Play it again, Sam

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Archive pour le 21 août, 2012

La Relève (The Rookie) – de Clint Eastwood – 1990

Posté : 21 août, 2012 @ 6:18 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, ACTION US (1980-…), EASTWOOD Clint (acteur), EASTWOOD Clint (réal.) | Pas de commentaires »

La Relève

Ça n’intéressera personne, mais La Relève est le premier Eastwood que j’ai vu au cinéma. J’avais 14 ans, j’étais déjà un grand fan, et je me souviens avoir adoré ça. Plus de vingt ans après, le revoir montre bien à quel point la sensibilité de spectateur évolue avec le temps : difficile de reconnaître la touche Eastwood derrière ce polar efficace et explosif, mais dénué d’une quelconque originalité.

Echaudé par les échecs (francs ou relatifs) de ses derniers films, et alors qu’il venait de raccrocher le Smith et Wesson de Calahan à l’issue d’un cinquième volet un peu poussif, Eastwood est à la croisée des chemins. Il a 60 ans, et sait qu’il ne pourra plus longtemps jouer les gros bras. Cette Relève, qui porte bien son nom, sonne ainsi comme un baroud d’honneur pour un acteur populaire qui allait de plus en plus se tourner vers sa casquette de cinéaste, et qui n’allait pas tarder à sortir des cartons le scénario qu’il gardait depuis plus d’une décennie : celui de Impitoyable.

C’est d’ailleurs étonnant de constater qu’Eastwood réalisateur a enchaîné son plus mauvais film et son plus grand chef d’œuvre. Comme si, avant de signer son grand-œuvre (et d’obtenir enfin la récompense de ses pairs), il lui fallait prouver qu’il pouvait encore être dans l’ère du temps. C’est d’ailleurs la dernière fois (la seule, d’ailleurs) que le réalisateur Eastwood se plie à la mode du moment. Dans la lignée de L’Arme fatale et de nombreux autres polars de la fin des années 80, La Relève est en effet un « buddy movie » très classique (un vieux flic irrascible, une jeune recrue trop bien élevée), qui joue sur l’opposition des caractères et sur la surenchère spectaculaire.

Dans le domaine du spectaculaire, il faut reconnaître que le film est très convaincant, dominé par quelques séquences très originales et très impressionnantes, en particulier une course poursuite sur l’autoroute avec un camion transportant des voitures de luxe, et l’hallucinante explosion d’un immeuble dont les deux héros échappent en sautant du cinquième étage à bord d’une décapotable. Même à une époque où on a à peu près tout vu en matière de cascades pyrotechniques, ce moment reste réellement bluffant.

Pour le reste, à part quelques séquences nocturnes où on retrouve vaguement le style Eastwood, le film est très oubliable. Dans les rôles des méchants, Sonia Braga et Raul Julia sont aussi truculents et démodés qu’Alan Rickman dans Piège de Cristal : c’était génial en 1990, c’est à peine supportable aujourd’hui. Charlie Sheen, dans le rôle du « rookie » du titre, n’a pas le quart de la moitié du charisme d’Eastwood, qui lui se contente de recycler ses rôles passés, de Dirty Harry au Tom Highway du Maître de guerre. Pas vraiment glorieux, mais pas honteux non plus.

Le Grand Chef (Chief Crazy Horse) – de George Sherman – 1955

Posté : 21 août, 2012 @ 11:58 dans 1950-1959, SHERMAN George, WESTERNS | Pas de commentaires »

Le grand chef

George Sherman est sans doute la découverte la plus vivifiante de mes récentes pérégrinations cinématographiques : quelques-uns de ses westerns s’inscrivent dans la lignée de ceux de Ford. A un degré de réussite infiniment moindre, certes, mais avec un classicisme et une efficacité enthousiasmants : Bandits de grands chemins et La Fille des prairies sont ainsi de purs plaisirs de cinéma. Sauf que Le Grand Chef, l’un de ses films les plus ambitieux, est loin d’être aussi réussi.

Bien moins à l’aise avec le quotidien des indiens qu’avec celui des cow-boys, Sherman poursuit sa relecture des grandes figures de l’Ouest sauvage. Après Calamity Jane (La Fille des Prairies) ou Black Bart (Bandits de grands chemins), le voici qui s’intéresse à Crazy Horse, grand chef Indiens qui réussira à unir les nombreuses tribus Sioux pour mettre à mal l’hégémonie de l’armée américaine.

En à peine une heure et demi, Sherman tente d’illustrer le riche destin de ce jeune Indien marqué par une prophétie, et qui sacrifiera son bonheur personnel à la cause de tout un peuple. Par moment, c’est assez réussi, et Victor Mature fait un Sioux assez convaincant. Mais Sherman reste un réalisateur modeste, pas un grand maître du niveau de Ford. Il ne parvient jamais vraiment à apporter à son film le souffle épique dont il a besoin : celui de l’histoire en marche.

On ne s’ennuie jamais, non, mais la vie de Crazy Horse méritait sans aucun doute un réalisateur d’une autre envergure. La Flèche brisée de Delmer Daves, tournée peu avant, était autrement plus important. Comme le seront d’autres films consacrés au drame de la nation indienne, et notamment Les Cheyennes de… John Ford. Comme quoi l’élève, aussi bon soit-il, est resté loin de son maître…

 

Soudain le 22 mai (22 mei) – de Koen Mortier – 2010

Posté : 21 août, 2012 @ 11:46 dans 2010-2019, MORTIER Koen | Pas de commentaires »

Soudain le 22 mai

Réalisateur trash et expérimental, Koen Mortier s’essaye à un cinéma un brin plus narratif, encore que… En une heure et demi, le film ne raconte guère que quelques minutes de la vie d’une poignée d’hommes et de femmes. Des minutes importantes, puisqu’il s’agit de leurs dernières : l’événement central est un attentat meurtrier dans un centre commercial, perpétré par un kamikaze.

L’explosion est à elle seule un grand moment de cinéma. Filmée avec sans doute peu de moyens, mais avec un sens de la débrouillardise et une efficacité rares, cette séquence magistrale nous plonge littéralement au cœur de l’enfer. Jusqu’alors, le film a adopté strictement le point de vue du vigile du centre commercial, que l’on a suivi du réveil jusqu’à son arrivée sur son lieu de travail, dans une vie banale et d’une tristesse glaçante : pas la moindre couleur dans la vie de cet homme dont on apprendra plus tard qu’il a connu une perte particulièrement douloureuse.

Cherchait-il à se débarrasser de ce fardeau qu’était devenu la vie ? Est-ce pour cela qu’il a laissé passer devant lui un homme cagoulé et très suspect, celui-là même qui allait se faire exploser, entraînant avec lui des passants dans la mort ? Ces questions sont posées, bien sûr, et sans doute le film aurait-il gagné en profondeur si Mortier s’était concentré uniquement sur ce personnage de vigile. Mais le réalisateur préfère, dans la seconde partie de son film, multiplier les points de vue : ceux des victimes, qui s’interrogent sans grande passion sur les raisons de leur mort et sur le destin qui les a poussés là.

Mère de famille sans histoire, commerçants, exhibitionniste malsain, et le kamikaze lui-même… tous sont filmés de la même manière, sans passion, sans tristesse, des êtres anonymes qui appréhendent la mort comme ils l’ont fait avec leur vie. Même pas désespérant : plutôt aliénant.

On a beaucoup reproché la vacuité du film de Mortier. Et c’est vrai qu’on se demande un peu de quoi il nous a vraiment parlé. Mais Soudain le 22 mai est une œuvre étonnante, qui garde son mystère jusqu’au bout, et nous hante longtemps. Un bel exemple de la bonne santé du cinéma belge d’aujourd’hui.

 

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