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Bardelys le magnifique (Bardelys the magnificent) – de King Vidor – 1926

Classé dans : 1920-1929,FILMS MUETS,VIDOR King — 3 septembre, 2012 @ 16:26

Bardelys le magnifique

Il y a à peut près tout ce dont on peut rêver dans ce film muet qui fut longtemps considéré comme irrémédiablement perdu, jusqu’à ce que Serge Bromberg le retrouve au milieu des années 2000 (une version presque complète) : un humour ravageur, une romance passionnée, et des scènes d’action à faire pâlir d’envie Douglas Fairbanks.

L’humour est même omniprésent dans la première partie : dès la première séquence, qui présente un Bardelys (joué par John Gilbert) délicieusement amoral, enchaînant les conquêtes féminines en débitant les mêmes phrases toutes faites qui les font fondre, battant le fer avec un mari cocu à qui il se permet de faire des remontrances. Grand faiseur de cocu, il voit dans ses aventures un véritables intérêt sociologique : c’est lorsqu’elles tombent sous son charme que leurs maris réalisent qu’ils tiennent à elles…

Là, on croit qu’on est parti pour une pure comédie. Mais Vidor s’amuse à varier les tons, et s’évertue à ne jamais être là où on l’attend. Ainsi, le film devient plus noir alors que Bardelys endosse l’identité d’un mort (la scène a disparu, mais a été habilement reconstituée par des photogrammes qui permettent de ne perdre ni le fil, ni le rythme), la farce tournant au film romantique et grave lorsque le même Bardelys tombe sincèrement amoureux de celle qu’il avait fait le pari de séduire.

Prisonnier de son propre mensonge, il souffre pour la première fois, lui qui s’est attiré les faveurs du roi Louis XIII (joué par Arthur Lubin, futur réalisateur moyen, qui sera l’un des premiers à donner sa chance à Clint Eastwood, dans une série de séries B pas terribles : Francis in the Navy, Madame de Conventry, La VRP de choc et Escapade au Japon) grâce à sa totale désinvolture.

Cette romance impossible donne la plus belle scène du film : un flirt d’une beauté sidérante entre Gilbert et Eleanor Boardman sur un canot avançant au fil de l’eau, le visage des deux amoureux barré des branches qui défilent alors que l’embarcation dérive…

Sans révéler tous les secrets de ce film plein de surprises et de rebondissements, signalons encore ce climax totalement délirant et hyper impressionnant, d’un Bardelys tentant d’échapper à la potence dans une cour immense et spectaculaire. John Gilbert virevolte, grimpe, saute, semble voler par-dessus une rangée de soldats, saute à la perche, transforme une hallebarde en toboggan, puis en cheval d’arçon, en perche, et enfin en corde… avant de finir sur le carrosse du roi à l’issue d’un saut en parachute. Une séquence absolument démesurée, déraisonnable, et réjouissante, que même le Doug Fairbanks du Voleur de Bagdad n’égale pas…

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