici un magicien. Mais le propos est radicalement différent, cette fois.

Ici, Browning s’amuse avec les apparences, les décors de théâtre, les trucages. C’est même tout le fond d’un film basé sur une enquête policière teintée de surnaturelle, extrêmement compliquée à suivre. D’ailleurs, on ne tarde pas à décrocher de cette intrigue tarabiscotée, que je n’essaierai même pas de résumer ici.

Qu’importe : l’intérêt réside dans la frontière, ténue, entre le paranormal et la réalité. Pas comme une interrogation profonde sur les forces de l’au-delà, mais comme un récit très ludique sur l’art de l’illusion. Car le personnage principal n’est pas seulement magicien, c’est aussi un grand septique, qui tente d’expliquer avec toute sa rationalité les phénomènes étranges auxquels on assiste, et qui finissent par convaincre les policiers de l’existence de forces surnaturelles. Après un premier quart d’heure un peu poussif, ce jeu devient même assez brillant, et surtout très entraînant.

Amusant et plutôt enthousiasmant, le film tire continuellement un petit sourire, grâce aussi à une poignée de seconds rôles qu’on aime, comme cet éternel râleur de William Demarest, ou encore le père vaguement grognon et haut en couleur de Robert Young, interprété par Frank Craven.

Browning, qui ne tournera plus aucun film, termine sa carrière sur une œuvre mineure, mais très plaisante.

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