Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour le 27 août, 2012

Le Convoi des braves (Wagon Master) – de John Ford – 1950

Posté : 27 août, 2012 @ 7:30 dans 1950-1959, BOND Ward, FORD John, WESTERNS | Pas de commentaires »

Le Convoi des braves

De tous ses films (et ils sont nombreux, près de 200 recensés entre 1917 et 1966), John Ford disait que Le Convoi des Braves était son préféré. Il faut dire que ce western dépouillé et d’une grande simplicité est peut-être celui qui résume le mieux le cinéma fordien. Comme La Mort aux trousses pour Hitchcock, Le Convoi des braves semble être le film vers lequel le cinéma de Ford tendait depuis des années, voire des décennies.

En terrain familier, dans des décors qu’il connaît par cœur (Monument Valley), avec les acteurs de sa « troupe » (Ward Bond, Harry Carey Jr, Ben Johnson, Joanne Dru, Jane Darnell, son frère Francis…), Ford se permet d’attendre le mitan du film pour introduire un élément réellement dramatique : l’irruption d’une famille de redoutables hors-la-loi dans la caravane de mormons qui, jusqu’à présent, se contentait de traverser les grandes étendues de l’Ouest sauvage.

Loin de La Piste des Géants, qui racontait également la lente avancée d’une caravane vers l’Ouest (c’était vingt ans plus tôt, et réalisé par Walsh), Ford ne filme par une grande épopée spectaculaire, mais préfère suivre au plus près cette communauté qui ressemble à tant d’autres rencontrées au fil de ses films. C’est bien ce qu’il y a de plus beau dans ce western en noir et blanc aussi simple que magnifique : les « gueules », qu’elles soient crispées, agressives ou souriantes, sont filmées avec un égal amour de ses acteurs et de ses personnages. Et Ford sait filmer ces communautés hautes en couleur : l’alchimie de cette petite troupe est parfaite.

Les deux jeunes cow-boys qui acceptent de guider la caravane, sont également parfaitement dessinés. Ford donne à deux de ses seconds rôles habituels l’occasion de tenir des premiers rôles : Ben Johnson et Harry Carey Jr sont parfaits. Pourtant, c’est le charisme du génial Ward Bond qui emporte tout. Truculent, grande gueule et grand cœur, l’éternel second rôle de Ford trouve ici l’un de ses rôles les plus mémorables.

Le succès du film débouchera d’ailleurs à la création d’une série télévisée au long cours, Wagon Train, dont Ward Bond tiendra le rôle principal jusqu’à sa mort, en 1960. John Ford en réalisera même un épisode (l’excellent Colter Craven Story), qui sera son ultime collaboration avec son acteur fétiche.

Quels seront les cinq ? (Five came back) – de John Farrow – 1939

Posté : 27 août, 2012 @ 10:36 dans 1930-1939, CARRADINE John, FARROW John | Pas de commentaires »

Quels seront les cinq ? (Five came back) - de John Farrow - 1939 dans 1930-1939 quels-seront-les-cinq

Voilà un petit trésor méconnu, signé par l’excellent John Farrow, futur réal du noir La Grande horloge et de Wake Island, joyau du film de guerre. Ici, ce cinéaste touche-à-tout plonge au cœur de ce qui ressemble bien à un pur film d’aventures comme Hollywood les aime. Un avion transportant douze personnages s’écrase au cœur de la forêt amazonienne. Les rescapés s’organisent pour survivre en attendant que les réparations nécessaires au départ soient faites.

Mais le cadre du film d’aventures n’est qu’un prétexte, comme la menace sourde et invisible des Indiens coupeurs de tête qui habitent la région, et la nécessité de ne choisir que cinq passagers pour repartir, ne sont que des catalyseurs pour révéler les individus tels qu’ils sont vraiment. Dans ce Koh Lantah reconstitué en studio, les rapports de force traditionnels se retrouvent bouleversés, les conventions ne servent plus à rien, puissants et modestes se retrouvent à égalité, et les actes deviennent soudain plus importants que les origines sociales.

Pour que le thème soit le plus efficace possible, les scénaristes (dont Dalton Trumbo, bien avant la Liste Noire, et alors qu’il venait d’écrire son roman Johnny s’en va-t-en guerre, qu’il adaptera trente ans plus tard) ont choisi de réunir des types très marqués : un couple âgé, un milliardaire et sa secrétaire sur le point de se marier, une jeune femme de petite vertu, un veuf bougon, un dragueur un peu lourd, un flic colérique, un criminel repenti, un enfant de 10 ans, une petite frappe au grand cœur… Une galerie un peu caricaturale, certes, mais qui se révèle aussi attachante qu’efficace.

D’autant que Farrow filme avec pas mal de nuances et d’intelligence les changements qui s’opèrent (en bien ou en mal) dans le comportement et les rapports de ces naufragés. Cette femme peu respectable à qui on ne laisse pas même le droit de consoler l’enfant en pleur finira par être appelée « tante Peggy ». A l’inverse, ce milliardaire charmant et attentionné révélera sa médiocrité et son égoïsme dans l’adversité.

C’est d’ailleurs la partie centrale du film qui est la plus passionnante. La plus calme, aussi (après un crash un peu kitsch) : c’est le moment où tous réapprennent à vivre dans ce qui n’est pas loin de ressembler à une société idéale, débarrasser des conventions et des tracas du quotidien.

On a le droit de trouver ça naïf, mais la fin du film, brutale et cruelle, arrive pour signaler que, non, les auteurs du film ne sont pas dupes. Ce rêve de société idéale n’est qu’une chimère…

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr