Batman begins (id.) – de Christopher Nolan – 2005
Ce Batman-là gagne à être revu. J’avais gardé le souvenir d’un curieux mélange des genres, à la fois adaptation assumée de comics, et film noir et âpre. Pas très convaincant. A le revoir quelques années après la sortie, le mélange des genres est toujours aussi marquant, mais le jugement est nettement plus positif. Gonflée et originale, cette renaissance du justicier masqué (pas Zorro, l’autre), dix ans après la double-torture infligée par Joel Schumacher, est un film d’une grande audace, et absolument passionnant.
Audacieux, Christopher Nolan, qui sortait de son très sous-estimé Insomnia, se permet de ne sortir le costume de Batman qu’au bout de près d’une heure de métrage. Conçu dès le départ comme le premier volet d’une trilogie (c’est en tout cas ce qu’il affirme alors que le troisième opus est TRES attendu), ce Batman begins porte bien son nom, tout entier consacré à la naissance du justicier masqué.
Ainsi, toute la première partie raconte la descente aux enfers de l’héritier le plus riche et le plus puissant de Gotham City : Bruce Wayne, playboy un peu inconséquent marqué par l’assassinat de ses parents quand il était gosse, dans un flash-back qui fait le pont avec le premier Batman de Tim Burton, dont Nolan se démarque très nettement tout en le respectant visiblement. Hanté par son deuil, hanté par le Mal qui gangrène la mégalopole de plus en plus profondément, Bruce sent qu’il a un rôle à jouer, mais qu’il doit dépasser ses peurs. Le voilà alors parti pour un voyage qui pourrait être sans fin, qui le mène dans les pires prisons des pays de l’Est, puis dans une sorte de monastère dans les sommets du Népal.
Les années passent, et Bruce apprend. Nolan prend le temps de s’intéresser à cet apprentissage, d’en dévoiler longuement toutes les étapes. Et cette première moitié du film contribue à la noirceur du personnage, qui en devient totalement crédible (pas évident, a priori, de rendre convaincante la psychologie d’un type qui se déguise en chauve-souris pour affronter les méchants), et d’une profondeur inattendue.
Réalisateur très ambitieux, Nolan n’est ici pas aussi sensoriel que pour Memento ou Insomnia, mais sa mise en scène, brute et directe, est d’une efficacité redoutable, et le gigantisme de son film ne prend jamais le pas sur la profondeur de ses personnages.
Casting impeccable, aussi, avec un Christian Bale qui dose parfaitement le personnage de Batman/Bruce Wayne, à la fois ultra-entraîné, et d’une grande vulnérabilité. Les seconds rôles, de Morgan Freeman à Michael Caine en passant par Liam Neeson, sont excellents. Mention spéciale à Gary Oldman, génial dans le rôle du commissaire Gordon, loin de l’imposant Pat Hingle des précédents Batman. Flic intègre et usé par la corruption généralisée qui l’entoure, il contribue largement à ancrer le film dans un réalisme troublant, que Nolan approfondira encore dans les suites, The Dark Knight.
• Voir aussi : The Dark Knight rises.
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