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Archive pour le 16 août, 2012

Ghosts of Mars (id.) – de John Carpenter – 2001

Posté : 16 août, 2012 @ 6:40 dans 2000-2009, CARPENTER John, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Ghosts of Mars (id.) - de John Carpenter - 2001 dans 2000-2009 ghosts-of-mars

Dans Rio Bravo, il y a une scène (juste avant la fameuse goutte de sang dans la bière) qui montre Wayne retrouvant Dean Martin face à un saloon, alors qu’ils pistent un meurtrier. « Il est toujours à l’intérieur, dit ce dernier au Duke. D’ici je vois les deux sorties. » Remplacez John Wayne par Natasha Henstridge (ouais je sais, c’est pas facile), Dean Martin par Jason Statham (ouais je sais, c’est à peine plus facile), et le saloon par un bâtiment futuriste, et vous obtiendrez l’une des séquences-clés de Ghosts of Mars : une fois encore, John Carpenter a voulu rendre hommage à son film culte, celui dont il a signé un remake à peine déguisé dans Assaut (dont il a assuré le montage sous le pseudonyme de John T. Chance, le personnage de Wayne dans Rio Bravo).

Après Vampires, tourné juste avant ce Ghosts of Mars, Carpenter avance à visage de plus en plus découvert dans le genre qui lui tend les bras depuis près de trente ans : lui qui rêve de réaliser un western depuis toujours signe ici ce qui y ressemble le plus dans son œuvre. Les assauts de ses morts vivants d’une autre planète ressemblent bien à des attaques d’Indiens ; les forces de l’ordre qui doivent amener un criminel sain et sauf à la gare est un thème tout ce qu’il y a de plus westernien (3h10 pour Yuma, pour ne citer que celui-là…). Tout dans Ghosts of Mars renvoie vers la mythologie du western.

Mais l’heure de gloire du grand Carpenter semble bien loin, lorsqu’il signe ce film de SF hyper-fauché. L’époque où il s’imposait comme le pape incontesté du film d’horreur, et où les studios lui confiaient de gros budgets est bien révolue. Ses films, depuis Los Angeles 2013, n’ont pas rencontré le succès escompté, et le grand cinéaste ne cache pas une lassitude grandissante, annonçant à qui veut l’entendre son envie de se retirer. C’est d’ailleurs ce qu’il fera (pendant dix ans en tout cas, avant un retour timide et peut-être bien éphémère), après l’échec public et critique de ce qui apparaît déjà comme un film-testament, certes inégal et cheap, mais loin d’être aussi inconsistant qu’on l’a dit.

Ghosts of Mars est certes une boucherie brute de décoffrage assez basique et pleine de défauts flagrants, qui cache mal un budget ridicule derrière l’omniprésent rouge nuit de cette planète Mars dont on ne voit qu’un décor en carton-pâte, mais il y a dans l’approche de Carpenter une singularité qui vaut le voyage.

Car ce déluge de feu et cette accumulation de massacres est racontée uniquement à la première personne, par le seul témoignage de l’héroïne (Henstridge, dans le rôle de sa vie), qui livre son point de vue, avant de revenir sur ce qu’on lui a raconté. C’est la tradition orale qui continue à être au cœur de l’œuvre de Carpenter (Fog, Halloween, Jack Burton…) et qui donne à beaucoup de ses films cet aspect fascinant, comme les contes de notre enfance. Ici, la sensation est différente encore : on assiste à cette histoire comme dans un état second, comme si l’action était parasitée par les drogues qu’ingurgite Mélanie…

Film-testament, donc, dans lequel John Carpenter livre une sorte de synthèse de tout ce qu’il a filmé jusque là. Difficile de ne pas penser à Fog, avec cette brume menaçante qui gagne la civilisation. Difficile aussi de ne pas penser à Assaut avec cette prison dans laquelle flics et voyous font ami-ami pour résister à une bande d’agresseurs. Une bande déshumanisée dont le leader évoque bien sûr le Alice Cooper de Prince des Ténèbres. Quant au thème de la possession, il était déjà au cœur de The Thing, Starman ou encore Prince des Ténèbres.

On pourrait continuer longtemps encore le jeu des sept ressemblances. Pourtant, on sent que Carpenter n’y croit plus vraiment. Il multiplie les auto-citations, comme s’il baissait les armes, comme s’il reconnaissait qu’il est condamné à refaire le même genre de films, et qu’il ne tournera jamais ce vrai western dont il rêve. Il est temps pour lui de tirer les rideaux. Pour un temps, du moins…

Le Masque de Diijon (The Mask of Diijon) – de Lew Landers – 1946

Posté : 16 août, 2012 @ 6:07 dans 1940-1949, FANTASTIQUE/SF, LANDERS Lew | Pas de commentaires »

Le Masque de Diijon

Dans la carrière pour le moins chaotique de Erich Von Stroheim, ce Mask of Diijon se situe juste avant l’ultime retour du génie maudit en France, où il tournera une dizaine d’années encore jusqu’à sa mort (à l’exception très notable d’un détour par les studios hollywoodiens pour un petit film obscur nommé Boulevard du Crépuscule !). Une fois encore, il interprète ici un artiste de music-hall odieux et ravagé par ses démons.

C’est une habitude pour l’ancien (immense) cinéaste, depuis le succès de The Great Gabbo, près de vingt ans plus tôt. Mais cette nouvelle variation est bien l’une des toutes meilleures. Réalisé par Lew Landers (un spécialiste du genre depuis Le Corbeau, qui réunissait Karloff et Lugosi), le film offre à Stroheim l’occasion d’étoffer considérablement son personnage habituel.

On retrouve les tics habituels de l’acteur, ses regards plissés, son ton sec et péremptoire, sa cruauté verbale sans limite, sa cigarette omniprésente… Mais le temps de quelques séquences joliment filmées, avec des effets d’ombre et de brouillards bien photogéniques, la réal réussit à nous plonger dans les affres de cet esprit dérangé.

Ancien magicien réputé, marié avec une jeune femme trop belle et trop gentille, Diijon (avec deux « i », rien à voir avec la moutarde) s’est plongé dans l’étude de l’hypnose, devenue une véritable obsession qui le coupe de tout et de tous. Par hasard (lors d’une belle séquence de braquage qui le sort de sa morosité), Diijon réalise la puissance de ses nouveaux pouvoirs. Il ne tarde pas à s’en servir pour concrétiser ses pulsions les plus sombres.

The Mask of Diijon traîne un peu en longueur vers la fin (même s’il dure à peine plus d’une heure), et souffre un peu de seconds rôles peu charismatiques. Et puis la fusillade finale tranche trop brutalement avec l’ambiance globale du film. Mais ces réserves mises à part, le film est une belle réussite, dans un beau noir et blanc plein de nuances.

 

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