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Archive pour le 20 août, 2012

Gretchen the Greenhorn (id.) – de Chester M. Franklin et Sidney Franklin – 1916

Posté : 20 août, 2012 @ 5:25 dans 1895-1919, FILMS MUETS, FRANKLIN Chester M., FRANKLIN Sidney | Pas de commentaires »

Gretchen the greenhorn

Très joli film avec Dorothy Gish en tête d’affiche, sans sa sœur pour une fois. Réalisé par deux frères qui font preuve d’une belle inventivité visuelle, avec une utilisation très inspirée des cadrages, des caches, et de la pénombre. Point d’orgue de ce petit film qui supporte très bien l’épreuve du temps : un mariage génialement filmé par une suite de gros plans sur des visages expressifs (et des mains) isolés sur un fond totalement noir. Original et génial, même près d’un siècle après.

Gretchen the Greenhorn a pour toile de fond une sorte d’auberge espagnoles dans laquelle cohabitent des immigrés venus des quatre coins d’Europe et d’Amérique, à New York. Gretchen (la frangine Gish) y retrouve son père, honnête artisan venu tenter sa chance en Amérique, qui n’a jamais fait fortune, mais qui a gardé un cœur immense. La preuve : il partage son repas avec les enfants affamés d’une pauvre voisine.

Il y a là un jeune Italien, qui tombe amoureux de Gretchen ; une veuve américaine entourée d’enfants et sans le sou ; et bientôt un étrange propriétaire de bateau, joué par un Eugene Pallette presque svelte (difficile à imaginer, oui), qui profitera de la naïveté du père de Gretchen pour en faire le complice malgré lui de sa bande de faux-monnayeurs.

Belle peinture de ce petit groupe qui symbolise la diversité des immigrés, qui se retrouvent pourtant autour d’une même misère. Solidaires pour faire face à la dure réalité du « rêve américain ». C’est l’univers qui a tant inspiré Chaplin, décrit ici d’une manière un peu plus dramatique, mais tout aussi vivante.

Le rythme du film est étonnant : entre sourire et frisson, les Franklin ne laissent aucune seconde de répit aux spectateurs. Et puis, visuellement, c’est constamment inventif, en particulier pour l’utilisation des caches. Et ce dès les premiers plans, modèles du genre. D’abord, Dorothy Gish assise, rêveuse, en fond de cale d’un bateau l’amenant en Amérique. Puis, son père apparaît dans une petite vignette découpée en bas de l’écran. L’image s’agrandit peu à peu, alors qu’il se lève de son lit et se dirige vers la caméra. Son visage souriant finit par occuper tout l’écran. C’est à la fois simple et virtuose, et tout le film est à l’avenant.

Un Flic pour cible (The Son of no one) – de Dito Montiel – 2011

Posté : 20 août, 2012 @ 10:22 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, MONTIEL Dito, PACINO Al | Pas de commentaires »

Un Flic pour cible (The Son of no one) – de Dito Montiel – 2011 dans * Thrillers US (1980-…) un-flic-pour-cible

Bon sang, quell casting : Juliette Binoche, Ray Liotta et Al Pacino à l’affiche d’un même film. De quoi donner bien des envies, même si le titre français laisse penser qu’il s’agit là de l’un de ses polars sans grand relief dans lesquels le grand Al, dont les trente premières années au cinéma constituent quand même un quasi-sans faute (allez donc vérifier ça sur imdb, c’est assez impressionnant !), a trop facilement tendance à se laisser enfermer depuis quelque temps (88 minutes, La Loi et l’ordre… pas flambant tout ça).

Alors ? Eh bien le titre français est stupide, conçu pour attirer un public adolescent qui, forcément, sera déçu par un film noir presque totalement dépouillé d’action. Quant au casting, il est certes impressionnant, mais tous les grands noms sont cantonnés à des seconds rôles sans grande envergure. Alors oui, c’est toujours un plaisir de voir le grand Al, mais il faut bien reconnaître qu’il n’est que l’ombre de lui-même dans un rôle à peine ébauché et limite caricatural. Il est plutôt sobre pourtant, mais sans rien à jouer, il ne fait pas de miracle.

Même chose pour Juliette Binoche dont on se demande bien ce qu’elle fait là. Dans un rôle totalement transparent (et pour le coup carrément caricatural) de journaliste d’investigation, elle ne risquait pas d’obtenir un second Oscar. Seul Ray Liotta tire assez bien son épingle du jeu, mais dans un emploi qu’il connaît par cœur, sans grande nuance et sans surprise.

De toute façon, ces trois-là (et aussi Katie Holmes, transparente comme toujours) se contentent de petits rôles. Le « son of no one » du beau titre US est joué par Channing Tatum, tout en intériorité. C’est d’ailleurs l’un des rares personnages vraiment intéressant de ce film étrange et mélancolique, réflexion sur les souvenirs, l’héritage et l’enfance perdue. Jeune flic affecté au même commissariat que son père, mort des années auparavant, il y est confronté aux fantômes de son passé par le biais de lettres anonymes qui l’accusent d’un mystérieux crime…

Dito Montiel ne manque pas d’ambition. Son film, entrecoupé de nombreux flash-backs qui ne révèlent le mystère qu’avec parcimonie, évite consciencieusement tout effet spectaculaire dans sa partie « contemporaine ». De la même manière, tous les acteurs affichent une espèce d’apathie et jouent en retrait sans jamais jouer la surenchère. Il réussit à instaurer une ambiance pesante et une souffrance lancinante très marquantes. Dommage que les seconds rôles soient si peu développés…

 

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